2-2-3/ Effets du redoublement précoce sur la
performance des redoublants au CM2
Il nous semble que plus le redoublement intervient tôt
dans la scolarité plus il est associé à une faible
réussite ultérieure. Au fur et à mesure que le
redoublement survient plus tardivement, les difficultés de
réussite diminuent en conséquence. Le redoublement entraine un
retard scolaire qui constitue un handicap dans la scolarité d'un
élève. Plus un enfant redouble précocement, plus il
accumule les difficultés de réussir plus tard. Ces
difficultés sont plus appréciées au niveau des disciplines
de français et des épreuves de mathématique. Ces
difficultés accumulées dans les classes antérieures
constituent des handicapes à la réussite des épreuves au
CM2, et surtout à l'examen de CEPD.
· La performance des redoublants précoces au
CM2
En s'intéressant au nombre de redoublements connus par
nos enquêtés dans les classes antérieures, nous avons
observé que les élèves en difficultés de
réussite au CEPD sont nombreux à redoubler le CP1 et le CE1. Ces
classes de base sont des classes d'initiation aux sous cycles. Ainsi les
élèves qui accumulent des handicaps dans ces classes pourraient
les garder tout au long de leur scolarité. Par l'analyse des
résultats des tableaux 6 et 8, nous constatons que les
élèves en difficulté au CM2 sont moins nombreux à
concéder de redoublement dans les classes de CP2 et de CE2.
Les élèves qui ont redoublé une fois le
CP1 auront moins de difficultés de lecture que ceux qui aurait
redoublé deux fois la même classe. De même, ceux qui ont
passé plus d'années au CE1 connaitraient plus de
difficultés dans les exercices mathématiques que les
élèves qui avaient connu un seul redoublement à ce niveau
de scolarité. C'est ainsi qu'il est constaté que les redoublants
précoces qui arrivent au CM2 ont beaucoup de difficultés de
lecture. Ils déchiffrent difficilement les mots et font difficilement
des liaisons en lecture. Ils ont également des difficultés
à faire des liaisons. Ces carences en lecture sont plus observées
dans les écoles publiques que dans les écoles privées. Ces
difficultés de lecture déterminent alors les difficultés
rencontrées par les redoublants au CM2 à comprendre les textes
étudiés en classe. Parmi l'ensemble des redoublants
enquêtés, à peine 17% de l'échantillon ont
affirmé qu'ils comprennent aisément un texte qui est soumis
à leur étude. D'autres parts ils ont des freins dans les
exercices de grammaire. Les élèves en difficultés au CM2
ont des problèmes dans la rédaction d'un texte en français
à accorder les verbes aux sujets. Ils accordent difficilement aussi les
participes passés. Dans l'accord des noms aux articles, les redoublants
au CM2 se débrouillent dans cet exercice. Presque la totalité de
nos enquêtés reconnaissent leur difficulté à
accorder les adjectifs aux sujets. Ces difficultés en français
sont l'expression des lacunes accumulées dans les classes
antérieures au cours des redoublements successifs.
Non seulement nos enquêtés connaissent des
difficultés de compréhension d'un texte de leur niveau
rédigé en français, mais aussi ils ont des handicapes
à satisfaire aux épreuves de mathématique. Alors que ces
élèves redoublants ont bénéficié des
années de scolarité dans les classes de base, ici au CE1, ils
arrivent au CM2 avec des niveaux d'acquisition en mathématique
inférieurs à ceux des élèves qui n'ont pas connu de
redoublement dans ces classes. Le tableau 12 de notre analyse nous informe que
la majorité de nos enquêtés n'ont pas souvent la moyenne en
calcul rapide. Ceux qui obtiennent rarement la moyenne cumulés à
ceux qui n'ont jamais obtenu de moyenne représentent plus de 82% des
redoublants enquêtés. Leurs performances en calcul mental et dans
la résolution d'un problème mathématique ne sont pas si
différents de ce que nous avons observé en calcul rapide. En
générale, les mauvaises performances sont plus observées
dans les écoles publiques que dans les écoles privées.
· L'impact du nombre de redoublement précoce sur
la réussite au CEPD
L'examen du CEPD sanctionne les élèves qui ont
satisfait aux épreuves qui définissent les compétences
exigées de la scolarité primaire. Les difficultés que
rencontrent les redoublants à satisfaire à ces épreuves
sont certainement des lacunes accumulées dans les classes de base
après plusieurs redoublements. Le nombre de redoublements
précoces connus détermine quelque part le nombre de CEPD
passé au CM2. En croisant le nombre de redoublement connu au CP1 et le
nombre de CEPD passé, on peut conclure que la plus part des
élèves qui ont redoublé une seule fois au CP1 ont
passé le CEPD une seule fois également. Et, la majorité
des élèves enquêtés qui ont connu deux redoublements
au CP1 ont échoué aussi à leur deuxième examen de
CEPD. Ces résultats confirment notre hypothèse qui stipule que
beaucoup de redoublements d'un élève au cours primaire influence
sa réussite au CEPD. Par ailleurs cette hypothèse reste
vérifiée en croisant le nombre de redoublement au CE1 et le
nombre de CEPD passé. D'après ce croisement, la majorité
de ceux qui ont redoublé le CE1 plus d'une fois ont passé
également l'examen du CEPD plus d'une fois. Tout comme les
redoublements, les élèves qui fréquentent les
établissements publics accumulent beaucoup d'échec au CEPD que
les élèves rencontrés dans les écoles
privées.
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