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Média, support, temporalité : le cas des pure-players de presse.

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par Colin FAY
Université Rennes 2 - Master Information et Communication 2014
  

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1. Écrire

Comme le souligne Marion (1997:82), « chaque média induit des parcours de lecture ». Ce parcours de lecture, c'est la captation de l'attention par le mouvement de lecture traversant un ou plusieurs territoire(s). Ce parcours, c'est l'écriture qui va l'influencer, puisqu'en tant que mouvement premier, « écrire n'a rien à voir avec signifier, mais avec arpenter, cartographier, même des contrées à venir. » (Deleuze & Guattari,1980:11) Ainsi, c'est l'écriture qui cartographie les parcours à venir au sein du territoire du média, puisque l'écriture, étant « communiquer quelque chose à des absents » (Derrida,1971), est le tracé des chemins laissé à des futurs lectures qui ne sont pas encore présentes, elle est construction d'une carte pour que les lecteurs empruntent ces parcours par le futur, elle est mouvement virtuel.

Du fait que c'est elle qui justifie des temporalités de lecture, i.e. des parcours de l'attention, l'écriture Ñ dans son acceptation large de dépôt de signes matériels venant faire se supplanter l'oeil à l'oreille (McLuhan,1968) Ñ a une impact sur les dynamiques territoriales du média. En effet, l'écriture n'est significative que parce qu'elle est mouvement : mouvement d'écriture du scripteur vers le dépôt du texte, qui se pérennise dans le mouvement de lecture. Ce sont ces deux mouvements qui sont les parcours attentionnels des deux catégories d'actants : les scripteurs et les lecteurs. Écrire est, pour le scripteur, définir un parcours, « décri(re) en succession tout ce que la parole contient d'implicite et d'immédiat » (McLuhan,1968:101), créer un parcours virtuel que le lecteur choisit ou non de suivre, sur lequel il choisit ou non de laisser son attention.

C'est pourquoi il devient indispensable d'analyser ces parcours, ces mouvements d'écriture et de lecture, d'autant plus qu'en tant que parcours au sein d'un flux, ils sont instables, toujours renouvelables, constamment en changement. Ce sont ces parcours écrits qui vont capter ou non l'attention, et les différentes composantes de leur création doivent être comprises pour capter au mieux cette attention : quels sont leurs rythmes, quels sont les noeuds de passage de cette écriture dans le flux ? Que change l'écrit d'écran dans ce rapport au mouvement de lecture dans le parcours, i.e. comment s'effectue la logique de succession ? Quelle légitimité s'accorde sur ces parcours, et en quoi les territoires numériques fragilisent-ils les figures traditionnelles de l'auteur ? C'est à ces questions que nous répondrons dans cette première partie.

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Colin FAY

1.1. Les signes passeurs

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