I.2.b - Auprès des parents
Il est parfois difficile de travailler avec les parents qui ne
répondent pas toujours présents aux sollicitations du service
pour des entretiens ou des visites à leur enfant. En effet, le placement
est une mesure contrainte par le juge des enfants. De plus, ce sont, pour la
plupart, des personnes ayant elles-mêmes des carences affectives et
familiales lourdes et/ou des troubles mentaux diagnostiqués par la
structure psychiatrique, pour lesquelles se rajoutent des problèmes de
chômage, logement, marginalisation sociale. Elles ne sont pas en mesure
de se rendre disponibles psychiquement pour leur enfant. Nous assurons dans ce
cadre, un soutien à la parentalité. Nous écoutons leurs
demandes et observons leurs capacités de parents.
Issu de la loi sur l'autorité parentale du 4 mars 2002
- donnant droit aux parents non mariés qui ne vivent pas ensemble
d'avoir chacun l'autorité parentale sur leur enfant - , le contrat de
séjour est un outil de travail qui nous permet de convenir des
modalités d'accueil et d'accompagnement de l'enfant, avec le(s)
détenteur(s) de l'autorité parentale.
En tant que professionnels éducatifs, nous assurons le
soutien parental lors de visites médiatisées ou d'entretiens
individuels.
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I.2.c - Avec les assistants familiaux
Nous avons un rôle de soutien auprès des
assistants familiaux. Nous réalisons avec eux un travail en
équipe. Ils nous informent de l'évolution de l'enfant, et nous
sollicitent pour tout ce qui concerne la situation de l'enfant. Lorsque la
prise en charge est difficile, nous intervenons en tant que tiers dans la
relation.
Travailler en tant qu'éducateur auprès des
assistants familiaux nécessite de leur rappeler
régulièrement la situation de l'enfant, car ils peuvent
être idéalistes ou ne plus voir que les côtés
difficiles de l'accompagnement. Tel qu'il est témoigné par des
assistantes familiales dans le livre Assistante Familiale, les risques d'un
beau métier, l'éducateur et l'assistant familial doivent
« poser et porter ensemble les limites à ne pas franchir pour
l'enfant, avec l'enfant, comme pour l'adulte, réaffirmer la
légitimité des actes et de l'autorité, soutenir et
déculpabiliser l'assistante familiale aussi parfois... »1
Nous devons faire en sorte que l'assistant familial ne reste
pas sur des événements marquants, et lui rappeler
régulièrement la place des parents. Il est de notre rôle de
s'adapter aux assistants familiaux qui travaillent tous différemment,
selon leurs expériences et leurs attentes de leur fonction. Certains
demandent parfois que nous approuvions leurs actes éducatifs et
trouvions des solutions à leur place, comme Mr et Mme R :
Mr et Mme R accueillent Damien et Yvan depuis 5 ans. Ces
jumeaux, âgés de 15 ans, marquent des signes de l'adolescence,
notamment Damien qui teste le cadre. Mr et Mme R sont déboussolés
face à cet adolescent qui s'enfuit régulièrement du
domicile. Il peut partir toute une journée et rentrer apaisé. Si
une remarque lui est faite, Damien devient insolent et se braque. De ce fait,
ils font régulièrement appel au service pour que nous les
guidions sur les actes à poser. Madame nous exprime souvent qu'elle ne
sait pas comment s'y prendre face aux comportements qu'adopte Damien.
D'autres estiment devoir se débrouiller seuls, et ne
partagent pas toujours des éléments essentiels de la vie de
l'enfant.
1 Jeanne CHOIQUIER et Yvette MOULIN, Assistante Familiale Les
risques d'un beau métier. PERONNAS : La Tour GILE, 2009, p.65
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Je reviendrai sur le travail des assistants familiaux en
deuxième partie de ce dossier.
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