4..2 -
Analyse des données empiriques
Au terme des analyses empiriques, nous avons mis en forme les
observations de ces résultats qui pouvaient surgir des tendances
manifestes sous forme de pourcentage. Ces pourcentages ou données
quantitatives ont fait surgir des tendances manifestes, des regroupements, des
oppositions, des paradoxes voire des cas singuliers.
Les enseignements que nous avons tirés de ces analyses
s'articulent autour des points essentiels. Ces points essentiels laissent
apparaître d'une part, les représentations des sujets en ce qui
concerne les croyances, les préjugés et les attributions sociales
traditionnelles, d'autre part, les facteurs favorables ou défavorables
au processus de scolarisation de la jeune fille.
L'analyse de ces
données empiriques nous a permis de voir que les déterminants de
l'achèvement du cycle primaire par les filles recensés
auprès des élèves (filles et garçons), des groupes
organisés autour de l'école, des structures en charge de
l'éducation de base sont significatifs.
Les
résultats ainsi obtenus nous ont permis d'établir un lien
significatif entre les croyances ayant des fondements religieux (coran)
vis-à-vis de la femme, les attributions sociales traditionnelles
vis-à-vis de la femme, les préjugés d'ordre traditionnels
guidant les jugements de groupe sur les femmes et l'achèvement du cycle
primaire par les filles.
En effet, dans l'Afrique traditionnelle de manière
générale, il existe encore des religions, des coutumes, des rites
et des moeurs qui restent largement favorables à la non scolarisation
des filles pour le simple fait qu'elles sont de sexe féminin
(Tchombe,2006).
Aussi, l'idée que l'on continue de se faire de se faire
de la femme est toujours rétrograde. Dans cette optique, il va sans dire
que les efforts déployés en vue de l'épanouissement de la
femme restent dans l'impasse en dépit de la volonté
affirmée des acteurs en faveur de la scolarisation de la jeune fille. Le
débat autour de la question de la fille n'est pas encore clos car ;
la coutume et les préjugés n'ont pas encore fini de renforcer les
croyances selon lesquelles la place de la fille est dans le foyer.
Dès lors, l'on comprend l'importance capitale qu'il
convient d'accorder à la lutte contre toutes les formes de
régression qui sont responsables du retard des filles ou au mieux de
leur non achèvement du cycle primaire. Dans cette optique, s'appesantir
sur les facteurs favorables ou défavorables au processus de
scolarisation de la jeune fille au regard de la revue de la littérature
paraît discutable.
En effet, il convient d'étudier minutieusement tous les
facteurs et éléments qui entrent dans l'analyse des tendances
discriminatoires de la jeune fille en matière de scolarisation où
il est question d'identifier ce qui explique la faible proportion des filles
qui atteignent la fin du cycle primaire. Les recherches consacrées
à la demande scolaire montrent que le problème d'accès des
filles ainsi que celui de leur survie à l'école reste complexe.
De ce qui précède, il ressort que les seuls
facteurs socio-économiques n'expliquent pas suffisamment le contexte
global de l'envoi à l'école et le maintien dans le système
éducatif pour tous les enfants d'une même famille. La
nécessité d'aller au-delà de ces facteurs se
révèle incontournable pour une meilleure compréhension de
la problématique des stéréotypes sociaux sur
l'achèvement du cycle primaire par les filles dans l'arrondissement de
Mora. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes propose de faire une
étude afin de comprendre les perceptions des groupes sur
l'éducation de leurs enfant.
De cette synthèse, il découle que les
difficultés d'achèvement du cycle primaire par les filles peuvent
se résumer sous les principales rubriques suivantes:
- les croyances ayant des fondements religieux (coran)
vis-à-vis de la femme;
- les attributions des rôles sociaux traditionnels aux
femmes ;
- les préjugés d'ordre traditionnels guidant les
jugements des groupes sur les femmes.
|