4.1.2.2- Les attributions des rôles sociaux
traditionnels aux femmes.
Tableau n0 17: Distribution des
pourcentages sur la place de la femme dans la société
traditionnelle.
La place de la femme dans la société
traditionnelle
|
Existante
|
Non existante
|
Total
|
ni
|
%
|
ni
|
%
|
N
|
%
|
34
|
70,84
|
14
|
29,16
|
48
|
100
|
Au regard de cette distribution, il ressort que 70,84% pensent
qu'il « existe » une place attribuée à
la femme au sein de la société traditionnelle contre 29,16%
qui la trouvent « inexistante ». En effet, cela s'explique
par le fait que les parents sont tentés de penser que la scolarisation
d'une fille constitue un élément perturbateur d'un certain ordre
établi. Pour la société traditionnelle, la femme est la
cellule reproductrice, c'est-à-dire donneuse de vie et
nourricière. Dans cette optique, elle doit inculquer à ses filles
des bonnes habitudes de travail et de savoir-vivre (laver la vaisselle, faire
le ménage, s'occuper de ses frères), à ses garçons
des techniques et des conduites de vie au travail (accéder aux prestiges
sociaux, préserver les intérêts de la famille, remplacer
valablement son père). Un membre du focus group s'exprime en ces
termes : « une fille scolarisée est moins soumise aux
décisions de ses parents concernant son avenir qu'une autre qui n'a pas
fréquenté l'école ».
L'appréciation du statut de la femme dans le groupe
|
Négative
|
Positive
|
Total
|
ni
|
%
|
ni
|
%
|
N
|
%
|
45
|
93,75
|
03
|
6,25
|
48
|
100
|
Tableau no 18: Distribution des
pourcentages quant à l'appréciation du statut de la femme dans le
groupe au regard des attributions des rôles sociaux traditionnels aux
femmes.
Dans ce tableau, nous remarquons que la majorité des
réponses des membres (93,25%) sont
« négatives » quant à
l'appréciation du statut de la femme contre 6,25 % seulement des autres
membres de l'enquête qui pensent plutôt que cette
appréciation est « positive ». De l'avis
des premiers enquêtés dont l'erreur d'appréciation est
sensible et par conséquent plus élevée (93,25 %), les
parents favorisent plus l'éducation des garçons que celle des
filles, cela à cause, avancent-ils des responsabilités futures
qui incombent à l'homme (rôle de chef de famille). Ecoutons
à cet effet ces propos de certains membres du groupe :
« l'on considère généralement, à tort
ou à raison que c'est l'homme qui doit bénéficier plus
d'opportunités afin qu'il puisse assumer son rôle de pourvoyeur de
la famille. Il faut dire que dans la culture Mandara, c'est l'homme qui
théoriquement, prend en charge les besoins de sa famille même si
dans la réalité ce rôle est beaucoup plus assuré par
la femme ».
Tableau no 19: Distribution des
pourcentages sur la manière de penser des groupes sur les modes
socialement transmis à la femme au regard des attributions des
rôles sociaux traditionnels aux femmes.
La manière de transmettre les valeurs socialement admises
à la femme
|
Implicite
|
Explicite
|
Total
|
ni
|
%
|
ni
|
%
|
N
|
%
|
09
|
18,75
|
41
|
81,25
|
48
|
100
|
En se référant aux données du tableau, il
ressort que 81,25 % des enquêtés pensent que la
manière de transmettre les valeurs socialement admises à la femme
sont « explicites » par contre 18,75 % pensent
plutôt que cette manière de transmettre ces valeurs
est « implicite ». A cet effet, un membre du groupe
s'exprime : « auparavant, dès l'âge de six(6)
à huit (8) ans, la petite fille commençait à être
initiée aux activités domestiques et ceux de production.
L'apprentissage se faisait généralement par mimétisme en
suivant la mère, le but était de pouvoir forger en elle des
capacités qui lui permettront plus tard d'assumer les rôles et le
statut attendus d'elle dans la société. L'initiation aux
activités domestiques et de production devient de plus en plus effective
vers 8-10 ans. La petite fille va puiser de l'eau avec sa mère,
l'accompagne au marché en portant les emplettes, allume et surveille le
feu de la cuisine, pile les condiments, s'occupe du jeune frère et de la
petite soeur, balaie, lave la vaisselle ».
Tableau no 20:
Distribution des pourcentages selon la justification idéologique
des choix des valeurs sociales transmises à la jeune fille au regard des
attributions des rôles sociaux traditionnels aux femmes.
Justification idéologique des choix des valeurs sociales
transmises à la jeune fille
|
Cohérent
|
Incohérent
|
Total
|
ni
|
%
|
ni
|
%
|
N
|
%
|
32
|
66,67
|
16
|
33,33
|
48
|
100
|
Au regard de ce tableau, 66,67% des membres du focus group de
sujets soutiennent l'opinion selon laquelle les attributions des rôles
sociaux traditionnels aux femmes ont une justification idéologique des
choix des valeurs sociales transmises à la jeune fille sont en parfaite
« cohérence », 33,33 % trouvent cela
« incohérent ». De leurs avis, dans la
société traditionnelle, la jeune fille était
initiée à son rôle de future gestionnaire de la vie
familiale, donc préparée à son futur rôle de
mère et à son statut d'épouse.
Toujours dans le sens du modelage de la jeune fille à
la future bonne mère et épouse qu'elle devra être, elle est
aussi éduquée à détenir certaines valeurs et
qualités telles la docilité, la patience et la soumission. En
effet, la petite fille est socialisée dans le respect des valeurs telles
que la pudeur. La jeune fille a conscience très tôt des attentes
de son conjoint. Un intervenant souligne, à ce propos,
que : « la jeune fille doit apprendre à
obéir son futur époux, elle ne doit ni discuter, ni disputer ses
prérogatives sociales de guide spirituel et chef de famille, elle doit
se soumettre à son autorité ». Il s'agit donc
d'initier la petite fille au pacifisme et à la continence verbale. Un
autre sujet du focus group, allant dans le même ordre d'idées
s'exprime : « le bon comportement conjugal est attendu de
toutes les femmes et doit être inculqué à la fille
dès son plus jeune âge. Or, de nos jours, l'on observe un certain
égarement de la part des filles qui sont instruites. Elles
n'obéissent plus aux valeurs ».
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