Paragraphe 2 : Exemples de montages fiscaux offshores :
Les montages fiscaux offshores auxquels les contribuables ont
recours sont attirés par les dispositions fiscales de certains Etats qui
permettent de réaliser des gains prospectifs. En effet, le qualificatif
prospectif réside dans le fait que l'installation d'une
société dans un Etat peut engendrer certains coûts mais les
plans comptables de la société, en incluant l'absence ou les
très légères impositions vont être en faveur du
dirigeant d'entreprise qui a fait le choix de l'offshore.
A. L'attractivité des sociétés
offshore : l'exemple la « Seychelles
IBC » :
L'attractivité d'une législation fiscale se fonde
notamment sur les types de société qui sont en vigueur dans
l'Etat. Certaines législations ont développé des
sociétés atypiques destinées à l'investissement
offshore.
Par exemple, La « Seychelles IBC »1est le
type de société offshore le plus populaire et polyvalent
disponible aux Seychelles. Comme la plupart des autres sociétés
offshore classiques, la Seychelles IBC est une société en
franchise d'impôt conçu pour l'engagement dans toutes les formes
de commerce international, sans exigences d'apports et avec une tenue de
dossiers minimaux, ainsi qu'une confidentialité maximale.
Depuis l'introduction de la Loi sur les sociétés
commerciales internationales des Seychelles en 1994, plus de 30 000 «
Seychelles IBC » ont été enregistrés, avec plus de
600 nouvelles sociétés offshores enregistrées chaque
mois.
Aux Seychelles une IBC, n'est assujettie à aucun
impôt ou taxe sur les revenus ou sur les bénéfices.
L'actionnaire d'une IBC des Seychelles n'est soumis à aucun impôt
sur les bénéfices. Ces dispositions sont inscrites dans l'article
109 de la Loi IBC des Seychelles, il est déclaré ce qui suit :
1 :La IBC (Seychelles International Business Company)
des Seychelles : http://www.seychellesoffshore.com/
2 : http://diplomatie.gouv.fr
« Une société constituée en vertu
de la présente loi ou un de ses actionnaires ne sont pas soumis à
l'impôt ou droit sur les revenus ou bénéfices provenant ou
découlant d'une telle entreprise. De la même façon, une IBC
des Seychelles est aussi également exonérée de tout droit
de timbre sur les transactions liées à ses activités
».
La caractéristique la plus attrayante de la Compagnie sous
licence spécial est sa capacité à contourner les listes
noires étrangère en étant une société
à faible imposition (par opposition à une société
zéro impôt, comme IBC). Un SLC est également en mesure
d'accéder et d'utiliser le nombre croissant de traités visant
à éviter les doubles impositions conclus avec les Seychelles. Une
SLC est officiellement considéré comme fiscalement
domiciliées aux Seychelles, ce qui permet de conduite plus facilement
ses activités à l'étranger, entrainant moins de
méfiance et de contrôle.
Contrairement à une IBC, qui est une entité
exonérée de tout impôt, une SLC Seychelloise est assujettie
à l'impôt de 1,5% sur son revenu mondial. En dehors de cela, une
SLC est exonérée de tout impôt sur les dividendes,
intérêts et redevances, et sur droits de timbre sur toute
propriété ou le transfert des actions et des transactions.
A l'instar des Seychelles, les pays du Maghreb présentent
aussi la caractéristique de législations fiscales offshores.
Tout comme les Seychelles, la stratégie fiscale de ces pays est de
proposer des entités juridiques bénéficiant d'un
régime fiscal spécifique.
B. La Tunisie et son régime des institutions
financières « offshore »
Avec l'essor touristique tunisien, le gouvernement tunisien a
voulu faire de sa fiscalité une arme pour favoriser sa croissant
économique.
Ainsi, la Tunisie incite les organismes financiers et bancaires
à venir s'installer sur le territoire tunisien. De cette manière,
la Tunisie présente un système aussi avantageux que bon nombre de
pays à fiscalité privilégiée même si elle
n'en a pas la réputation.
Sont admis à bénéficier du régime de
faveur les organismes financiers constitués sous la forme de
sociétés anonymes de droit tunisien ainsi que toute personne
morale ayant son siège social hors de Tunisie.
Les établissements entrant dans le champ d'application du
régime des institutions financières offshore
bénéficient d'un régime de quasi franchise d'impôt
dans le cadre des relations économiques qu'ils entretiennent avec des
non-résidents tunisiens.
Les exonérations d'impôts foisonnent en
Tunisie :
-de l'impôt sur les bénéfices ou de toute
autre impôt ou taxe de même nature ;
-de droits d'enregistrement à l'exception des droits dus
sur les actes d'acquisition d'immeubles en Tunisie ;
-d'impôts sur les intérêts perçus en
rémunération des opérations de prêts et
dépôts effectués en Tunisie ;
-d'impôt sur les intérêts perçus en
rémunération des opérations de prêts ou
dépôts effectués en Tunisie ou à l'étranger
;
Les organismes bénéficiant de ces
exonérations doivent cependant payer les montants forfaitaires annuels
suivants :
-15 0001 dinars tunisiens (140 euros) au profit du
budget général de l'Etat.
-10 000 dinars tunisiens (94 euros) au profit du budget de la
collectivité publique locale du lieu du siège de
l'établissement.
-5 000 dinars tunisiens (47 euros) au titre de chaque agence,
bureau ou représentation, au profit du budget de la collectivité
publique locale du lieu de son implantation.
Les profits qui sont réalisés par les institutions
financières offshores dans le cadre de leurs opérations avec des
résidents tunisiens son soumis à la fiscalité tunisienne
de droit commun.
L'un des aspects du régime fiscal de faveur est que les
organismes non-résidents sont exonérés, au titre des
acquisitions des biens nécessaires à leurs exploitation, des
droits et taxes dus à l'importation et de taxe sur le chiffre
d'affaires. Lorsque ces biens sont acquis sur le territoire de la
République tunisienne, la taxe sur le chiffre d'affaires et les droits
de douanes acquittés leur sont remboursés.
L'on pourra aussi citer le régime applicable aux
salariés de ces organismes : les salariés expatriés
employés par les établissements soumis au régime des
institutions financières offshore bénéficient des
avantages fiscaux et parafiscaux suivants :
-leur assujettissement au régime de sécurité
sociale2 tunisien n'est qu'optionnel. S'ils le souhaitentils peuvent
cotiser à un régime étranger ;
-ils sont exonérés de tout impôt sur le
revenu à l'exception d'une contribution forfaitaire représentant
20% de leur rémunération brute ;
-ils bénéficient d'une exonération totale
des droits de douanes et des taxes dues pour l'importation de leurs effets
personnels et d'une voiture de tourisme.
C. 1 : http://www.finances.gov.tn/
2 :http://www.huffpostmaghreb.com/
Le Maroc et la zone de Tanger
La loi du 5 juin 1991 promulguée le 22 février 1992
prévoit la création de centres financiers offshore au Maroc, elle
s'inscrit dans le cadre de l'ouverture de l'économie marocaine aux
capitaux étrangers.
Le contribuable qui choisit comme le Maroc comme
législation fiscale offshore fait aussi ce choix en raison de la
proximité géographique de la zone avec l'Europe.
L'opportunité de la création d'une zone bancaire
offshore aux portes de l'Europe vis à faire profiter le Maroc de la
réalisation du grand marché ; celui-ci devra se traduire
nécessairement pas l'amoindrissement et la disparition d'un certain
nombre d'avantages d'ordre fiscal. Ce qui devrait impliquer outre une plus
grande mobilité des capitaux, une certaine redistribution du placement
de ceux-ci.
Les exonérations fiscales sont les
suivantes1:
-Réduction de 50% sur la taxe urbaine pour les entreprises
implantées dans la province de Tanger.
-Exonération totale de l'impôt des patentes pendant
les cinq premières années pour les sociétés
agréées dans le cadre d'un code d'investissement, puis
passé le délai de cinq ans, réduction de 50% de cet
impôt.
-Les entreprises implantées à Tanger et dont le
siège social est à Tanger et dont au moins la moitié de
leur chiffre d'affaire est réalisé à partir de cette
province, bénéficient d'une réduction de 50% sur l'IGR
(Impôt général sur le revenu) ; lorsqu'il s'agit de
personnes physiques ou de 50% sur l'IS lorsqu'il s'agit de personnes morales.
Les entreprises installées à Tanger peuvent
bénéficier en outre des facilités fiscales
accordées par les différents codes d'investissement.
La vision statique des pays à fiscalité
privilégiée ne peut s'étudier sans l'aspect dynamique qui
sont la conséquence logique du recours aux mécanismes fiscaux
offshores, il convient de nuancer les choses en ce qu'il est ici question
d'analyser les problématiques fondamentales découlant du recours
aux législations fiscales offshores, il ne s'agit pas d'analyser la
dimension répressive de ces derniers.
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