A. Evaluation réelle du personnel GSP en fonction de ce
qu'ils font comme travail
L'analyse, à ce niveau, a porté sur
l'évaluation du personnel GSP en fonction de ce qu'ils font comme
travail. A ce titre, force est de reconnaître que la majorité de
nos enquêtés soit 76,6% contre
23,4%, affirme que le système d'évaluation ne permet pas
d'évaluer réellement ce que ce personnel GSP fait comme travail.
Cela s'explique par le fait que la fiche de notation à l'origine,
conçue pour évaluer les fonctionnaires de l'Etat sur la base de
critères se trouve inappropriée pour le personnel GSP et
exiged'autres critères tels que les contrats d'objectif qui ne sont pas
mentionnés expressément. Or, pour les personnels en uniforme, le
problème est d'autant plus sérieux que cette notation ne trouve
pas sa raison d'être selon les résultats de notre enquête
puisque plus de la moitié des évalués
enquêtés affirment qu'il leur arrive de travailler le plus souvent
en équipe alors que le système prévoit une notation
individuelle. Aussi, ajoutent-ils que pour leur cas spécifique, les
objectifs à atteindre sont difficilement définissables et cela
à cause du fait que ces objectifs sont définis par plusieurs
supérieurs hiérarchiques. De plus, ils trouvent que leur
évaluation par leur supérieur hiérarchique ne prend pas en
compte les conditions dans lesquelles ils travaillent c'est-à-dire le
manque de moyens de travail, l'état dérisoire dans lequel ils se
trouvent sur le terrain, l'insuffisance de suivi de l'agent dans ses
tâches professionnelles, etc. Il faut noter aussi que l'évaluation
de l'agent ne tient pas souvent compte des critères dont on fait cas,
mais plutôt influencée par l'humeur, l'antipathie et
l'affinité du supérieur hiérarchique dans la notation et
surtout lorsqu'il y a des antécédents entre l'agent et ce
dernier. Ce qui est confirmé par le graphiquen°2
qui montre qu'environ 27,6% des évalués
enquêtés trouvent très peu et peu satisfaisant le
système de notation. Pour conclure à ce niveau, nous pouvons dire
que le système de notation des agents des corps paramilitaires en
général et ceux de la Garde de Sécurité
Pénitentiaire en particulier, ne permet pas d'évaluer
réellement ce qu'ils font comme travail, vuque d'autres exigences
s'appliquent à eux et ne sont pas pris en compte dans le système
d'évaluation standard de la Fonction Publique.
D. Critères propres à l'évaluation
du personnel des corps paramilitaires
Au cours des différentes enquêtes menées
auprès du personnel GSP, notamment les évalués, il est
ressorti que la plupart d'entre eux trouvent qu'il faut des critères de
notation propres au personnel des corps paramilitaires différents de
ceux du système standard de la Fonction Publique. Ce qui est
confirmé par le graphique n°3 où
100% des évalués enquêtés affirment
cela. En effet, leur fixer des critères propres ; sous-entend
prendre en compte un nouveau système d'évaluation qui sera en
adéquation avec la question de la spécificité de ces corps
de métier. Aussi, serait-il important que les sanctions prévues
dans le règlement de discipline générale telles que la
rétrogradation, la suspension, l'emprisonnement, etc. dont certains
agents auraient fait l'objet soient incorporées dans le système
d'évaluation lorsque celui-ci viendrait à être mis en
place. Ce, dans le but de déduire la valeur intrinsèque de ce
personnel spécifique. De plus, la loi n°19-2005/AN du 18 mai 2005
portant modification de la loi n°013/98/AN du 28 avril 1998 portant
régime juridique applicable aux emplois et aux agents de la Fonction
Publique prévoit en son article 138 que « les corps
paramilitaires peuvent, au regard des spécificités desdits
emplois, prévoir d'autres sanctions disciplinaires ».
Cependant, les fiches de notation restent les mêmes pour tous les emplois
de la Fonction Publique y compris pour les corps paramilitaires. De ce fait, il
est souhaitable qu'il y ait également une différence au niveau du
système de notation eu égard à sa
spécificité. Autrement dit, ce nouveau système pourra
prendre en compte d'autres critères propres au personnel des corps
paramilitaires et aura une incidence sur la note finale de l'agent.
D'où, l'on pourra tendre vers l'objectivité des notes pour ces
derniers.
Au regard de tous ces résultats susmentionnés
qui rendent compte, somme toute, de la non compréhension des
critères et sous critères sur la base desquels se fait la
notation, de la non objectivité de la notation et de l'inexistence de
critères propres pour le personnel des corps paramilitaires ; notre
première hypothèse à savoir que les
critères d'appréciation du personnel pénitentiaire ne sont
pas en adéquation avec le travail qui lui est
demandése trouve justifiée, donc
confirmée.
