CHAPITRE III : LES GRANDES THEORIES DE
L'APPRENTISSAGE
La gestion des interactions dans le travail de groupe, dans la
perspective de notre étude, est liée à l'apprentissage
scolaire. Après avoir rappelé les principales données de
la littérature dans ce domaine, nous allons tenter dans ce
troisième chapitre de donner quelques grandes théories sur
l'apprentissage scolaire. Ce qui nous permettra de mettre en relation la
gestion des interactions dans le travail de groupe et la réussite de
l'apprentissage scolaire dans le quatrième chapitre.
III-1 Définition
L'apprentissage est défini comme « un
changement adaptatif observé dans le comportement de l'organisme. Il
résulte de l'interaction de celui-ci avec le milieu. Il est
indissociable de la maturation physiologique et de l'éducation »
(Dictionnaire de Psychologie, 1999). L'apprentissage est toujours
concerné dès qu'un enseignant doit élaborer, construire,
un plan dans lequel les formés ont nécessairement quelque chose
à apprendre.
L'apprentissage est l'acquisition de connaissances ou savoirs,
de savoir-faire, c'est-à-dire le processus d'acquisition de pratiques,
de compétences, d'attitudes ou de valeurs culturelles ou
savoir-être, par l'observation, l'imitation, l'essai, la
répétition, la présentation. Pour la psychologie
inspirée du behaviorisme, l'apprentissage est vu comme la mise en
relation entre un évènement provoqué par
l'extérieur (stimulus) et une réaction adéquate du sujet,
qui cause un changement de comportement qui est persistant, mesurable, et
spécifique ou permet à l'individu de formuler une nouvelle
construction mentale ou réviser une construction mentale
préalable.
III-2 Apprentissage et entraînement
Le «training» est l'apprentissage qui correspond
avec le «Learning by doing ». Le training
comprend une première phase qui est learning (j'apprends à faire,
jusqu'au moment où je sais faire correctement une fois), et une
deuxième phase qui est le drill, l'exercice, qui va servir à
fixer l'acquisition par la répétition jusqu'au moment où
on l'exécute correctement « sans y penser» (automatisme, sur
apprentissage).
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La comparaison avec le sport est très instructive :
apprendre à lancer le poids, c'est apprendre, avec correction
immédiate des erreurs, l'enchaînement parfait des gestes parfaits
pour lancer le poids : peu importe la distance à laquelle on lance le
poids. Puis, c'est, par répétition, réaliser cet
enchaînement sans avoir à réfléchir. Mais pour
devenir un grand lanceur de poids, il faut non seulement que la technique de
lancer soit parfaite mais aussi que le poids soit envoyé le plus loin
possible : il ne s'agit plus d'apprentissage, mais d'entraînement.
L'adolescent qui sort d'apprentissage devrait, en principe,
savoir-faire (au niveau qualitatif); lorsqu'il entre dans la vie active, il
prend conscience qu'on lui en demande plus, il faut faire plus vite en
continuant à faire bien, il faut assurer une rentabilité,
parvenir à la « cadence »
des anciens. Ainsi, il ne faut pas confondre la
répétition (au cours de laquelle il peut encore y avoir
progrès qualitatif), l'exercice, le sur apprentissage, (on
«fixe» la qualité) et l'entraînement (on vise la
quantité).
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