4.2.13. Entretien (nettoyage)
L'entretien regroupe quatre principales
opérations à savoir le désherbage, le
pare-feu, l'élagage des gourmands et le rond, les uns
intervenant régulièrement et les autres une fois dans
l'année, soit pour favoriser la récolte ou pour protéger
la plantation des feux.
Le désherbage intervient deux fois dans
l'année. Le conseil agricole indique un désherbage au cours de
la saison pluvieuse (Juillet jusqu'à Septembre) et un dernier
(Décembre-Janvier). Comme dans
nombre de cas, ces opérations réduisent ou
éliminent les herbes qui à la fois conduisent le feu et
concurrencent l'anacardier. Nos investigations sur le terrain indiquent que les
plantations qui sont cultivées en agroforesterie avec les cultures
vivrières, possible lorsque l'anacardier est encore jeune,
bénéficient du premier désherbage. On ne désherbe
la première fois dans l'année qu'à cause des cultures
vivrières. Pour ce premier désherbage, la pratique locale
consacre deus façons de faire : l'une qui consiste à tailler les
herbes et l'autre qui consiste à les retourner. La deuxième
méthode est jugée plus profitable pour la plante puisqu'elle
humifie le sol et en apporte à la qualité du sol et donc au
rendement de l'anacardier. Le premier désherbage, en l'absence de
cultures intercalaires n'est presque pas réalisé puisqu'il
intervient à un moment de forte sollicitation de la main d'oeuvre, de sa
rareté et de sa cherté de fait. Il est donc perçu comme
une corvée peu rentable pour citer Lacroix (2003).
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Photo N°1 Plantation enherbée
(cliché Yabi, 2006).
Quant au deuxième sarclage, il s'opère à
quelques moments seulement de son intérêt principal: la
récolte. Il est souvent respecté d'abord à cause de la
récolte, ensuite parce que la main d'oeuvre est disponible à
cette période et enfin pour prévenir le feu, les maraudeurs et
les reptiles selon les producteurs. Toute proportion cumulée, on
remarque que 22% des producteurs ne désherbent pas leurs plantations
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contre 78% qui s'y adonnent vraiment. Ce dernier pourcentage
regroupe aussi ceux qui respectent le premier désherbage, ceux qui
respectent le deuxième désherbage et ceux qui respectent les deux
simultanément. Aussi les herbes peuvent-ils concurrencer l'anacardier,
de même, peuvent-ils les emporter par les feux.
Photo N°2 Plantation tardivement
sarclée (cliché Yabi, 2006). L'anacardier est une e
spèce particulièrement sensible au feu quel que soit son
âge. (Tandjiékpon, 2005). Le pare-feu est une opération
vitale qui s'impose dans une plantation d'anacardiers. En effet, si un
anacardier est brûlé vers 5 ans, il semble peu probable de
pouvoir s'attendre à ce que sa cime se reforme jusqu'à la fin
de la révolution, soit à 25 ans, date de la coupe finale de
l'arbre pour son remplacement (Lacroix, 2003). A cause des feux pyromanes
ou sauvages qui chaque année interviennent dans la région et
de l'inflammabilité caractéristique de l'arbre (à cause
de la térébenthine), l'enlèvement du feu, pour
littéralement traduire le terme local utilisé pour le
désigner, est une opération de protection de la plantation contre
le feu. Il consiste à réaliser un désherbage sur le
pourtour de la plantation sur une largeur allant jusqu'à deux
mètres.
Cette opération est jugée importante par les
producteurs et ils s'efforcent de la respecter même au détriment
du sarclage. Ils sont seulement 15% qui ne respectent pas le pare-feu soit au
profit d'un sarclage régulier ou de feux de renvois allumés et
contrôlés pendant les feux précoces des mois de Novembre et
de Décembre. Ainsi donc, 85% des producteurs réalisent leurs
pare-feux pour éviter des incendies fortuits et ou pyromanes dont les
ravages sont innommables.
Photo N°3 : Plantation entièrement
traversée par un feu de végétation (cliché Yabi,
2006)
En dehors de ces opérations à la limite
obligatoires, nous parlerons de deux autres mais bien accessoires.
L'élagage des gourmands est une opération de
«soins plus » à une plantation. En effet, elle optimise la
production et intervient un peu avant la floraison afin de réduire la
perdition du potentiel productif de la plante. Elle n'est pas du tout
réalisée dans notre zone d'étude.
Le rond est également une opération pour
faciliter le ramassage des noix. Il consiste à nettoyer autour de
l'arbre en fructification sur un diamètre correspondant à la
superficie terrienne de l'anacardier. Cette opération permet une mise en
nue rapide des noix tombées, d'optimiser le rendement de la
récolte14 et d'éviter le ramassage des
impuretés avec les noix. La réalisation de rond n'a pas
été vraiment notée dans notre zone d'étude.
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