III.4 - Évaluation du projet
L'évaluation du projet consiste à mesurer si les
moyens mis en place répondent aux objectifs fixés dans le but
d'atteindre la finalité du projet, à savoir ici : le maintien de
l'adolescent dans sa famille d'accueil.
J'ai recueilli l'avis des professionnels et des enfants pour
évaluer l'efficacité du projet (cf. questionnaire en annexe
5, p.67). Je n'ai pas récupéré les réponses de
Mme S. En effet, Amélie a été brutalement retirée
de la famille d'accueil suite aux accusations d'attouchements, et je n'ai pas
revu Mme S. Au vue du contexte particulier, il m'a paru inconvenable de lui
demander ce questionnaire. Concernant Mme T, je n'ai pas eu non plus ses
réponses. Seuls les deux assistants familiaux Mr R et Mr C m'ont
renvoyé leurs impressions.
Il s'agit à tous les deux de leur premier placement. Le
groupe de parole leur a paru intéressant. Ils disent se sentir plus
à l'aise avec les questions de l'adolescence. D'après Mr C :
« cela permet de discuter et d'échanger nos
opinions et d'avoir des idées avec d'autres
familles d'accueil ».
Mr C trouve la prise en charge d'Adrien plus compliquée en
ce moment :
« l'éveil sexuel est plus difficile à
gérer et est en lien avec l'augmentation d'instabilité
plus fréquente, et peut amener à l'agressivité. Il faut
être prudent et plus vigilant en ces périodes
plus difficiles. ».
À la question : « Serait-ce un projet à
continuer ? », voici leurs réponses :
Mr R : « Oui, il faut continuer car les rencontres
avec les autres assistants familiaux sont
enrichissantes ».
Mr C : « Oui, le groupe de parole est toujours
important car pour la famille d'accueil, en parler entre nous, cela permet
de décompresser, de transmettre nos idées et savoir que l'on
a un soutien avec le service PFS c'est toujours rassurant ». Il en
a retenu que : « selon l'enfant placé, il faut être
plus tolérant que d'autres selon la difficulté de l'enfant, avoir
beaucoup de patience, savoir aborder la discussion, être ferme selon
la situation, apprendre à désamorcer quand il y a trop de
tension, savoir protéger sa famille en cas de difficultés
».
54
Mon stage s'est terminé sur des
péripéties, à la veille de mon départ, telles que
les révélations d'Amélie qui ont arrêtées
brutalement son accueil chez Mme S. Adrien quant à lui, a appris son
changement de famille d'accueil ce même jour. Je n'ai pas pu
évaluer les bienfaits de mes accompagnements auprès de lui et de
Mr C. Enfin, Damien allait faire un essai de prise en charge en foyer
éducatif, quand j'ai quitté le service.
Pour Jules, le soutien à Mme T a été
positif puisqu'elle a continué de l'accueillir. Le fait d'avoir
reçu Jules pour lui expliquer que ses comportements sexualisés
étaient indécents, a permis qu'il cesse sa conduite.
Selon moi, l'outil du groupe de parole peut s'évaluer
sur une longue période. Je n'ai fait que les prémices du projet.
Il y a un manque évident de recul quant aux groupes de parole pour que
les résultats soient vérifiés.
Après quelques séances, j'aurais pu interroger
les jeunes pour savoir si ils évoquaient souvent les questions de
l'adolescence avec leur assistant familial, et si cela leur était
bénéfique. J'aurais posé la même question aux
assistants familiaux, et aurais demandé l'évolution de leur
relation. Enfin, les éducatrices m'auraient exposées leur avis
neutre et extérieur quant aux effets positifs et négatifs des
groupes de parole.
Il aurait été intéressant que je puisse
continuer ce projet sur plusieurs mois, voire une année, afin
d'évaluer ce que cela aurait apporté à la famille
d'accueil et aux adolescents accueillis. Un mois est trop court pour qu'un
changement soit observable dans les relations. D'après les
réponses de Mr R et Mr C, il semble que ces séances pourraient
être bénéfiques. Voici les questions que j'aurais
posées après par exemple un an de séances :
« Y a t-il plus de discussions sur la question de
l'adolescence entre la famille d'accueil et l'enfant, les parents et l'enfant ?
L'éducateur et l'assistant familial ont-ils plus d'outils pour
travailler sur la question de l'adolescence ? »
Ce projet est facilement réalisable, car il ne demande
pas de moyens financiers au niveau matériel. Des groupes de paroles
pourraient être mis en place en fonction des problématiques
observées dans la relation enfant-famille d'accueil. Mais le manque de
temps et de formation pour les éducateurs pallie à la mise en
place de ce genre de projet.
55
|