4.4 OPPORTUNITES
Le développement du DST est générateur
d'opportunités pour les partenaires sociaux. Ceux-ci pourraient inverser
la tendance et gagner en reconnaissance et en poids. Cela permettrait aux
syndicats d'avoir un meilleur impact sur la construction et la conduite de
l'action publique sur les territoires.
4.4.a LE TERRITOIRE POUR RENFORCER LA LEGITIMITE DES
SYNDICATS
S'impliquer de manière forte dans le DST pourrait
permettre une plus grande reconnaissance des partenaires sociaux. Ils
pourraient être plus facilement vus comme des acteurs légitimes de
la construction de règles, de normes et d'action publique sur les
territoires.
Même si la place des partenaires sociaux et l'importance
du dialogue social est réaffirmé par les gouvernements
successifs, les organisations syndicales de salariés se trouvent dans
une trajectoire de déclin depuis la Seconde Guerre Mondiale. Ce
déclin est notamment marqué par la baisse très importante
du nombre d'employés syndiqués en France 84 . Face aux
superstructures que sont devenus les syndicats sur le plan national,
l'implication dans le dialogue sur le territoire pourrait permettre d'attirer
de potentiels militants. En traitant de problématiques concrètes
et en intégrant les spécificités locales, la
proximité peut-elle être un levier de communication des syndicats
pour inverser la tendance globale de baisse du nombre d'adhérents ?
Du côté patronal, le DST constitue une
opportunité certaine pour la CGPME ou l'UPA. Ces deux organisations sont
jugées représentatives au niveau national. Malgré tout,
leur influence sur les négociations collectives nationales est largement
affaiblie par la superpuissance du Medef. En investissant les échelons
locaux, et le Medef ne reconnaissant globalement pas ces échelons comme
des territoires pertinents de dialogue social, la CGPME et l'UPA pourraient
mieux s'ancrer dans les systèmes de régulation, asseoir une
reconnaissance et une légitimité toujours imparfaite aujourd'hui.
Ces deux organisations pourraient affirmer auprès des pouvoirs publics
la spécificité des employeurs (patrons de TPE/PME et artisans)
qu'elles représentent.
Pour des syndicats non représentatifs, l'enjeu du DST
est également primordial. C'est le cas pour l'UDES qui représente
l'économie sociale et solidaire. Du côté patronal, si la
spécificité des employeurs de TPE/PME et des artisans est
reconnue, les employeurs de l'ESS ne sont pas intégrés aux
négociations collectives. Ainsi, le DST offre pour les dirigeants de
l'ESS une opportunité d'affirmer eux aussi, à travers des
syndicats comme l'UDES, leur spécificité et de participer
à la régulation socio-économique sur les territoires. A ce
titre, certaines régions ont pris de l'avance, en témoigne la
création de deux « Espace Régional de Dialogue Social »
(ERDS) sur le champ de l'ESS, en Bretagne85 et en
Rhône-Alpes86. Elles regroupent de façon
84 Moins d'un employé sur 10 est membre d'un
syndicat actuellement.
85 La création de l'ERDS rentre dans la
Stratégie Régionale de Développement de l'ESS pour la
période 20122016. Voir le document de présentation de l'ERDS en
Bretagne intitulé « Vers un dialogue social territorial pour
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paritaire des représentants d'employeurs de l'ESS
(l'UDES et l'UNIFED) d'une part, et des syndicats de salariés pour le
deuxième collège.
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