4.2.9. La fumure
L'apport de fumure est une opération importante pour la
culture de l'anacardier en termes de productivité. Pour que les arbres
produisent après deux saisons, soit 18 mois après le semis ou la
plantation des plants issus de la pépinière, il faut apporter des
substances nutritives : engrais minéral ou organique, ou les deux. Le
type d'engrais utilisé est NPK. Si on apporte de l'engrais
minéral, type NPK, le plus simple est de le déposer dans le fonds
du trou de plantation, en quantité variable selon la dimension du trou
et la qualité du sol. Pour fouetter les jeunes arbres, l'INRAB
préconise une dose de 400g et 600g d'engrais NPK respectivement au cours
de la 2ième et de la 3ième année.. Mais il n'est pas
conseillé d'apporter de l'engrais minéral sans de l'engrais
organique d'abord. Si on apporte de l'engrais organique comme par exem ple de
la bouse de vache séchée, on procède de la même
façon, par exemple, maximum 2 kg par trou dans la région de
Bassila. La vitesse de croissance est nettement plus forte avec l'association :
fumure organique suivie d'engrais minéral. Si on apporte les deux
ensembles, ce qui est l'idéal, soit on met l'engrais organique dans le
trou et puis après les premières pluies, on enfonce l'engrais
minéral dans le sol près de la tige du plant, soit on met tout
dans le trou de plantation. Les données recueillies sur le terrain
témoignent que les plantations ne sont pas fumées outre mesure ou
de manière distinctive. Les jeunes plants d'anacardier
bénéficient de l'effet induit des fumures apportées aux
cultures vivrières ou industrielles (Cotonnier) auxquelles ils sont
associés. Il n'a été observé chez aucun producteur
la fumure d'une plantation non associée à une culture
vivrière ou au cotonnier. Cette situation est expliquée par les
producteurs par l'inexistence de fumure minérale spécifique
à la culture. Mais on peut tout de même noter que les producteurs
pourraient recourir aux fumures minérales du cotonnier s'ils jugeaient
cet apport de nutriments comme indispensable. En effet, en dehors du coton pour
lequel l'organisation en filière et la productivité valident
l'usage des engrais minéraux, les producteurs utilisent la fumure
minérale pour
les cultures vivrières. De plus, lors de ces
premières années de croissance, pourtant cruciales pour la fumure
des plants, l'anacardier est perçu comme une culture
<<inutile », qui occupe l'espace et n'apporte aucun
gain financier au bout de trois ans au minimum. On comprend donc qu'il devient
difficile pour les producteurs d'engager des ressources financières pour
sa fumure. Ainsi donc, l'accessibilité financière de la fumure
est l'un des importants handicaps à son
utilisation.
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