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Evaluation des conditions de mise en oeuvre des normes issues des directives CEE/ ONU dans la production des noix brutes de Cajou à  Kouandé, Atacora, Bénin

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par Boris HOUENOU
Université d'Abomey- Calavi faculté des sciences agronomiques - Diplôme d'ingénieur agronome, option économie-socio-anthropologie et communication pour le développement rural 2008
  

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4.2.15. Le séchage et le tri

Le séchage des noix récoltées est une opération subsidiaire. Il est bref, juste après le ramassage et ne se fait pas au soleil mais à l'ombre. Il n'est pas à confondre systématiquement avec l'aération des noix. Pour bien la réaliser, le planteur doit disposer d'une aire de séchage faite en béton et bien cimenté. 12% des producteurs de Kouandé disposent d'une aire de séchage dont 43% sont faits de béton ou de ciment et 57% sont en terre battue. Il est plus fréquent dans la pratique dans la zone d'étude que les noix soient exposées dans la chambre du producteur. Cette disposition est une alternative à une aération même si les ouvertures de ladite chambre ne garantissent forcément pas la bonne circulation de l'air. Nos enquêtes montrent que 60% d'une manière ou d'une autre soumettent

leurs noix au séchage léger ou à l'aération contre 40% qui les disposent directement dans les sacs de stockage. Sur ces 60%, nous notons que 75% exposent leurs noix dans leurs chambres (qu'elles soient aérées ou non), 22% exposent leurs noix sur la cour de leur maison et seulement 3% exposent leurs noix au soleil. Ces chiffres confirment l'idée générale que les producteurs ont d'une noix ramassée. En effet, une noix chutée est une noix mûre et dont l'exposition au soleil pourrait entraîner un écoulement des huiles.

Le tri est une opération qui intervient avant la mise en sac et le stockage des noix. Il consiste à séparer les noix saines de celles malsaines et de les classer selon le calibre. C'est une opération aussi onéreuse en temps que rémunératrice du paramètre de la qualité qu'il génère. 25% des producteurs étudiés trient leurs noix dans une moindre mesure contre 75% qui la jugent inutile à cause du traitement égalitaire que les commerçants réserveraient à toutes les noix. Ces chiffres contrastent les données du mélange des noix, mais se rapprochent beaucoup plus des données recueillies à la vente et à l'analyse. En fait, l'effet cumulé du mélange, du manque du tri et autres mauvaises pratiques est simplement le taux de rendement faible recueilli à l'analyse des noix avant leur exportation. Selon les données du SGS, le rendement en noix, facteur déterminant de la qualité, est estimé entre 38% et 49%.

4.2.16. Le stockage

Après la récolte, le bref séchage et le tri, la phase importante de la chaîne de production de noix brutes de qualité est sans doute le stockage. La noix de cajou est une denrée difficile à conserver déjà au niveau d'une production individuelle. Encore plus, le stockage s'impose pour offrir la noix à un meilleur prix. En effet, les noix prémices et la vente en période d'abondance ne rémunèrent pas le coût de production. La question de stockage fait appel aux équipements de stockage et aux sites ou cadres de stockage garantissant une bonne conservation des noix. Les noix brutes doivent être conservées dans des sacs de jute, qui ont l'avantage de faciliter l'aération des noix et une température favorable au maintien de l'état des noix en conservation. Quant au site de stockage il doit être frais, ventilé, sec et à l'abri des insectes nuisibles. Ce site peut être de dimensions variables en fonction du nombre de sacs à stocker, mais l'on peut néanmoins estimer la hauteur du hangar à 4m avec des ouvertures, grillagées, occupant 10% de la surface murale. Lorsque le toit du hangar est fait de tôle, les sacs remplis de noix doivent être disposées à un mètre du toit. De plus, il est recommandé de disposer les sacs sur de palettes et non au contact direct avec le sol. 65% des producteurs de Kouandé conservent leurs noix dans les sacs de jute contre seulement 35% qui soit les conservent dans les sacs en polyéthylène ou en vrac. En effet, qu'ils soient engagés dans la commercialisation groupée ou dans une commercialisation individuelle avec les collecteurs primaires, les producteurs

bénéficient souvent des sacs de jute que ces acheteurs mettent à leur disposition à l'approche de la campagne de commercialisation. Seulement ces sacs ne suffisent pas à couvrir les besoins des producteurs. Et c'est ce qui explique que plus de la moitié des producteurs enquêtés utilisent ce type de sacs. Par contre, seulement 31,67% des planteurs disposent d'un site de stockage quel qu'il soit. En effet, nombre de ces sites ne répondent pas aux conditions normales énumérées ci-dessus. De plus, les efforts de construction d'un hangar pour le compte des groupements du village de Kouandé par l'intervention du PAMRAD n'ont pas encore abouti. Enfin, 35% des producteurs disposent leurs sacs sur des palettes ou quelque support isolant les noix du contact direct avec le sol. Cette disposition qui permet de réduire l'infiltration de l'eau et une réhumidification de la noix par l'eau du sol, même en ciment, est peu connue des producteurs. Pour 65% d'entre eux, la disposition sur une surface terrassée est suffisante pour garantir la bonne qualité de la noix au stockage.

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