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Déterminants de l'amélioration de l'étuvage du riz à  Bagré au Burkina Faso

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par Rigobert GUENGANE
Centre agricole polyvalent de Matourkou Bobo-Dioulasso - Diplôme d'ingénieur en agriculture 2011
  

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3.2 Discussions

L'assurance de mettre sur le marché un produit compétitif et de qualité provenant des produits agricoles impose une matière première de qualité irréprochable et implique donc tous les acteurs d'une filière et plus particulièrement des producteurs de riz pour le cas spécifique de l'étuvage du riz. L'amélioration de l'étuvage du riz sur la plaine de Bagré passe donc d'abord par la fourniture par les producteurs de riz paddy de qualité. Or, de notre diagnostic à Bagré, si les producteurs semblent pétris d'expériences (13 ans en moyenne), sur un site de production possédant de grandes potentialités (plus de 3 000 hectares d'aménagement et la présence d'eau du lac de 1,7 milliard de mètres cube), la réalité se révèle être tout autre chose par rapport aux rendements et à la production de riz paddy.

Au niveau des producteurs de paddy, le constat relève les contraintes suivantes relatives au sous équipement des producteurs, au non respect des bonnes pratiques agricoles, au dysfonctionnement du système de production, à la difficile accessibilité physique et financière des producteurs aux intrants et à l'absence d'un circuit adapté d'approvisionnement en intrants et à des défaillances dans le suivi des activités des producteurs.

Si l'indisponibilité permanente du riz paddy peut être imputée partiellement à l'intervention des collecteurs en provenance des autres régions du pays et l'incapacité des acteurs locaux à constituer des stocks par manque de capacités financières, les qualités médiocres du riz paddy sont attribuables surtout aux producteurs. Les facteurs de dépréciation sont principalement la présence d'impuretés physiques (cailloux, mottes de terre, paille et balles vides de riz). Ils sont dus à la mauvaise exécution du battage et du vannage, les détériorations du paddy après la récolte causées par le retard de battage entrainant l'amorce de germination et les attaques cryptogamiques (présence de moisissures). Par contre, le mauvais séchage des grains (le taux d'humidité constaté atteint souvent 27%) et l'hétérogénéité de la production pour certaines variétés en dégénérescence (la TS2 particulièrement) (voir Photos en annexe) sont attribuables aux producteurs.

Après ce constat, notre premier réflexe a été de rechercher les causes profondes qui engendrent cette situation de dépréciation du riz paddy. Plusieurs raisons allant de l'organisation des acteurs, de leurs équipements, de leurs dispositions à respecter les consignes techniques de l'encadrement, nous reviennent comme principaux socles du problème.

L'on constate ainsi donc que les comportements et pratiques qui nuisent à la disponibilité qualitative et quantitative du riz paddy sur la plaine de Bagré sont inhérents aux contraintes que

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vivent les producteurs de riz de Bagré, donc celles de la filière riz du Burkina. Cette situation est confirmée par Kaboré et al. (2007) qui énuméraient déjà ces contraintes principales.

Au niveau des femmes transformatrices, la synthèse des données révèle l'irrégularité dans la disponibilité de la matière première (riz paddy), la mauvaise qualité du paddy (impuretés physiques, moisissures,...), la faible capacité financière des femmes, l'absence d'un accompagnement (matériel, financier et technique) adapté, la faible capacité technique des femmes, l'inadaptabilité de certaines innovations technologiques proposées (futs) et le manque de matériel de transformation pour les femmes (individuellement). Nos résultats sont en harmonie avec ceux de SECAM (2011) pour qui les difficultés rencontrées par les étuveuses de Bagré dans leur activité sont principalement (i) le manque de matériel d'étuvage, (ii) le manque de moyens financiers, (iii) le prix peu rémunérateur du riz étuvé, (iv) l'instabilité du prix du riz paddy, (v) le manque de moyens de stockage pour certains groupements féminins.

Les principales mesures préconisées par les femmes étuveuses pour appuyer leur activité sont : (i) l'acquisition du matériel d'étuvage notamment le four pour l'utilisation des balles de riz à la place du bois, des bâches pour le séchage, (ii) l'acquisition d'instruments de mesure et de pesage pour ne pas être victimes des instruments des acheteurs, (iii) l'ouverture d'autres débouchés pour la commercialisation, (iv) la formation des femmes sur les techniques d'étuvage, (v) l'acquisition de magasins de stockage et (vi) l'amélioration de l'accès des femmes au financement (SECAM, 2011).

