5.3.2. Normes de production et qualité des noix
récoltées
Les producteurs établissent-ils eux-
mêmes une relation entre l'observance des normes de production
prescrites et la qualité des noix qu'ils récoltent dans leurs
plantations ? Les résultats de la figure
N°2319 illustre leurs points de vue.
Pour la très grande majorité des
producteurs il est évident que le respect de la conduite de la culture
telle que prescrite détermine la qualité des noix
récoltées. On ne récolte des noix grosses et bien
remplies que lorsqu'on entretient sa plantation.
Mieux, la récolte sur arbre conduit à
des immatures et vides qui sonnent au test acoustique. Par ailleurs, la
forme de stockage détermine un éventuel déclassement des
noix et le tri paraît important pour un bon grade des noix. Pour
les 8% des producteurs qui partagent l'avis opposé, la
qualité telle que réclamée par le marché a
des exigences que seul le potentiel génétique des
variétés pourra satisfaire. Quelle que soit la classe d'où
ils proviennent, plus de 50% des planteurs avec des
pourcentages de 100% pour les classes 3, 4 et
7 estiment que le respect des normes et la qualité des
noix récoltées sont positivement corrélés.
Toutefois le test X2, non significatif au seuil de 5%
(p=0,656), montre que cet avis des planteurs es t
indépendant de leur appartenance à une
classe.
S'il est avéré que la norme de
production et la connaissance de qualité sont
positivement corrélées, la confiance entre acteurs du
marché des noix brutes est- elle renforcée par
l'observance des mêmes normes de production?
19 CA= complètement d'accord ; PA=
partiellement d'accord; TD= totalement en désaccord ;
PD= partiellement en désaccord ; N.= Néant
5.3.3. Les normes de production et la confiance du
client
La règle du jeu de l'offre et de la demande est
la confiance des acteurs l'un à l'autre. Le label de la
noix du Bénin a favorisé pendant longtemps cette
confiance entre producteurs et exportateurs d'une part et exportateurs et
consommateurs d'autre part jusqu'en 2001, où les revendeurs de noix de
cajou à Cotonou ont mélangé toutes les
qualités et le Bénin anciennement quotté en qualité
2 est passé à la qualité
4, et le prix est passé de 400 à
200 F CFA/Kilo environ au producteur (Lacroix, 2003).
Plusieurs régions productrices au Bénin gardent des avantages sur
ce plan dès lors que sur toute durée, le conseil agricole,
l'autonomisation et l'organisation des paysans et les
interventions des projets sont régulières. Kouandé
peut être rangée dans cette frange là. Nous avons
essayé de recueillir l'avis des producteurs sur cette question
très déterminante du marché. (Voir figure
N° 24)
Les producteurs qui déclarent faire un
lien entre la confiance des clients et la norme de production
sont estimés à 83% et sont essentiellement les
membres des groupements qui participent à la
commercialisation groupée. Cette pratique rassurerait les clients
quant à la qualité des noix collectées.
Toutefois, il est à noter que pour des raisons de
volumes prévus et de forte adhésion aux
groupements pour une généralisation de la vente
groupée, les collecteurs des groupements éprouvent des
difficultés de plus en plus et ménagent les producteurs. Dans
cette même classe, on retrouve les producteurs qui par leur pratique
agricole ont maintenu une clientèle fidèle grâce
à une vente régulière de noix
qualifiées. Mais que pensent les producteurs des normes de production et
de la protection de l'environnement ?
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