4.2.3. Trouaison
La trouaison est une opération qui affecte la
reprise du jeune plant et son développement futur et immanquablement le
rendement de l'anacardier. Son dimensionnement est très important vu les
exigences du système racinaire du jeune plant. Un trou de 25 x 25
x 25 cm est le minimum souhaitable (Lacroix, 2003). Si l'on
plante dans un trou de 50 x 50 x 25 de
profondeur, on aura remué 4 fois plus de terre et si
l'on plante dans un trou de 50 x 50 x 50, on a
remué 8 fois plus de terre. Plus le
trou est grand, mieux c'est, et c'est surtout la profondeur qui est
importante. Le trou ne doit pas être rempli
avec de la terre à dominance
argileuse. On peut aussi planter la graine dans une butte du même type
que celles que l'on fait pour l'igname (Lacroix, 2003). La pratique dans la
zone d'étude renferme cet aspect de semis sur buttes d'igname ou de
manioc. Ceci permet d'éviter l'asphyxie des racines. Là aussi, le
volume de terre remué détermine la qualité du
résultat. La trouaison est facilitée et est
indispensable lorsque les plants sont produits en
pépinière, car l'utilisation des plants en sachet
impose un dimensionnement, même inconscient,
d'au moins 25 x 25 x 25 cm et
ce qui améliore les résultats et la reprise est
automatique et nettement plus forte et on gagne ainsi
facilement un an ou plus (Lacroix, 2003). En effet, les petits producteurs pour
éviter les coûts de cette opération font juste des trous de
maximum 10 x 10 x 10 cm. Dans la pratique de
la majorité des planteurs de Kouandé, cette
opération n'est pas perçue comme importante et les noix
sont mises en terre au détour d'un micro trou de bien moins de
10X10X10cm de dimensionnement. De plus, le coût relativement non
négligeable d'une opération culturale ainsi perçue freine
le recours à la trouaison. En effet,
pour une densité normale de 100 plants à
l'hectare, les prix standards des opérations indiquent qu'il
faut dépenser 2500 pour la trouaison à raison de
25 F CFA par trou. Cette dépense doit être plus
élevée si l'on se rappelle que cette densité
est peu courante dans la pratique des producteurs de Kouandé. En
rapprochant cette analyse de la pratique de semis direct des noix et de
production personnelle des semences, on peut déduire que la trouaison
n'est pas une pratique développée dans notre
aire d'étude. Le graphe ci- après nous
image la situation. On peut tout de même noter que
les formations reçues par la pratique leur ont
enseigné cette pratique et ils retiennent son impact sur la durée
de fructification en la réduisant d'un an et plus comme indiqué
supra. Tous les planteurs, surtout les femmes, ont fait ce constat. (Lacroix,
2003).
Répartition des plantations en fonction de
l'opération de trouaison
La figure N°10 montre que 37% des plantations
sont installées par trouaison contre 63% sans
trouaison. Ceci confirme les déductions faites plus haut dans une
moindre mesure. En effet, nous n'avons pas tenu compte du
dimensionnement prescrit par les normes de production. Ainsi donc, tous
les planteurs qui ont déclaré avoir exécuté cette
opération avant la mise en terre des semences sont rangés dans la
catégorie des 37% sans distinction du dimensionnement en trois
(longueur- largeur- profondeur) . C'est d'ailleurs ce qui
explique cette relative importance de la proportion
comparativement à
l'observation réelle sur le terrain quant au
respect de cette pratique culturale. D'un autre côté, on remarque
très bien que plus de 60% des producteurs ne respectent pas cette
opération culturale et ont certainement recours non pas
aux plants en sachets sortis de pépinière mais aux noix
utilisées en semis direct. Cette proportion est certes différente
des 83% qui utilisent des noix comme semences, mais ne manquent pas de s'en
approcher. Ceci suggère que des 37% qui ne respectent pas la trouaison,
environ 20% utilisent des noix comme semences et que les autres (17%) plantent
des plants sortis de pépinières avec une relative observance des
normes dimensionnelles des trous. Ces résultats sont
conformes aux pourcentages énumérés dans le cas de
l'acquisition des semences (83%
pour production personnelle des semences et 17% pour
utilisation de plants issus de pépinières). L'observation
à Kouandé indique une certaine
hétérogénéité par rapport à la
disposition spatiale, au niveau champ, des anacardiers.
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