L'étude sur l'amélioration de l'étuvage du riz sur la plaine de Bagré se voulait aussi être une contribution pour l'harmonisation du processus de production du riz étuvé à travers la proposition d'un diagramme s'inspirant fortement de celui vulgarisé (Africa rice, 2010). Ce diagramme utilisé pour la réalisation du test d'étuvage, tient compte des réalités qui entourent l'activité à Bagré. Il met l'accent sur l'introduction de l'opération de réception de la matière première et insiste sur les opérations diverses de tris densimétriques pour plus de propreté et d'homogénéité. Son utilisation associée au plateau d'étuvage nous a convaincu par l'apport d'amélioration de la qualité du riz étuvé.

Au niveau des unités de décorticage, les contraintes enregistrées sont principalement l'absence d'appuis (institutionnels, financiers, organisationnels et techniques), l'absence d'organisation réelle du maillon de la transformation à Bagré, la mauvaise qualité temporelle du paddy, la fluctuation permanente du prix du paddy.

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Ces résultats sont en deçà de ceux déjà annoncés par l'INERA (2006) qui énumère les contraintes suivantes dans le maillon de la transformation:

· l'insuffisance d'aires de séchage et de battage dans les sites de production avec pour conséquence le mauvais séchage du riz; le faible niveau d'équipement en matériel post-récolte, tel que les batteuses et les décortiqueuses permettant d'obtenir un produit fini de qualité à même de concurrencer le riz importé;

· la faiblesse des capacités financières des opérateurs économiques entraînant des difficultés de collecte du paddy auprès des producteurs;

· les difficultés de transformation liées à l'inorganisation des circuits de transformation du riz, et à la faiblesse des quantités commercialisables, à la qualité souvent médiocre des produits livrés (taux d'humidité inadéquat, présence d'impuretés, mélanges variétaux, etc.) et au non-respect des engagements par les producteurs pour la livraison de quantités de paddy;

· le faible niveau d'organisation du réseau de distribution et des circuits de commercialisation du riz local et à un manque d'informations suffisantes sur le marché du riz;

· les difficultés d'ordre institutionnel liées à l'absence de cahiers de charge pour la commercialisation, le contrôle de conformité de la qualité et des quantités des produits vendus, l'importation massive du riz asiatique qui influence les prix du riz local;

· l'absence d'une campagne publicitaire de promotion du riz local (basée sur sa valeur nutritive, qualité culinaire et nutritionnelle, etc.).

L'amélioration de l'étuvage du riz à Bagré passe inévitablement par l'amélioration des conditions de production du riz paddy. Cette amélioration est l'une des conditions pour un approvisionnement sûr et durable des acteurs en paddy en quantité et en qualité. Aussi, la question de l'organisation des acteurs sur la plaine constitue le maillon le plus important de la chaîne.

Améliorer l'étuvage du riz, est gage d'amélioration de la compétitivité du riz local vis-à-vis du riz importé. Il est en ce moment indispensable non seulement d'améliorer les conditions de production et de post production, mais aussi de caractériser les produits, afin de fournir aux consommateurs les informations utiles sur leurs caractéristiques et la traçabilité de leur production.

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A Bagré, le maillon de la transformation du paddy bénéficie d'atouts appréciables pour une rentabilité des activités à travers une production potentielle de paddy de plus 17 000 tonnes par année, l'existence d'équipements performants de décorticage de paddy disséminés dans les villages qui exploitent la plaine et une volonté manifeste des acteurs de la transformation à mieux s'investir dans le développement de leurs activités.

Cependant, l'activité rencontre de sérieuses difficultés d'ordre matériel, technique et financier qui entravent son expansion, outre les contraintes liées à l'accès au paddy de qualité évoquées plus haut. Sur le plan matériel, les femmes ne disposent pas toutes des outils améliorés pour leur unité individuelle. La seule innovation mise en oeuvre sur ce plan et au centre d'étuvage reste visiblement l'emploi du foyer à balles de riz. Sur le plan technique, les applications des acquis reçus lors des formations et restitués aux membres des groupements sont difficiles à mettre en oeuvre par les transformatrices, car corrélées au matériel dont elles ne disposent pas. Sur le plan financier, l'absence d'appuis adaptés à l'activité ne permet pas aux transformatrices de constituer des stocks conséquents pour une régularité de l'activité; elle qui est liée au caractère saisonnier de la production rizicole. La conséquence de cette contrainte est l'exécution sporadique de l'étuvage du riz, en défaveur de l'assise d'une autonomie financière réelle des transformatrices, condition de pérennisation de l'activité.

