5.3.4. Les normes de production et la protection de
l'environnement
Le paquet technologique qui est prévu pour
accompagner la production de noix de qualité et en
quantité exige l'usage de certains produits et
de pratiques pour lesquels nous avons souhaité que les producteurs
opinent. Les résultats sont traduits dans la figure
N°25.
Pour la majorité des producteurs (72%), la
production des noix brutes d'anacardier est très
bénéfique pour l'environnement. En effet, la pratique des
pare-feux et des
sarclages réguliers empêchent le
développement des feux de brousse incontrôlés et
sauvages et la culture humifie le sol (biomasse
générée par les feuilles abondantes et les pommes non
utilisées). Par ailleurs, le rôle antiérosif, de puits de
carbone des forêts d'anacardiers, de reboisement sont positifs
pour l'environnement. De plus, l'anacardier favoriserait la
structure du sol grâce à son système
racinaire. Pour d'autres producteurs, les opérations d'éclaircie
permettent de disposer de bois énergie et ainsi d'éviter de
nouvelles coupes d'arbres pour le chauffage. Tous ces avis sont tout
de même nuancés par l'utilisation éventuelle des
insecticides et des engrais chimiques qui, dans les proportions comme dans la
cotonculture, défavoriserait l'environnement en désorganisant la
structure de leurs sols. Pour l'heure qu'ils n'en utilisent
pas, les pratiques actuelles assureraient la gestion durable de
l'environnement. Une analyse croisée avec les classes des producteurs
indique que plus des 50% des planteurs, quelle que soit la classe, estiment que
le respect des normes impacte positivement la protection de
l'environnement. Le test X2 n'est pas significatif (p=0,211) et on
peut conclure que l'opinion des producteurs est indépendante de leur
classe. A l'opposé des avis sur l'utilisation des
engrais et insecticides, l'opinion des producteurs sur le manque de
matériels est peu positive.
5.3.5. Les normes de production et la disponibilité
des matériels
L'observance des normes est une fonction
inévitable des outils et matériels, du potentiel du
producteur entre autres. La figure N°26 nous
donne une idée sommaire de cette relation directe
à la limite.
Comme on pourra bien le prédire, environ 72%
des producteurs estiment que le respect des normes est dépendant de la
disponibilité des matériels. Ils expliquent leur point de vue par
l'insuffisance et la rareté de la main d'oeuvre aussi
bien familiale que salariée pour réaliser les opérations
dures et énergétivores que l'entretien des plantations leur
demande. Par ailleurs, la disponibilité et surtout
l'accessibilité financière des outils et machines
comme la débroussailleuse (vulgarisée par le PAMRAD)
devrait garantir la réalisation des opérations et retirer les
producteurs aux travaux humainement ingrats. Ils pensent par ailleurs qu'il est
inutile que les formations reçues leur enseignent l'utilisation
des outils qu'ils ne peuvent s'acheter. Pour les autres producteurs
(15%) qui ont des avis nuancés (PA, PD, TD), la disponibilité des
matériels ne suffirait pas à les déterminer
à des efforts, tant que le marché ne
rémunérerait pas leurs sérieux et investissements en
outils techniques comme les débrousailleuses. Une analyse en relation
avec les catégories de producteurs indique que plus de 50%
des individus des classes 1, 3, 5, 7
sont complètement d'accord. Le test de X2 n'est
néanmoins pas significatif (p=0,476) et on ne peut
conclure qu'i y a une relation entre une appartenance
à une classe et l'opinion sur l'effet de la
disponibilité des matériels et le respect des normes.
Si tout au moins ils ont conscience de la relation entre
le rendement de leurs plantations et les normes de production.
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