III.1.4. L'analyse par la méthode empirique
Dans la BPR s.a., cette méthode se base sur les
données quantitatives et qualitatives de l'entreprise du demandeur de
crédits comme ses produits, son marché, son environnement, ses
dirigeants, son expérience, etc. Cette méthode est la plus
admirée dans la BPR s.a. et elle permet d'analyser les demandeurs de
crédits sous cinq aspects.
- Caractère
Cet aspect permet les analystes de la BPR s.a. de
déterminer l'honnêteté, la notoriété ainsi
que la conduite du demandeur de crédit envers la communauté dans
l'ordre social ou politique. En plus, on évalue les comportements du
demandeur de crédit à partir des relations passées
à travers l'estimation des comportements, actes et apparence
déjà connus extérieurement sur l'emprunteur.
En cas de mauvaise réputation déclarée et
confirmée, le comité met fin à l'étude du dossier
par une décision négative.
- Capacité
Avec cet aspect, les analystes de la BPR s.a. examinent les
aptitudes du demandeur de crédit en matière de gestion de
l'affaire pour pouvoir rembourser un crédit en quête. La BPR s.a.
exigeant que l'emprunteur soit familier au domaine où il va investir un
capital étranger, la disponibilité d'un technicien en la
matière est une condition sine qua none pour soutenir un emprunteur sans
technicités.
La BPR s.a. prévoit un financement et un suivi
régulier au déroulement d'un projet géré par un
emprunteur capable ou aussitôt qu'un assistant technicien est
disponible.
La décision sur un projet dénué d'un
technicien recourt à deux options :
ü retarder la décision sur le dossier en vue
d'exiger l'emprunteur de reprendre l'étude de faisabilité du
projet en y intégrant un technicien spécialiste en la
matière.
ü Contraindre à l'emprunteur l'abandon du projet
par une décision négative à la demande au cas où
ceci ne pourrait pas affecter considérablement les affaires de la
banque.
- Capital
C'est un aspect qui permet les analystes de la BPR s.a.
d'examiner la structure financière en mettant en relation les fonds
propres et les fonds empruntés pour s'informer du taux ou degré
d'endettement du demandeur de crédit.
Le comité se base sur deux grandeurs :
a. La participation de l'emprunteur aux affaires
déjà existantes doit être égale ou supérieure
à 51% ;
b. La participation de l'emprunteur dans le nouveau projet
doit être au moins 20%.
Si l'une de ces conditions fait défaut, le
comité recommande à l'emprunteur l'abandon du projet sans
condition.
- Garantie
A ce stade, le comité de crédit analyse l'aspect
de la garantie qui apparait comme alternative en recours contre le
débiteur faute de capacité de remboursement pour couvrir le
capital engagé en risque. Les garanties peuvent être la
propriété de l'emprunteur ou apportées par un tiers. La
BPR s.a. exige un acte sous seing privé engageant temporairement cette
propriété aussi longtemps que la dette sera non encore totalement
échue. Le tiers signe l'acte en présence de l'agent commercial et
toute garantie offerte doit se localiser sur le territoire national.
Dans la prise de décision, la garantie insuffisante
entraine soit l'ajournement de l'étude du dossier en vue de rendre
visite aux autres garanties soit une réponse négative à la
demande. Au cas où la totalité des garanties est apportée
par un tiers, une réponse positive au dossier est possible bien que le
poids du fardeau (emprunt) pèserait sur un tiers de plus que sur
l'emprunteur lui-même.
- Conditions
Avec cet aspect, le comité de crédit de la
branche dans la BPR s.a. essaie de mettre en évidence la situation du
demandeur de crédit et sa capacité face aux menaces qui peuvent
assaillir sa rentabilité. A cette rubrique, les analystes
étudient son environnement en considérant son secteur
d'activité, ses concurrents, ses produits, son marché, etc. et
décident si le projet a une chance de faisabilité ou non.
Dans la prise de décision, il n'est pas toujours plus
aisé de donner une résolution non douteuse sur ces conditions. Le
comité est soit optimiste soit pessimiste pour diverses causes
notamment :
- L'emprunteur doit investir dans un environnement changeant
technologiquement, politiquement, économiquement et dans un futur
incertain.