Ainsi l'absence d'appuis financiers adaptés, au même titre que la production, constitue une contrainte majeure (Kaboré et al, 2007) à l'essor de l'activité qui entrave la satisfaction régulière de la demande de plus en plus croissante en riz étuvé du marché. En sus, et face aux contraintes technologiques que connait l'activité d'étuvage du riz à savoir le caractère artisanal ou semi artisanal de l'activité, l'irrégularité et la qualité défaillante de la matière première (MAHRH, 2008) et ce malgré l'introduction d'innovations techniques majeures, la situation tarde à s'améliorer. Les conséquences finales comme la médiocrité, la non stabilité et la non compétitivité du riz produit au niveau du pays sont toujours persistantes (FAO, 2011).

L'introduction de l'étuveuse TOMODJEMA en 2002, a certes contribué à réduire la question énergétique, à améliorer les qualités du riz étuvé et à augmenter de façon substantielle les quantités transformées. Cependant, elle a rencontré des difficultés d'adoption chez les transformatrices du fait de son coût élevé (175 000 FCFA l'unité), de son exigence en main d'oeuvre et de sa durée de vie relativement courte comparée à celle des marmites (FAO, 2011). C'est sans surprise que son utilisation n'a pas trouvé d'engouement auprès des transformatrices

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par étuvage du riz. A Bagré, les deux exemplaires du fut d'étuvage rencontrés ne sont pas utilisés par les transformatrices, qui continuent l'activité avec leurs anciennes pratiques.

De même, le bac d'étuvage, récemment introduit par l'INRAB et qui fait actuellement l'objet de vulgarisation, n'est pas encore disponible au niveau de Bagré. S'il constitue une amélioration technologique certaine pour l'opération de pré cuisson du paddy, il n'en demeure pas moins que des remarques sur ses insuffisances ont déjà été relevées: le manque d'étanchéité au point de jonction avec la marmite qui occasionne des pertes de vapeurs (des pertes de temps et de pression), le manque d'étanchéité du couvercle du bac qui induit également des pertes de vapeur; ont été notifiés (Zoundji, 2008) et (Lawing, 2006). De plus, son coût encore élevé pour les femmes (70 000 FCFA l'unité) et son inaccessibilité physique constituent des contraintes. Si l'on s'adjuge le fait que l'amélioration de l'étuvage du riz au Burkina ne doit pas être circonscrite aux seuls centres d'étuvage, mais doit être une approche qui devrait intéresser tous les sites de production de riz du pays, cette technologie risque d'être difficile d'accès aux transformatrices.

En plus de notre avis, l'utilisation combinée du bac et du foyer à balles de riz posera des problèmes pratiques de maniement de l'ensemble du dispositif, par sa taille relativement grande

( 1,70 mètres) qui rendra difficile son maniement par les transformatrices.

L'adaptabilité de la combinaison des technologies disponibles laisse entrevoir des freins quant à leur adoption. C'est ainsi qu'en partant des principes régissant les différentes opérations de l'étuvage du riz, nous avons été amenés à explorer le milieu d'étude à la recherche de technologies endogènes pour l'élaboration d'actions d'amélioration de l'activité d'étuvage du riz. Mais comme le dit Philippe Jouve (1997) : «faire des pratiques paysannes un objet central de recherche nécessite de préciser la démarche à suivre pour les étudier et les comprendre. Cette démarche peut se décomposer en trois phases: la description des pratiques, leur analyse interne permettant la mise en évidence de la rationalité des acteurs, enfin leur analyse externe correspondant à l'évaluation de leurs effets et de leurs performances».

Fort donc de cela, nous nous sommes proposés, après l'exploration du milieu, de répertorier les pratiques anciennes et actuelles, d'analyser ces pratiques avec les acteurs et de tester leurs performances. L'analyse des résultats d'exploration a révélé que si certaines pratiques endogènes n'avaient plus cours à cause de l'introduction de nouveaux moyens de travail adaptés, d'autres méritaient d'être testées.

