CHAPITRE 5: ASPECTS SOCIOECONOMIQUES ET
ENVIRONNEMENTAUX DE LA PRODUCTION DE NOIX D'ANACARDE ET PERCEPTIONS DES
NORMES.
Sous ce chapitre, nous aborderons les avantages
économiques et sociaux et une analyse de la performance
économique de la production de noix brutes d'anacarde.
5.1. AVANTAGES ECONOMIQUES ET SOCIAUX DE LA PRODUCTION
D'ANACARDIER À KOUANDE
De pratique forestière et antiérosive,
la production d'anacardier est passée depuis plus d'une décennie
à une importance économique, qui dope sa
production fruitière depuis lors. Ainsi faisant, son importance est
aussi devenue sociale.
5.1.1. Importance des revenus issus d'anacardiers
Le poids économique de la production
d'anacardier dans la formation globale des revenus des
exploitants issus des productions végétales est
mesuré aussi bien par l'instantanéité, l'importance et la
période d'occurrence du cash qu'elle apporte au producteur. En effet, et
s'agissant de l'instantanéité et de l'importance, la
vente des noix brutes d'anacardier rapporte un flux important en cash,
notamment pour les producteurs qui ont des contacts directs avec les
collecteurs ou ceux engagés dans les groupements. Cette
instantanéité favorise la réalisation des projets du
producteur dès lors que l'investissement est
programmé à la période de vente. De plus,
ce gain issu de la vente des noix brutes survient à une
période relative de forts investissements marqués par la
préparation de la campagne agricole (Mars-Mai) et une
relative faiblesse de la trésorerie des producteurs. La figure suivante
présente la situation réelle dans le milieu
d'étude.
La figure N°19 montre que d'abord la part
de l'anacardier dans la formation du revenu agricole peut varier
de 0 à 100% selon le cas.
Ces résultats confirment ceux obtenus par
Yabi dans le Centre-Bénin où la part du gain
issu de la vente des noix d'anacardiers dans le
revenu global est comprise entre 20 et 60 % (Yabi, 2007). La relative
différence de la statistique peut être liée au
fait que l'estimation soit faite par rapport au revenu global du
producteur dans son étude. De plus, pour 29% des producteurs, la
production de noix brutes d'anacardier contribue entre 80 et 100% de leurs
revenus issus des
ar défaut)
productions végétales en
général. Par ailleurs , ils sont 28% des
producteurs à tirer entre 0 et 20% de
leurs revenus issus de la production végétale, de
l'activité production de noix brutes d'anacardier. Environ 20% des
producteurs tirent entre 20 et 40% de leurs revenus agricoles (production
végétale) de la production des noix brutes
d'anacardier. Ils sont, en outre, 17% et 6% à tirer
respectivement entre 40 et 60% et entre 60 et 80% de leurs revenus agricoles
issus de la production végétale, de l'activité de
production de noix brutes de cajou. Ces do nnées soulignent très
clairement que la production d'anacarde en est pour beaucoup dans la formation
des revenus agricoles en général et ceux provenant de la
production végétale chez les producteurs de Kouandé. Une
analyse croisée de ces données avec les
éléments des figures N°20 et 21 nous indique
l'importance économique au regard de la valeur globale des productions
végétales.
Cette figure indique que l'anacardier participe au
maximum à 40% à la valeur des
productions végétales et pour 50% des planteurs, les noix brutes
d'anacardier représentent entre 0 et 10% de la valeur
totale de leurs productions végétales. De même, ils sont
respectivement 15% et 15% dont les noix d'anacardier participent entre 10 et
20% et entre 20 et 30% à la valeur totale des
productions végétales. Enfin, entre 30 et 40% de la valeur des
productions végétales proviennent de la culture de
l'anacardier pour 20% des planteurs. Sur la base de l'analyse,
on remarque que plus de 72% des producteurs tirent plus de 20% de leurs revenus
agricoles (issus de la production végétale) de la production de
l'anacardier, alors que cette production représente pour 65%
d'entre eux entre 0 et 20% de la valeur des productions
végétales. Mieux, seulement 20% des producteurs tirent entre 30
et 40% de la valeur de leurs productions végétales de
l'anacardier pour environ 52% des producteurs qui en tirent dans la même
proportion leurs revenus agricoles issus de la production
végétale. En définitive, l'anacardier participe plus
à la formation des revenus agricoles qu'il ne participe
à la valeur totale des productions
végétales : l'anacardier a donc non
seulement une valeur économique mais une
valeur marchande non négligeable par rapport
aux autres produits agricoles. En témoigne cette remarque :
d'après 89 % des producteurs, cette recette
dépasse de loin les recettes des autres produits agricoles pris
isolément (Yabi, 2007). En outre, plus le producteur
est âgé, plus l'anacardier contribue à la
formation du revenu agricole. Les personnes âgées de plus de 60
ans tirent en moyenne 70% des leurs revenus agricoles de la production de
l'anacardier. Mais l'anacardier participe non seulement à
assurer une pension (voir encadré1) mais aussi à
assurer un avenir à sa progéniture (voir
encadré 2).
l'entretien) et chaque année on
y attend quelque
chose. C'est un débit financier comme si nous
étions
Encadré 2: Tellement nous croyons
à l'anacarde de demain que nous invitons les
nôtres à faire cette culture. Et depuis
nosjeunes, avec notre aide, investissent dans les plantations
d'anacardiers: de nouvelles plantations sont installées
et d'ici là notre CVPA participera plus profondément
qualitativement et quantitativement à la campagne de
commercialisation de cette culture. MAMADOU Bio, producteur de
Becket-Djadji.
Encadré 1 : Les plantations garantissent un
revenu certain (petit ou grand suivant l'âge, la saison
et
salariés ou simplementfonctionnaires de
l'Etat. SEKE Lafia, producteur de
Becket-Bouramé.
L'utilisation et la destination des ressources issues
de la vente de l'anacardier seront présentées ci-
dessous pour mieux comprendre quelles sont les fonctions essentielles
qu'elles assument dans le portefeuille de dépenses du
producteur.
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