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L'entrée du secteur privé dans les questions environnementales. Cas de la société Madarail

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par Josoa TOLOJANAHARY
Université d'Antananarivo ( Madagascar) - Maà®trise 2010
  

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1.2. Des raisons de la construction de la voie ferrée à Madagascar

1.2.1. Une raison sociopolitique

Parmi les justifications données à la construction des chemins de fer à Madagascar, on est frappé par le caractère très vague et la faible place des arguments économiques. L'idée, en quelque sorte, allait de soi et de pair avec celle de l'immense richesse supposée du pays, et avec le projet de colonisation de la nouvelle conquête. Pour Gallieni, le projet de relier Tananarive a la cote « date de l'époque même ou fut décidée l'expédition de Madagascar6». Le chemin de fer « constituera par excellence un instrument de civilisation ».

Le général se retranchait derrière l'une de ses idées simples, mais fausses et infirmées par l'histoire : tout comme l'impôt entait « moralisateur », le chemin de fer était « civilisateur ». Il devait créer l'activité économique ex nihilo tout comme les décrets du Journal officiel devaient susciter le progrès social des colonisés. Un tel discours était en fait l'expression d'une vision géopolitique constitutive du modèle politico-militaire de l'expansion coloniale française : d'abord, s'installer au coeur de l'espace convoite et de la, rayonner vers sa périphérie.

A Madagascar, cette vision s'appuyait sur un rêve tenace, mais trompeur, celui de développer une colonisation de peuplement blanc sur les Hautes-Terres ou, selon Gallieni en 1905, « l'activité économique était appelée a prendre son maximum d'intensité7». Dans l'immédiat, il s'agissait de garantir la sécurité de la domination française sur l'ile en assurant à Tananarive une liaison solide avec la mer. Parmi les considérations économiques qui habillaient cette priorité, il est un argument qui vaut d'être cité in extenso :

5 Historique et évolution des chemins de fer Malagasy 1909-1989.

6 Rapport du general Gallieni au ministre des colonies sur la situation générale de la colonie, Paris, Imprimerie des Journaux officiels, 1905, p. 62.

7 J. Gallieni (1908: 48).

L'entrée du secteur privé dans les questions environnementales, cas de MADARAIL S.A

Encadré1 : Propos du général Gallieni

« [...] L'achèvement de cette entreprise ouvrira a l'Imerina un débouché aussi indispensable à sa prospérité qu'a celle du reste de l'ile. Autour de Tananarive vit un groupement d'un million d'individus au caractère industrieux, a l'esprit éveille et âpres au gain que la nature a places dans un isolement oppose a leur désir d'expansion. Dans ce noyau de population, nous trouverons les meilleurs auxiliaires du développement économique et social de la région littorale... le jour ou les Hova pourront se rendre aisément hors de l'Imerina8 ».

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8 Rapport du general Gallieni au ministre des colonies sur la situation générale de la colonie, Paris, Imprimerie des Journaux officiels, 1905, p. 64.

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L'entrée du secteur privé dans les questions environnementales, cas de MADARAIL S.A

Illustration 1. Carte extraite de Madagascar (Encyclopédie de l'empire français), 1947, t. II, p. 137

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