4.2.10. Protection phytosanitaire
C'est une opération de protection qui consiste
à appliquer des produits phytosanitaires sur les
anacardiers pour réduire ou éliminer la pression parasitaire
(champignons, bactéries, insectes...).
A Kouandé, seul 1,6% des producteurs ont
utilisé en 2007 un produit phytosanitaire dans leur plantation. Il
s'agit des plantations en culture associée avec le cotonnier où
le résiduel des produits phytosanitaires du cotonnier est
appliqué. En dehors du cas tout
<<atypique» identifié,
l'indisponibilité des produits phytosanitaires
spécifiques à l'anacardier peut expliquer
à côté de l'inaccessibilité
financière, leur non utilisation à
Kouandé comme partout ailleurs au Bénin.
4.2.11. Taille de formation
A partir de la 2ième année, la taille de
formation est effectuée sur les arbres pour supprimer les branches
basses jusqu'à la hauteur de 1,50m. Cette taille prépare ainsi la
formation d'une bonne charpente des futurs arbres de la plantation. Aux
âges plus avancés, elle peut être complétée
par de légers élagages si nécessaires par
élimination des branches mortes, attaquées ou cassées (A.
Tandjiekpon, 2005). Face à cette opération, les
avis d'autres chercheurs sont «polémiques«. Nous
pré sentons ici l'avis de Lacroix (2003) suite
à une étude dans les plantations de Bassila
: << Il ne faut pas réaliser de taille de
formation : on n'élimine pas les branches basses. Ceci
reviendrait à supprimer la partie de la cime
(branches et feuilles) qui produit à ras du sol
et donc à perdre environ 20 % en
rendement. Dans la pratique à Kouandé, la taille
de formation n'est pas très répandue et les objectifs de son
exécution diffèrent de ceux évoqués par
Tandjiékpon dans son étude (Figure N°11).
Les producteurs réalisent la taille de formation pour
faciliter la circulation dans la plantation, le ramassage. Plusieurs
producteurs femmes évoquent la peur des reptiles pour justifier la
taille de formation. Il faut aussi noter que cette opération
s'opère souvent lors du sarclage du mois de décembre-
janvier, celui qui précède la récolte de
la noix.
Seulement 13% des producteurs pratiquent la taille de
formation contre 87% qui ne s'adonnent pas à cette pratique.
Même si les études divergent quant aux
résultats de la taille de formation, les avis sont très unanimes
sur les éclaircies.
4.2.12. Eclaircies
L'éclaircie est une opération
indispensable pour assurer une bonne insolation de la plantation. Cette
opération détermine la productivité globale de la
plantation et même la qualité de des noix récoltées.
Elle devient nécessaire lorsque les cimes des anacardiers se touchent et
leurs branches s'enchevêtrent. Cela supprime la concurrence inutile des
racines en eau et en éléments nutritifs et des feuilles (ombre).
Cela favorise la production en permettant à
l'anacardier de produire des fruits du haut jusqu'au
bas de l'arbre et d'augmenter la production finale et de donner une
bonne forme aux arbres restants. De cette façon, le planteur peut
facilement gagner 30% d'argent en plus par hectare (Lacroix, 2003).
L'éclaircie est une opération qui s'impose dans les
conditions observées sur le terrain. En effet, la
densité anormalement élevée, souvent largement au dessous
de 100 plants à l'hectare, suggère cette
opération.
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L'éclaircie est une opération
onéreuse et très peu pratiquée à
Kouandé. 90% des planteurs ne réalisent pas
d'éclaircie dans la zone d'étude contre 10% qui déclarent
réaliser cette opération (voir figure N°12) . Cette faible
proportion de producteurs qui respectent cette norme culturale,
sont ceux qui peuvent payer la main d'oeuvre. Pour les autres,
90% qui ne réalisent pas l'éclaircie, les producteurs
évoquent une indisponibilité de main d'oeuvre et un manque de
moyens financiers pour investir dans une telle opération.
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