4.3. L'affinité
Une affinité est une harmonie entre le
porte-greffe et le greffon de telle façon que la nouvelle vigne
n'éprouve aucun trouble sérieux de végétation,
résultant de l'opération du greffage
(Long, 1979).
Cette affinité peut être
appréciée par la réussite au greffage, la qualité
de la soudure, la puissance et la production de souche, la
longévité de l'assemblage (Cordeau,
1998).
Si l'affinité est totale, l'union est complète,
assez rapidement les points de contact disparaissent et ne sont plus visibles.
Au contraire, s'il y a absence totale d'affinité, la cicatrisation est
si lent que le greffon ne peut être alimenté et
dépérit (Coutanceau, 1962).
D'après Coutanceau (1962), le
symptôme le plus fréquent de faible affinité, est
l'inégalité de développement constaté après
plusieurs années entre le greffon et le sujet. Cette
irrégularité peut se produire soit par une
supériorité de développement de greffon avec formation
d'un bourrelet au dessus du point du greffage, soit, dans d'autre cas, par un
développement supérieur du sujet. Les manifestations les plus
visibles lorsqu'il y a réellement une incompatibilité sont les
suivantes :
- Absence totale d'affinité : reprise nulle au
greffage.
- Affinité réduite, selon l'intensité
des symptômes :
· Faible pourcentage de reprise ;
· Coloration automnale précoce du
feuillage ;
· Défoliation précoce débutant par
les extrémités ;
· Soudure de greffe de faible résistance
mécanique avec décollement fréquent de greffon.
Il est impossible de déterminer
immédiatement l'affinité existant entre porte-greffes et
greffon.
L'incompatibilité peut donc être totale ou
limitée, elle peut être immédiate ou, dans certains cas,
n'apparaître qu'après plusieurs années.
4.3.1. Les causes possibles de
l'incompatibilité
D'après Galet (1988), les
praticiens rassemblent des causes d'absence de l'affinité d'ordre
botanique et physiologique :
a- Influence botanique
Le greffage inter- genres ne parait pas possible, telle
que le cas du greffage des espèces du genre Vitis avec
Parthénicissus cité par Galet (1988) et
long (1979), il peut y avoir une soudure apparente, mais
l'assemblage ne vit pas et la reprise est nulle.
Par contre le greffage d'espèces de la section de
Vitis entre eux est parfaitement réalisable
(Galet, 1988).
b- Influence physiologique
Dans la pratique viticole, des cas
d'incompatibilité ont été observés dont les causes
n'ont jamais pu être bien déterminées.
Selon Galet (1988), on peut avoir les
différents cas suivants :
· L'incompatibilité due à un
déséquilibre dans l'alimentation en eau du greffon par le sujet,
c'est le cas du greffage des descendants de V. lincecumii sur la
Rupestris du lot.
· L'incompatibilité due aux substances
synthétisées par le greffon qui n'arrivent pas à
affranchir la soudure en direction de porte-greffe qui meurt, comme dans le cas
du cépage Jaoumet greffé sur 57 Richter. Cela est dû
à la formation d'une substance antigène dans le liber au greffon,
qui agit sur les enzymes et provoquant la précipitation de la
sève élaborée.
· Le greffage peut également entraîner des
cas de chlorose. C'est ainsi que V. labrusca ou V. aestivalis
jaunit lorsqu'elles sont greffées sur Rupestris du lot,
alors que, dans le même sol, le cépage-greffon et le
cépage-sujet ne jaunissent pas sur leurs propres racines. Il y aurait
dans ce cas une déficience de l'alimentation en fer du greffon par son
sujet (Galet, 1988)
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