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Ainsi donc, l'utilisation des balles de riz ou du sable fin au niveau du décorticage se justifiait par le fait que les variétés traditionnelles (Oryza glaberrima) dont les grains possèdent un péricarpe rouge nécessitaient l'adjonction de substances abrasives pour son extraction. Par contre l'emploi d'épillets de Pennistum pedicelatum pour l'amélioration de l'éclat du riz étuvé méritait d'être testé, si seulement l'indisponibilité physique de ceux-ci au moment de nos travaux de recherche n'avait pas fait défaut. Néanmoins, l'analyse et le test des pratiques de cuisson à la vapeur - principe fondamental de l'opération de pré cuisson améliorée du riz paddy - ont permis de comparer la technologie qui utilise des outils de type couscoussier (s'apparentant à la technique de conception du bac d'étuvage), à celle qui consiste en une séparation de l'eau du produit à cuire. Cette dernière pratique est couramment utilisée dans les ménages pour la cuisson de certains mets comme le «Gaonré» ou «le Gnongon» (pour ne citer que ceux-là). Elle consiste à séparer l'eau à vaporiser du produit à cuire à l'aide de morceaux de branchages et de paille. La cuisson est réalisée par la vaporisation de l'eau située au fond de la jarre ou de la marmite. C'est de cette pratique surtout que vient l'inspiration pour la conception du plateau d'étuvage utilisé pour le test d'étuvage de notre étude. Le plateau d'étuvage, qui se substitue au bac d'étuvage, présente véritablement des atouts comme:

1. sa facilité d'utilisation (maniement) par une seule transformatrice;

2. sa facilité de reproduction par les artisans locaux exerçant dans nos contrées;

3. son coût relativement faible, puisque le spécimen conçu pour l'étude à coûté 2 000 FCFA l'unité;

4. sa compatibilité parfaite avec le foyer à balles de riz et les marmites pour le maniement, car la taille de l'ensemble se situe autour de 1,20 mètres;

5. et la rapidité de la pré-cuisson du riz paddy réhydraté par l'absence de fuite de vapeur qui est en moyenne de 15 minutes/25 kg/marmite avec la marmite N°25.

Ainsi donc pour cette contribution des connaissances endogènes à l'amélioration de l'étuvage du riz, nous convenons que l'accent est à mettre sur la réplication des tests sur l'outil que constitue le plateau d'étuvage et des actions de sa pré vulgarisation.

Pour la caractérisation des variétés produites sur la plaine, notre contribution a été surtout de mettre en exergue leurs comportements après étuvage et leurs aptitudes sur le plan culinaire à travers les tests de dégustation et de conservation de repas réalisés, et ce par des comparaisons relatives. Si certaines caractéristiques comme la longueur, l'épaisseur, la section, la couleur, la consistance, l'odeur, le goût et le rendement au décorticage des grains dépendent des

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caractéristiques intrinsèques de la variété de riz, d'autres par contre comme l'éclat, le taux de brisures, la couleur et la présence d'impuretés sont attribuables aux acteurs du maillon de la transformation que sont les producteurs et les transformateurs principalement.

Sans équivoque, la présence de grains moisis et/ou rancis sont imputables aux producteurs par leur mauvaise exécution des opérations post récolte, la mauvaise gestion des semences et une conduite culturale imparfaite. Mais, la couleur sombre du riz c'est-à-dire l'absence du caractère vitreux, la présence des grains insuffisamment réhydratés dits `'ventre blanc»et des impuretés physiques comme le sable, sont surtout imputables aux transformatrices par la non application des consignes de production du riz étuvé. De même la présence de grains de paddy non décortiqué et de brisures fines est inhérente aux unités de décorticage.

