III-3 Les théories de l'apprentissage scolaire
La littérature sur l'apprentissage est très
vaste. Il ne s'agit pas dans notre travail de développer toutes les
théories, mais il s'agira de comprendre des théories qui ont
joué un grand rôle dans l'apprentissage en général
et dans l'apprentissage scolaire en particulier. Ainsi, nous retenons quatre
grandes théories à savoir : le behaviorisme, le constructivisme,
le socioconstructivisme et les théories humanistes. A chacune de ces
théories, nous devons souligner l'impact qu'elle peut avoir sur les
pratiques de l'enseignement. L'insistance est sur l'articulation entre l'acte
d'enseignement et l'acte d'apprentissage.
III-3-1 Le behaviorisme ou théorie
comportementale
Les tenants des théories comportementales affirment que
la nouvelle information s'acquiert par apprentissage associatif. Selon le
principe universel de causalité, les êtres vivants font une
association entre les effets obtenus et une cause antérieure. Lorsque la
cause se reproduit, l'anticipation de l'effet permet d'émettre un
comportement adapté. Par exemple, un animal qui subit une intoxication
alimentaire évitera la nourriture responsable de son indigestion, et
cela par l'anticipation de son malaise. Ces théories sont dites
antimentalistes :
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il est postulé que l'apprentissage se fait
implicitement sans l'implication de processus conscients telle la
compréhension (F.Y. DORE, 1986).
Il existe deux types d'apprentissage associatif : le
conditionnement classique (conditionnement répondant) et l'apprentissage
instrumental (conditionnement opérant).
Le conditionnement classique a vu le jour grâce aux
recherches de I. PAVLOV (18491936) sur le réflexe salivaire chez les
chiens. Il a découvert que si une clochette sonnait lorsque l'on servait
de la nourriture aux chiens, ces mêmes chiens en venaient à
saliver uniquement au son de la clochette. Cet apprentissage se fait d'une
façon spontanée, à la suite de la présentation
simultanée et répétée d'un stimulus inconditionnel
(nourriture) et d'un stimulus neutre (une clochette). Cette association
engendre une réponse conditionnelle (les chiens salivent au son de la
clochette) similaire à la réponse inconditionnelle (les chiens
salivent à l'odeur de la nourriture) (F.Y. DORE, 1986).
L'apprentissage instrumental est issu du principe de base
énoncé par B.F. SKINNER (1938) : une réponse
comportementale renforcée a plus de chance de se manifester. Selon le
point de vue comportemental, renforcer un comportement à l'aide d'un
stimulus agréable augmente sa fréquence et provoque
l'apprentissage de ce comportement. Par exemple, B.F. SKINNER(1938) a
découvert qu'un rat apprend le geste d'appuyer sur un levier de
métal, lorsque l'action lui procure de la nourriture
(renforçateur). Sans être renforcé, le comportement appris
risque de s'éteindre (la réponse appropriée ne se
manifeste plus parce qu'elle n'est pas récompensée). Les
renforçateurs négatifs (la présentation d'un stimulus
aversif ou désagréable) ou les punitions peuvent aussi provoquer
et maintenir l'apprentissage d'un nouveau comportement (J. E. ORMROD, 1995).
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