3. Déclenchement du processus
Nous terminerons cette partie sur le créateur par la
présentation de l'élément ou les éléments
déclencheur, du processus. Nous avons montré au premier chapitre
l'aspect dynamique du processus. Il y'a certainement au début une
dynamique qui permet de déclencher l'intention et la recherche de
l'idée de création de création d'entreprise.
Notre recherche nous a emmené à retenir deux
modèles expliquant la dynamique qui engendre le déclenchement du
processus à savoir le modèle de Shapero et le modèle de
configuration stratégique instantanée percue de C.Bruyat.
a. Modèle de Shapero
Pour Shapero, la création d'entreprise est un
phénomène multidimensionnel, il faut pour l'analyser prendre en
compte, en plus des caractéristiques psychologiques du créateur,
un certain nombre de facteurs contextuels. Pour cet auteur ils sont de trois
ordres : la discontinuité, la crédibilité, la
faisabilité. On va survoler ces différentes composantes
· La discontinuité ou déplacement,
variable de situation
Deux types de variables peuvent intervenir selon la situation
du créateur, des variables ressenties comme négatives
qualifiées de « PUSHES » et des variables positives
qualifiées de « PULLS ».
ü Les situations négatives :
La création peut constituer parfois la seule possibilité
d'intégration pour l'individu dans un nouveau lieu de vie suite
à un déplacement physique. En outre il peut s'agir d'accidents,
de situations liées à l'emploi. Les situations négatives
peuvent prendre la forme d'une insatisfaction dans le travail.
ü Les situations positives : Les
facteurs qui peuvent agir comme catalyseur sur le créateur potentiel
peuvent être par exemple la découverte d'un nouveau produit, d'un
nouveau savoir-faire, ou la découverte d'un nouveau marché pour
un produit existant, la découverte d'une possibilité de
financement, la rencontre d'un futur gros client, la rencontre d'un partenaire
ou d'un futur associé qui est complémentaire à la
personnalité et aux compétences du créateur,
Elles ne sont pas mutuellement exclusives mais au
contraire peuvent aller de pair et se renforcer. Ainsi une insatisfaction au
travail et la possibilité de trouver un financement suite a la
découverte d'une idée peuvent se renforcer et amener à la
décision de création.
On remarquera dans le cas pratiques exactement les deux
variables ont agi. D'abord la nécessité de formaliser son
activité (PUSHE) et ensuite la découverte d'un créneau
(PULL)
· La crédibilité de l'acte,
variable sociologique
Selon Shapero, pour qu'un entrepreneur réussi
à créer sa nouvelle structure, il faut qu'il puisse s'imaginer
dans le rôle, c'est-à-dire que l'acte doit être
crédible. On parle de variable sociologique qui intervient à
différents niveaux :
ü La famille : les études ont
démontré la surreprésentation des entrepreneurs ayant un
parent entrepreneur, comparativement à la population.
ü Le milieu
professionnel : Certains environnements sont plus propices à la
constitution de réseaux qui facilitent la création d'entreprise.
ü Le milieu social au sens large :
Selon Weber, la religion constitue un déterminant essentiel, le
protestantisme par exemple aurait favorisé le développement de
l'esprit capitaliste.
L'entrepreneur est le fruit de son milieu (famille,
école, entreprises, groupes sociaux), donc il peut être
très bien influé des tendances de son entourage.
· La faisabilité de l'acte, variable
économique
Les 6 M des américains résument la plupart des
besoins d'une entreprise : « Money, Men, Machines, Materials, Market,
Management ». on reviendra plus tard.
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