1. le dispositif d'évaluation en rapport avec
l'efficacité et la performance du personnel GSP
Ø Avis des évaluateurs concernant les
critères sur la base desquels ils notent leur personnel
La question des critères et sous critères sur la
base desquels sont notés les agents de la Fonction Publique est un
référentiel permettant d'apprécier le travail fait par ces
derniers. Or, vu la spécificité du personnel des corps
paramilitaires, ces critères s'avèrent inopérants car ne
prenant pas en compte des éléments qui sont capitaux pour faire
une bonne appréciation de ces derniers. C'est ainsi que selon les
données du graphique n°5, 71,4%
des évaluateurs enquêtés relevant du personnel GSP,
affirment que le référentiel ne s'adapte pas aux missions de
leurs personnels parce qu'il ne prend pas en compte tous les
éléments qui peuvent servir dans l'évaluation de ceux-ci.
Aussi, les différents critères sur la base desquels se fait
l'évaluation des agents des corps paramilitaires ne sont-ils pas hors
contexte du fait que ceux-ci soient considérés comme principes
directeurs de tous corps de métiers.
De plus, ils trouvent que ce référentiel est
incomplet parce que dans le cas spécifique des personnels des corps
paramilitaires, notamment ceux de la Garde de Sécurité
Pénitentiaire, il est plus difficile de se baser uniquement sur ces
critères pour noter objectivement le travail abattu par ces derniers.
Pour cela, il faut que d'autres éléments soient
considérés dans ce cas d'espèce si vraiment nous voulons
tendre vers l'efficacité du système de notation des agents des
corps paramilitaires.
Ø Avis des évaluateurs sur la pertinence
des critères pour juger de la performance de leurs agents
Les résultats concernant cette valeur sont
repérables sur le graphiquen°6. En effet, un total
de 7 avis sur 10 a trouvé impertinent
ces critères de notation. C'est dire donc que 57,1% des
personnes enquêtées ne soutiennent pas l'idée selon
laquelle les critères de notation sont pertinents pour juger de la
performance de leurs personnels au regard des missions qui leur sont
assignées. Et ce, d'autant plus qu'il existe d'autres
éléments qui ne sont pas contenus dans la fiche de notation alors
qu'ils s'avèrent importants pour faire une notation objective au regard
de leur mission.
Cependant, cette idée est partagée par
28,6% d'enquêtés qui trouvent que ces
critères de notation sont pertinents pour juger de la performance de
leurs personnels.
Ø Points de vue des évaluateurs sur la
nécessité d'avoir des critères propres pour
l'évaluation du personnel des corps paramilitaires
Les différents résultats relatifs à la
nécessité d'avoir de critères propres pour la notation du
personnel GSP révèlent que 100% des personnes
enquêtées d'après les données du graphique
n°7, affirmentqu'il faut des critères de notation propres
au personnel des corps paramilitaires, différents de ceux du
système standard de la Fonction Publique. En effet, vu la
spécificité de ce personnel, il est capital d'initier des
critères propres à eux afin de pouvoir mettre l'accent sur la
discipline qui fait la force du personneldes corps paramilitaires. Aussi,
permettra-t-il la création de l'esprit d'équipe qui contribuera
beaucoup à éviter les conflits.
Ø Critiques des évaluateurs par rapport au
système d'évaluation
Concernant ce point, les résultats obtenus
auprès des personnes enquêtées, à savoir les
évaluateurs du personnel GSP, montrent que 6 personnes
sur 7 soit 85,7% (Cf. graphique
n°8)affirment avoir des critiques sur le
systèmed'évaluation, notamment :
- les difficultés à définir les contrats
d'objectifs ;
- les critères d'évaluation ;
- les difficultés d'appréciation des
résultats obtenus en fonction du contrat d'objectifs ;
- etc.
Au regard de tout ce qui précède, il est
évident que le système de notation standard fixé par la
Fonction Publique ne cadre pas avec les missions assignées aux agents
des corps paramilitaires et, particulièrement à ceux de la Garde
de Sécurité Pénitentiaire.
Ainsi, notre seconde hypothèse selon laquelle
le dispositif d'évaluation ne permet pas à
l'évaluateur d'apprécier efficacement la performance de son
personnelest-elle confirmée.
Tous les résultats de l'étudeainsi
interprétés viennent confirmer notre hypothèse principale
selon laquelle le mécanisme d'évaluation de la
Fonction Publique ne permet pas d'apprécier efficacement les
performances du personnel GSP.
La vérification de ces deux hypothèses atteste
que la problématique liée à l'évaluation du
personnel des corps paramilitaires, notamment ceux de la Garde de
Sécurité Pénitentiaire, sur la base de critères
soumis à tous les agents de la Fonction Publique dispose de beaucoup
d'incohérences et nécessite une prise de conscience au niveau des
autorités compétentes afin qu'il y ait une réorientation
spécifique pour ces derniers.
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