3.3. Aspects cliniques
1.1.5. Motif de consultation et délai
d'évolution avant l'admission
Les patients ont le plus souvent été amenés
en consultation dans notre série pour tuméfaction maxillo-faciale
avec une fréquence de 83,3%.
La tuméfaction maxillo-faciale constitue le premier motif
de consultation dans la quasi-totalité des séries africaines
(D.P. BURKITT, 1983 ; G.E. CREZOIT, 1994 A. LE GUYADER, 1985 ;
SEGBENA, 1997 ; Rafaramino, 2001) à l'instar de SEGBENA et Al. qui
a trouvé une fréquence de 96,4% au Togo en 1997
Le délai moyen d'évolution avant la consultation
dans notre série était de 4,3 mois. Ce délai est proche de
celui de SEGBENA et Al. qui avaient retrouvé un délai moyen de 3
mois.
Ce long délai avant la consultation dans notre
série pourrait se justifier par le manque d'information des populations
sur la maladie, le manque de moyens financiers et le recours aux
tradipraticiens en premier lieu dont seul l'échec motive les parents
à amener les enfants à l'hôpital ultérieurement.
1.1.6. Etat général
Trois patients (soit 50%) avaient un état
général altéré dans notre série.
Ceci pourrait se justifier par le fait que les patients sont
amenés tardivement en consultation ; à un moment où
la maladie a déjà un retentissement sur l'état
général.
TOGO et Al. avaient retrouvé 66,7% de patients ayant un
état général altéré. Ce qui est proche de
nos observations.
NDIAYE et Al en Côte d'ivoire avaient par contre
trouvé 15% de patients avec un état général
altéré. Ce taux inférieur à celui que nous avons
trouvé dans notre série peut se justifier par le fait que dans
leur série, le délai diagnostic avait été
bref : en moins d'un mois dans 50% des cas.
1.1.7. Etat nutritionnel
Deux patients soit 33,3% de nos patients étaient
malnutris.
Ce résultat est proche de celui de TOGO et Al au Mali qui
avaient trouvé 33,7% de patients malnutris.
DOUMBE et Al. au Cameroun avaient trouvé près du
double avec un taux de malnutri de l'ordre de 64%.
Cette observation est le reflet du bas niveau
socioéconomique dont sont issus certains de ces enfants.
1.1.8. Localisation de la tumeur
La localisation maxillo-faciale occupait le premier rang dans
notre série avec une fréquence de 83,3% des cas. Le maxillaire
supérieur était le plus touché (80% des cas). Elle
était suivie par la localisation abdominale et l'atteinte ganglionnaire
périphérique avec une fréquence de 33% chacune.
La localisation préférentielle de la tumeur aux
maxillaires est la règle dans le LB endémique. Notre série
ne s'est pas dérobée à cette règle. Elle est
constante dans la littérature.
SEGBENA et al. Au Togo avait trouvé 100% d'atteinte
maxillo-faciale suivie des localisations abdomino-pelvienne et ganglionnaires
périphériques avec fréquence de 25% dans leur
série.
DOUMBE et al. Au Cameroun avaient trouvé une
fréquence de 74% pour les localisations maxillo-faciales suivies des
formes abdominales avec 18%.
Cette localisation maxillo-faciale préférencielle
n'a pas trouvé d'explication probante.
1.1.9. Stade tumoral selon Murphy
La plupart de nos patients (66,7%) étaient au stade 3 de
la classification de Murphy au moment du diagnostic.
Cette fréquence est supérieure à celle de
DOUMBE et al. au Cameroun en 1997 qui avaient trouvé une
prédominance des stades cliniques avancés avec 47% de stades 3 et
25% de stades 4.TOGO et al au Mali en 2008 ont obtenu 87,5% de stade 3 et 12,5%
de stade 4 dans leur série.
RAFARAMINO et al (2001) à Madagascar avaient par contre
trouvé une prédominance des stades précoces avec 60% de
stades 1 (45%) et stades 2 (15%). Cela peut se justifier par le fait que le
bilan d'extension complet n'avait été fait que chez 27,5% des
patients de leur série. Les autres patients ne l'ayant pas fait en
entier faute de moyens financiers ce qui pourrait avoir biaisé la
stadification de la tumeur chez certains patients dans leur série.
Les observations de notre série pourraient se justifier
par le fait que les patients sont encore amenés en consultation avec un
certains retard. Cela étant d'autant plus marqué pour ceux qui
vivent loin de la ville de Lomé qui abrite la seule unité
d'oncologie pédiatrique du pays.
|