Si de façon incontestable les caractéristiques physico-chimiques des variétés déterminent principalement les qualités du riz étuvé, il y a lieu de reconnaitre que la mise en application de la nouvelle technique d'étuvage intervient grandement pour les parfaire. Elle confère d'abord une acquisition de propreté au riz étuvé par l'absence d'impuretés physiques et de grains rancis, ensuite affine l'uniformité de la coloration des grains et enfin améliore leur éclat et leur caractère vitreux. Notre analyse est confirmée par Favier (1989) qui dit que les connaissances sur la structure et la composition biochimique des céréales permettent de mieux comprendre leur comportement à l'égard des traitements technologiques et l'influence de ces derniers sur la composition et la valeur nutritionnelle des dérivés céréaliers. Et Colona (2007) d'ajouter que: « chaque aliment à base céréalière doit être vu comme le produit d'un itinéraire technologique qui combine différents procédés mis en oeuvre à partir d'une ou plusieurs matières premières que sont les composantes du grain. Le choix de pondération de ces différentes étapes conduit donc à des produits objectivement différents selon lui. Nous avons besoin de développer de nouveaux outils qui permettent d'aborder globalement un itinéraire technologique, autrement que par la simple addition des actions des différents acteurs, jusqu'au consommateur, insistera-t-il, avant d'attirer notre attention que le souci de certains consommateurs de maintenir intacts leurs aliments n'est pas contradictoire avec la recherche d'innovations et l'évolution technologique des métiers et des produits ». Et enfin, Leverve (2007) de conclure que si l'usage des céréales est très ancien, les défis technologiques très actuels demeurent la sélection génétique, les conditions de culture, de récolte, de transformation et de consommation.

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Au terme de l'étude les résultats auxquels nous sommes parvenus confirment nos hypothèses de départ:

« Les contraintes de production et de transformation du riz entravent le développement de l'étuvage du riz sur la plaine de Bagré». Le dysfonctionnement des organisations des acteurs de la filière et la non mise à profit des outils de gestion administratives et comptables, l'absence d'un circuit régulier et adapté pour leurs accompagnements à l'approvisionnement en intrants et leurs financements, l'irrégularité de leur approvisionnement en matière première, leur non respect des paquets technologiques en matière de riziculture c'est-à-dire les bonnes pratiques agricoles), la faiblesse des technologies de transformations qui restent artisanales ou semi industrielles et l'incapacité de la filière à satisfaire la demande plus en plus croissante et exigeante constituent un frein à l'essor de l'activité d'étuvage du riz sur la plaine de Bagré.

«Les connaissances endogènes ont une forte contribution dans l'amélioration de l'étuvage du riz». Si, l'utilisation des épillets du Pennisetum pedicelatum n'a pas été évaluée dans l'étude, la faisabilité ouvre cependant un chemin pour des investigations futures. Sur la base des pratiques actuelles des étuveuses, nous avons mis au point le plateau d'étuvage qui améliore sensiblement l'activité d'étuvage du riz sur la plaine de Bagré. Le plateau d'étuvage que nous avons conçu, testé et utilisé pour les besoins de l'étude présente véritablement des atouts du fait de sa facilité d'utilisation et de reproduction par les artisans locaux, son coût relativement faible, sa compatibilité avec le foyer à balles de riz et les marmites, la rapidité de pré-cuisson. Cependant, il reste brut et nécessite un affinage par le choix de matériaux adaptés pour le rendre moins altérable (rouille) et éviter des atteintes probables à la qualité sanitaire du riz étuvé.

Les résultats des différents tests réalisés pour l'évaluation des caractéristiques des variétés telles la longueur des grains, leur dureté, leur éclat, leur couleur, leurs caractéristiques culinaires et d'usage (conservation) ont mis en évidence leurs différences, confirmant ainsi la troisième hypothèse qui stipule que «les grains variétés de riz produites dans la plaine de Bagré, de par leur composition, sont en partie responsables des reproches sur la qualité faits par les consommateurs au riz étuvé».

L'amélioration de la qualité du riz étuvé en sus des considérations déjà énumérées, intègre la qualité de marché et/ou la qualité commerciale qui ne peuvent s'apprécier qu'à travers les attentes des distributeurs, des restaurateurs et des consommateurs, c'est-à-dire les normes de production, l'attrait du produit et sa facilité de manipulation (LAGRANGE, 1995). Son aboutissement nécessite de façon impérative l'instauration d'une discipline de transformation

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pour l'atteinte des objectifs en la matière. Il faudrait pour ce faire harmoniser le processus d'étuvage par l'utilisation d'un diagramme consensuel de production du riz étuvé, déterminer des points critiques de contrôle à l'intention des transformatrices lors de la mise en oeuvre du processus, caractériser les riz étuvés mis sur le marché (ébauche de conception de labels) et instaurer un système de traçabilité du riz étuvé, pour les besoins d'information des consommateurs.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille