- Conclusion -
Aujourd'hui, le placement en famille d'accueil reste un moyen
privilégié en France. La durée de la prise en charge peut
varier de quelques mois à quelques années. Si l'enfant investit
sa famille d'accueil, et s'en saisit comme étant une opportunité,
il peut parfois prolonger son placement jusqu'à sa majorité,
voire plus.
Ainsi, lorsque la situation nécessite un accompagnement
plus adapté que les services de l'ASE, les services de placements
familiaux sont sollicités, afin de soutenir, conseiller l'assistant
familial et faire tiers dans sa relation avec l'enfant.
Le maintien en famille d'accueil est recherché de
manière à ce que l'enfant ne subisse pas une nouvelle
séparation, et acquiert une stabilité de vie sécurisante.
Mais, arrivé à l'âge de l'adolescence, l'enfant, «
tiraillé » entre ses questions d'appartenance, d'identité,
de loyauté envers ses parents, manifeste parfois des comportements
insupportables pour la famille d'accueil, ce qui conduit alors à un
changement de prise en charge.
La majorité des adolescents que j'ai accompagné,
en situation de placement compliquée de part leurs problématiques
adolescentes couplées de leurs troubles déjà existants,
m'a amené à la construction de mon mémoire sur ce
thème. Certains enfants ont déjà rencontré ces
difficultés, d'autres les vivent actuellement, ou les vivront
probablement dans quelques temps. Aussi, il est essentiel de pouvoir apporter
des éléments de réponse.
L'imprévisibilité des adolescents accueillis en
PFS suppose une remise en question permanente des pratiques des
éducateurs.
La réalisation de ce mémoire a suscité
d'importantes recherches sur l'adolescence. Je me suis aperçue que ce
sujet était vaste et très intéressant. J'ai
découvert que toutes les difficultés rencontrées dans les
familles d'accueil, pour les situations présentées, ne
relèvent pas seulement d'une ou deux problématiques, mais de
l'ensemble des problématiques que constitue l'adolescence. La
sexualité est bien la base de bons nombres de questionnements.
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Les projets d'accompagnements individuels sont habituellement
effectués par les professionnels. Ma disponibilité en tant que
stagiaire a facilité les rencontres avec les jeunes plus
régulièrement, et a permis d'intégrer ces temps dans leur
planning. Le fait d'inscrire la relation dans le temps est, selon moi,
indispensable pour la compréhension de la problématique des
jeunes.
Le projet de groupe de parole mis en place, en plus des
accompagnements individuels avec les jeunes, a permis de confirmer mes
observations de départ, quant à la multiplication des mises
à mal de placement à l'adolescence. Cette période est
cruciale, l'adolescent compare sa vie avec celle des autres jeunes, et
s'aperçoit que sa vie n'est pas « banale ». Il s'interroge sur
sa part de responsabilité et celle de ses parents dans son placement.
Lors de la réalisation de ce projet, j'ai pris
conscience qu'il ne suffit pas seulement de trouver une idée. Il est
important de bien y réfléchir, penser à la finalité
et aux objectifs, soumettre le projet à l'équipe, le mettre en
place, puis le réaliser. Cette démarche m'a permise de m'investir
dans mon rôle d'éducatrice en formation.
Une proposition de mise en place de groupes de parole pour les
jeunes sur des thèmes particuliers peut s'envisager - il serait
enrichissant d'étudier par exemple l'utilisation des nouvelles
technologies et leurs effets sur les adolescents - . Entre eux, des
échanges s'établiront sur leurs comportements en famille
d'accueil. Ils en définiront les actes possibles ou acceptables et
pourront prendre conscience des limites à ne pas dépasser, dans
leur intérêt pour assurer un maintien en famille d'accueil.
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