4.2.4. Semis direct
Le semis direct est souvent utilisé. Il est plus
simple, et n'engage pas des coûts puisqu'il ne nécessite pas de
sachets et donne de «bons résultats« selon l'expérience
des planteurs (Lacroix, 2003). Il en est de même à Kouandé
où les producteurs évoquent assez fréquemment la
facilité du semis direct et son accessibilité financière
par rapport au semis des plants de pépinière. Mieux, ils pensent
que cette méthode donne également de bons résultats et
selon eux la différence de durée d'entrée en production ne
serait pas assez pour abandonner la pratique. Il est évoqué
généralement dans notre région d'étude, la
difficulté de trouver chaque année au bon moment les ressources
financières pour achat des sachets en polyéthylène en
nombre suffisant. Ceci s'avère juste si tous les producteurs
maîtrisaient la production des plants. Malheureusement, ce n'est pas le
cas et les pépiniéristes formés par l'URF et les agents
forestiers qui ont développée cette activité ne
fonctionnent que sporadiquement au gré des commandes intermittentes qui
leur parviennent. En clair, le potentiel pour produire les plants existe et est
même sous-exploité. Le semis direct en plantation peut
également se faire avec des noix à écartement de 6 m x 6 m
à 10 m x 10 m avec possibilité d'éclaircie après
cinq ans (Lacroix, 2003). Pour le semis, les graines doivent être
plantées verticalement, le point d'attache de la graine à la
pomme doit être situé en haut, à environ deux
centimètres de profondeur ou plus s'il y a un risque d'érosion.
La germination a lieu dans le mois qui suit le semis. Le nombre de graines
plantées par poquet est de 3 au minimum. On ne garde à la fin
qu'un des 3 plants, le plus vigoureux, les deux autres étant
démariés. Il est cependant plus judicieux de réaliser un
placeau dense, de type « placeaux denses espacés >> ou «
placeaux Anderson>> du nom de son promoteur. L'écartement minimum
entre les semences, dans ce cas, est de 10 cm. D'autres méthodes de
semis direct observées en Inde sont mentionnées par Gupta (1993),
Nair et al. (1979), Nambiar et al. (1990), Ohler (1979) et
Chadha (1985).
4.2.5. Plants en sachet
L'anacardier peut être reproduit en
pépinière avant d'être transplanté. Dans ces
conditions, les noix sont semées dans des sachets
polyéthylènes noirs remplis de terre et de terreau. La
germination est observée à partir du 10e jour avec un taux
cumulé pouvant atteindre 80% pour les noix moins vieilles (moins de 4
mois après récolte). Les jeunes plants sortis de
pépinière peuvent être transplantés après 60
jours avec une taille de 30 à 40 cm (A. Tandjiekpon, 2005). La
méthode de réalisation de pépinière a
été décrite dans la fiche technique de l'Unité de
Recherche Forestière du Bénin (PRF,
2002a) . Le gain de production dans de bonnes conditions est
évalué à 100% en hauteur, soit un gain d'une année
de production : le plant produit un an plus tôt (Lacroix, 2003). Pour cet
intérêt de gain de production et d'entrée rapide de
l'anacardier en production, le semis de plants issus de pépinière
est recommandable. Les producteurs ne l'ignorent guère dans leur
majorité, mais il est évoqué régulièrement
des coûts inhérents à l'achat des plants et aux
opérations d'installation de la plantation (trouaison et piquetage
systématique). En effet, le coût moyen d'un plant est de 100F CFA
et le planteur doit au minimum assumer une dépense par hectare
estimée à 10.000 F CFA. Si l'on ajoute le coût de la
trouaison tout en ignorant le coût du piquetage systématique que
le producteur lui-même peut facilement assur er, on se retrouve à
environ 12.500 F CFA à l'hectare. Ceci explique les pourcentages de 83%
contre 17% qui n'utilisent pas les plants sortis de pépinière
comme semences. Qu'elles soient semées directement ou par
transplantation des plants pépinières, les plantations ne sont
pas de disposition homogène dans la zone d'étude.
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