CONCLUSION
Les cancers ne sont pas exceptionnels chez l'enfant. Le lymphome
de Burkitt et le néphroblastome sont les plus fréquents en
Afrique en général et au Togo en particulier.
L'objectif principal de notre étude était
d'évaluer le coût direct moyen de la prise en charge d'un
Lymphome de Burkitt d'une part et du Néphroblastome de l'enfant d'autre
part au CHU-Tokoin de Lomé en général et de
déterminer la part respective de chaque ligne de dépense dans le
structure de chacun de ces coûts en particulier.
Notre but était de documenter la littérature
médicale sur les aspects médico-économiques relatifs
à ces cancers au CHU-Tokoin de Lomé et proposer des solutions
à même de minimiser le coût direct de leur prise en charge
en vue de répondre à la demande avec efficience.
De notre étude, il découle que :
-Le coût direct global moyen de la prise en charge du
Lymphome de Burkitt au CHU-Tokoin de Lomé est très
élevé par rapport au niveau de vie du Togolais moyen. Il se
chiffrait à 2 508 241,7 FCFA à la sortie de
l'hôpital dans notre série pour une durée moyenne de
séjour hospitalier de 163,5 #177; 46,1 jours. Il était
de : 2 811 367,5 FCFA à 1mois post-exéat, 2
813 065 FCFA à 12 mois post-exéat et 2 852 615 FCFA
à 24 mois post-exéat.
Les antimitotiques, les examens complémentaires et
l'hospitalisation étaient les lignes de dépense les plus
coûteuses. Leur coût représentait respectivement 30,81%,
22,67% et 13,12% du Coût direct global moyen de la prise en charge
à la sortie de l'hôpital.
-Le coût direct global moyen de la prise en charge du
néphroblastome est encore plus élevé. Il se chiffrait
à 4 088 586,6 FCFA à la sortie de l'hôpital dans
notre série pour une durée moyenne de séjour hospitalier
de 221,2 #177;143,9 jours. Il était de 4 140 055 FCFA à 3
mois post-exéat, 4 168 138,3 FCFA à 6 mois
post-exéat et 4 182 419,1 FCFA à 9mois post-exéat.
Le coût des examens paracliniques a occupé le
premier rang avec une proportion de 32,92% du coût direct global moyen de
la prise en charge du néphroblastome à l'exéat. Il
était suivi par le coût des antimitotiques (17,10%) et celui
de l'hospitalisation (16,05%)
-La prise en charge financière des patients de notre
série était assurée dans tous les cas (100%) par un
parent, l'association VICTOIR et le GFAOP. Chacun d'eux ayant en partie
supporté les frais divers inhérents à la prise en charge
des patients.
La question qui se pose à l'évidence est de
savoir si une prise en charge aussi onéreuse donne lieu à des
résultats satisfaisants. A cet effet, Il faut noter que le taux de
rémission complète dans notre série était de 100%
pour le lymphome de Burkitt et de 71,4% pour le néphroblastome. Les deux
patients décédés présentaient un
néphroblastome au stade 4 au moment du diagnostic. Le suivi de ces
enfants permettra d'affirmer les cas de guérison.
Dès lors, La réduction de ces coûts pourra
être obtenue par le développement de stratégies visant
à réduire les principales lignes de dépense telles
que : la l'adoption d'une politique de baisse du coût des
médicaments et autres consommables rentrant dans le traitement de ces
affections, la réduction des durées d'hospitalisation en jouant
sur les délais d'exécution des actes et examens
complémentaires, en promouvant des alternatives à
l'hospitalisation comme des centres de séjour prolongé à
coût réduit ou l'hospitalisation à domicile, la
réduction des frais des examens complémentaires.
Ce travail a permis de constater la cherté du
traitement du lymphome de Burkitt et du néphroblastome de l'enfant au
Togo. L'appui logistique et financier apporté par le GFAOP d'une part et
l'association VICTOIR d'autre part dans la prise en charge de ces affections au
Togo est louable. Cependant, des efforts énormes restent à
consentir afin d'améliorer de façon optimale le pronostic de ces
affections au Togo.
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