II.2.2 Les subventions de l'Etat et l'appui des
parents
L'enseignement privé catholique tire l'essentiel de ses
ressources frais de scolarité et des subventions de l'Etat. Ces
ressources sont en constante baisse à cause de la baisse à cause
de la chute des effectifs et du pouvoir d'achat de nombreuses familles mais
aussi en raison de la réduction des subventions.
En effet, la question des subventions date de la
période coloniale : Au Cameroun oriental précisément au
début des années 1950 existait le Fonds d'intervention pour le
développement Economique et Social (FIDES)87 qui accordait
des aides pour tout projet à caractère social. Au lendemain des
indépendances, le président Ahidjo, tout comme son successeur
Paul Biya, ne dérogèrent pas à cette tradition mais
seulement l'aide accordée à l'enseignement privé
catholique subissent au fil des ans une chute vertigineuse accompagnée
d'un versement tardif allant parfois jusqu'à 10 mois sur la date
prévue.
Ainsi, jusqu'en 1991, l'Eglise catholique et l'Etat
camerounais s'affrontaient toujours le premier présentant au second la
nécessité qu'il y a à lui octroyer des subventions en
respect au préambule de la constitution (elle stipule que l'Etat assure
à l'enfant le droit à l'instruction, l'organisation et le
contrôle de l'enseignement sont des devoirs impérieux de l'Etat)/
Les subventions sont présenté mais à faible taux,
incapables de garantir une égalité des droits et devoirs à
tous les citoyens en matière d'éducation comme le disait Mgr Jean
Zoa dans l'effort camerounais n° 37 d'avril 1991 en ces termes « Si
l'école est gratuite qu'elle le soit pour tous, si elle est payante,
qu'elle le soit pour tous, s'il n'y a pas d'argent, qu'il y en soit pour
personne, s'il y en
86 Kamdem Roger, entretien du 09 Mars 2010 à
Nkongsamba.
87Betene P.L.(dir.), op. cit, P150
88Ibid, P.507
a peu d'argent, qu'il y en ait peu pour tous, s'il y en a assez,
qu'il y en ait assez pour tous, dans le respect de la liberté
légitime des parents et des enseignants »88.
Le tableau ci-après en dit long. Nous l'avons
élaboré après consultation des rapports de rentrée
des années scolaires 2002-2003, 2003-2004, 2004-2005 et 20052006.
Tableau 5 : Vue globale des finances du
diocèse de Nkongsamba
Nomenclature
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Années scolaires
|
2002-2003
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2003-2004
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2004-2005
|
2005-2006
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I. Recettes
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|
Inscription
|
384 177 700
|
367 568 900
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207 199 665
|
Subventions de
l'Etat
|
142 826 200
|
133 363 100
|
62 213 703
|
70 795 591
|
TOTAL I
|
527 003 900
|
500 932 000
|
|
277 995 256
|
II Charges
|
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|
|
Fonctionnement
|
42 256 818
|
43.825.768
|
|
15.100.450
|
Frais du
personnel
|
637.623.022
|
626.711.256
|
|
415.470.960
|
CNPS et Trésor
|
90.564.104
|
88.752.825
|
|
42.074.075
|
Moratoire CNPS
|
22.000.000
|
22.000.000
|
|
20.000.000
|
Droit et dettes
|
13.523.517
|
194.64.922
|
|
17.193.100
|
TOTAL II
|
805.977.469
|
800.754.771
|
|
509.838.585
|
Déficit (-)
|
278.973.569
|
299.822.771
|
|
231.843.329
|
Source : Rapports de rentrées
scolaires 2002-2003, 2003-2004, 2004-2005 et 2005-2006.
Toutefois, ce qui est fait jusqu'ici par l'Etat n'est pas des
moindre bien que l'enseignement privé catholique en demande un peu plus
vu le déficit qu'elle accuse entre ses recettes et ses charges de plus
en plus lourdes.
En dehors de l'Etat, les parents d'élèves ont
leur participation à jouer pour la survie de l'enseignement primaire
catholique89 en payant à temps les frais d'écolage
d'autant plus que la facilité de payer en tranche leur
est offerte. Sans doute lourd pour les parents mais ils sont plus que jamais
conviés à soutenir les écoles qui sont aussi les leurs,
surtout par le biais des associations pour relever les salaires des
enseignants, créer des structures viables et fournir les
bibliothèques à l'exemple de l'école St Michel de Poola
où à chaque rentrée des classes l'APE fournit la
bibliothèque en manuels au programme.
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