- L'affaire peut être nouvelle dans l'endroit ou
peut-être l'emprunteur a inspiré le projet par imitation et donc
n'a pas pratiquement bien étudié les exigences du terrain
local.
- En plus, l'emprunteur peut présenter un projet
rentable et dans un secteur passionnant le comité de crédit sous
prétexte d'aller investir ailleurs.
Si le comité doute largement sur ces conditions, on
traite défavorablement le dossier. Dans le cas contraire, le
comité reste flexible pour délibérer la demande sur base
des autres quatre aspects.
A côté de ces cinq aspects, le comité de
crédit prend sérieusement en considération d'autres
critères où le comité prévoit d'office une
décision négative si la demande de crédit y fait
défaut. Ces critères sont les suivants et le comité les
analyse à travers les cinq aspects :
L'âge de maturité
En dessous de 18 ans, la BPR s.a. n'accepte pas de signer un
contrat avec l'emprunteur pour défaut de maturité. L'absence
d'âge de maturité est assimilée à
l'incapacité de mieux mener à fin le projet par l'emprunteur.
La territorialité
La BPR s.a. exige que le demandeur doit avoir des
activités et garanties sur le territoire national et prétendre y
investir la totalité des fonds empruntés. Au cas où cette
condition fait défaut, le projet est douté sur sa
faisabilité car la BPR s.a. n'aurait pas assez de contrôle sur le
déroulement des activités et donc ce projet serait parmi les
projets en conditions de haut risque. Seules les avances sur salaire
apparaissent faire l'exception. La décision sera donc défavorable
car le comité recommande au client de solliciter ce crédit dans
l'endroit où gît son business ou garanties car même les
actions de recouvrement de la BPR s.a. sont inefficaces au-delà des
frontières nationales.
Les frais de constitution du dossier
Le demandeur doit être capable de payer tous les frais
accessoires jusqu'à la prise de décision sur le crédit
demandé et ces frais ne sont pas récupérables en cas de
refus au financement du projet. La commission s'élève à 1%
du crédit sollicité et les frais de l'expert se fixent
après discussion de 25 000 à 50 000 Frw par garantie. Cette
condition n'étant pas remplie, le comité de crédit
confirme immédiatement l'impossibilité de participation de
l'entrepreneur à 20% dans le projet.
Etat de santé
Il est possible mais rare d'accorder un crédit à
un handicapé. Bien que la politique de crédit ne prévoit
pas cette clause, l'appréciation des analystes de la BPR s.a. Branche de
Rubavu en tiennent compte si le demandeur de crédit prouve un handicap
sérieux. L'aptitude physique ou mentale insuffisante rend souvent
l'emprunteur incapable de gérer l'affaire et, plus spécialement,
on s'imagine par exemple un handicapé physique à une ou sans
jambe assis devant un juge accusé d'incapacité de remboursement
d'une dette bancaire.
La situation conjugale
Le conjoint peut demander à la BPR s.a. de
décliner l'accord au financement du crédit. Une bonne entente
avec le conjoint est un élément capital car l'avis négatif
du conjoint prouve un vice grave et caché dans le projet ou aux
conditions de retour de fonds auprès de la banque.
Eu égard à ce défaut de situation, le
demandeur de financement dans la BPR s.a. est taché
d'honnêteté douteuse ou de financement en conditions très
risquées.
Outre les conditions ci hautes citées, pour les
personnes morales, on se réfère aux facteurs
suivants facilitant un retour harmonieux de fonds:
La situation juridique
Toute entité doit être légalement reconnue
par l'Etat au moyen d'un acte authentique. Cette reconnaissance garantit
à la BPR s.a. la possibilité de poursuite judiciaire facile en
cas de litige. Manquer à cette obligation, rend les dirigeants de
l'entreprise incapables de représenter l'entité entière
devant la loi ou encore devant le juge en cas de litige et donc il serait
difficile de mener des poursuites contre ces entités aussi longtemps que
leur représentation ne serait pas reconnue par la loi.
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