4.1.2.3- Préjugés d'ordres traditionnels
guidant les jugements de groupe sur la femme.
Discriminations
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Communément partagée
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Individuelle
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TOTAL
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Ni
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%
|
ni
|
%
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N
|
%
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32
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66,67
|
16
|
33,33
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48
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100
|
Tableau no 21: Distribution des
pourcentages selon les discriminations que se font les groupes au sujet de la
femme au regard des préjugés.
L'examen de cette distribution laisse apparaitre que 66,67%
des enquêtés trouvent « communément
partagées » les discriminations que se font les groupes au
sujet de la femme au regard des préjugés, 33,33 % trouvent cela
« individuel». Ecoutons les propos de l'un des membres des
focus group : « dans les mentalités, le
rôle dévolu à la jeune fille d'aujourd'hui, mère de
demain ne milite pas pour son épanouissement sur le plan
éducatif. Mère de famille, maîtresse de famille avec son
cortège de tâches écrasantes, productrice dans les champs.
La fille est préparée à assumer sa fonction dans son
milieu social qui est celle avant tout de responsable de la maison. Elle doit
assurer la continuité de la famille. Généralement sous
l'autorité de l'homme à qui elle doit soumission, la femme est
l'otage de l'homme soucieux de garder sa prééminence sur elle,
qui se traduit finalement par un privilège conféré par la
société ».
Si l'on s'en tient à de tels propos qui vont
à l'encontre de l'éducation des filles, l'on peut tirer la
conclusion selon laquelle, pour ces adeptes du conservatisme, l'école
détruit les coutumes établies et le respect dû aux
parents.
Tableau no 22: Distribution des
pourcentages selon l'acceptation par les groupes d'une fille au regard des
préjugés traditionnels.
Acceptation
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Bien acceptée
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Moyennement acceptée
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Pas du tout acceptée
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TOTAL
|
ni
|
%
|
ni
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
32
|
66,67
|
16
|
33,33
|
|
|
48
|
100
|
Au regard de ce tableau, la majorité des
enquêtés (66,67 %) trouvent qu'il ya
« adéquation » entre ce que pensent les gens et les
représentations abstraites socialement admises et attribuées
à la femme tels que le développement et la subsistance du
bien-être de la famille. Sous un autre angle, 33,33 % pensent
plutôt que cette manière de penser des groupes est
« inadéquat » à ces modes de
représentation.
La réticence des mères renforcée par leur
ignorance vient se greffer à cette panoplie d'obstacles en tout genre.
Dans cette optique, une enquêtée explique :
« étant illettrée, la mère ignore
l'intérêt des études de sa fille et est incapable
d'encourager ses efforts. Si la mère, qui représente la source de
formation prépondérante de l'imaginaire extérieur de
l'enfant est inculte, non seulement l'enfant ne pourra pas acquérir une
formation naturelle de base mais aussi la mère ne pourra pas lui
procurer une aide déterminante pour assimiler progressivement les
enseignements de l'école ».
Les modèles de personnalité attendues de la femme
(ex.une femme passive et dépendante sexuellement plus attirante par
l'homme et elle est une bonne mère).
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Objectif
|
Subjectif
|
Total
|
ni
|
%
|
ni
|
%
|
N
|
%
|
45
|
93,75
|
03
|
6,25
|
48
|
100
|
Tableau no 23: Distribution de
pourcentages selon ce que pensent les enquêtés sur les
comportements discriminatoires à l'égard des filles et des femmes
au regard des préjugés.
Au regard de ce tableau, 93,25 % pensent que les
modèles de personnalité attendues des femmes au regard des
préjugés sont « objectifs », 6,25 % qui
trouvent ces modèles « subjectifs ». Eu
égard aux avis des uns et des autres, il ressort que ces comportements
discriminatoires encouragent certains parents (autochtones plus
précisément ceux de Mora Sultanat) à maintenir leurs
filles à leurs côtés.
Dans cette optique, un parent réagit en ces
termes : « quand ta fille te manque de respect ou se
comporte d'une manière désinvolte envers une personne adulte,
est-ce que c'est vraiment à 100% la faute des parents? L'école
occidentale développe des attitudes d'indépendance et la fille
pense par moment qu'elle est l'égale de l'homme ».
Allant dans le même ordre d'idées, un autre
membre du focus group donne son avis : « selon moi
les parents sont les premiers modèles et repères
de l'enfant. Les parents doivent inculquer le respect de
soi-même et de l'autre, les limites à ne pas franchir. Alors, moi
je pense que les filles doivent tout copier chez leurs mères car les
hommes de notre région n'aiment pas les épouses
émancipées. Une femme qui parle au même titre que les
hommes est dominatrice et il n'est pas bon pour une femme de dominer
l'homme ».
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