4.2.15. Le séchage et le tri
Le séchage des noix récoltées est
une opération subsidiaire. Il est bref, juste après le ramassage
et ne se fait pas au soleil mais à
l'ombre. Il n'est pas à confondre
systématiquement avec l'aération des noix. Pour bien la
réaliser, le planteur doit disposer d'une aire de séchage faite
en béton et bien cimenté. 12% des producteurs de
Kouandé disposent d'une aire de séchage dont 43% sont faits de
béton ou de ciment et 57% sont en terre battue. Il est plus
fréquent dans la pratique dans la zone d'étude que les noix
soient exposées dans la chambre du producteur. Cette disposition est une
alternative à une aération même si les
ouvertures de ladite chambre ne garantissent forcément pas la bonne
circulation de l'air. Nos enquêtes montrent que 60% d'une manière
ou d'une autre soumettent
leurs noix au séchage léger ou à
l'aération contre 40% qui les disposent directement dans les sacs de
stockage. Sur ces 60%, nous notons que 75% exposent leurs noix dans leurs
chambres (qu'elles soient aérées ou non), 22% exposent leurs noix
sur la cour de leur maison et seulement 3% exposent leurs noix au soleil. Ces
chiffres confirment l'idée générale que les producteurs
ont d'une noix ramassée. En effet, une noix chutée est une noix
mûre et dont l'exposition au soleil pourrait entraîner un
écoulement des huiles.
Le tri est une opération qui intervient avant la mise
en sac et le stockage des noix. Il consiste à séparer les noix
saines de celles malsaines et de les classer selon le calibre. C'est une
opération aussi onéreuse en temps que rémunératrice
du paramètre de la qualité qu'il génère. 25% des
producteurs étudiés trient leurs noix dans une moindre mesure
contre 75% qui la jugent inutile à cause du traitement égalitaire
que les commerçants réserveraient à toutes les noix. Ces
chiffres contrastent les données du mélange des noix, mais se
rapprochent beaucoup plus des données recueillies à la vente et
à l'analyse. En fait, l'effet cumulé du mélange, du manque
du tri et autres mauvaises pratiques est simplement le taux de rendement faible
recueilli à l'analyse des noix avant leur exportation. Selon les
données du SGS, le rendement en noix, facteur déterminant de la
qualité, est estimé entre 38% et 49%.
4.2.16. Le stockage
Après la récolte, le bref séchage et le
tri, la phase importante de la chaîne de production de noix brutes de
qualité est sans doute le stockage. La noix de cajou est une
denrée difficile à conserver déjà au niveau d'une
production individuelle. Encore plus, le stockage s'impose pour offrir la noix
à un meilleur prix. En effet, les noix prémices et la vente en
période d'abondance ne rémunèrent pas le coût de
production. La question de stockage fait appel aux équipements de
stockage et aux sites ou cadres de stockage garantissant une bonne conservation
des noix. Les noix brutes doivent être conservées dans des sacs de
jute, qui ont l'avantage de faciliter l'aération des noix et une
température favorable au maintien de l'état des noix en
conservation. Quant au site de stockage il doit être frais,
ventilé, sec et à l'abri des insectes nuisibles. Ce site peut
être de dimensions variables en fonction du nombre de sacs à
stocker, mais l'on peut néanmoins estimer la hauteur du hangar à
4m avec des ouvertures, grillagées, occupant 10% de la surface murale.
Lorsque le toit du hangar est fait de tôle, les sacs remplis de noix
doivent être disposées à un mètre du toit. De plus,
il est recommandé de disposer les sacs sur de palettes et non au contact
direct avec le sol. 65% des producteurs de Kouandé conservent leurs noix
dans les sacs de jute contre seulement 35% qui soit les conservent dans les
sacs en polyéthylène ou en vrac. En effet, qu'ils soient
engagés dans la commercialisation groupée ou dans une
commercialisation individuelle avec les collecteurs primaires, les
producteurs
bénéficient souvent des sacs de jute que ces
acheteurs mettent à leur disposition à l'approche de la campagne
de commercialisation. Seulement ces sacs ne suffisent pas à couvrir les
besoins des producteurs. Et c'est ce qui explique que plus de la moitié
des producteurs enquêtés utilisent ce type de sacs. Par contre,
seulement 31,67% des planteurs disposent d'un site de stockage quel qu'il soit.
En effet, nombre de ces sites ne répondent pas aux conditions normales
énumérées ci-dessus. De plus, les efforts de construction
d'un hangar pour le compte des groupements du village de Kouandé par
l'intervention du PAMRAD n'ont pas encore abouti. Enfin, 35% des producteurs
disposent leurs sacs sur des palettes ou quelque support isolant les noix du
contact direct avec le sol. Cette disposition qui permet de réduire
l'infiltration de l'eau et une réhumidification de la noix par l'eau du
sol, même en ciment, est peu connue des producteurs. Pour 65% d'entre
eux, la disposition sur une surface terrassée est suffisante pour
garantir la bonne qualité de la noix au stockage.
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