4-2/ Redoublement précoce
Redoubler une classe, cela signifie recommencer une nouvelle
année de scolarité dans la même classe, le mot classe ayant
ici le sens d'échelon d'un ordre d'enseignement. Le redoublement est,
pour l'élève, le fait de rester pendant deux années
successives dans une classe de même niveau. La décision d'un
redoublement est basée sur les insuffisances des résultats
scolaires. Ainsi pour le classement d'une ou d'un élève qui ne
maîtrise pas les objectifs minimaux des programmes scolaires d'une classe
donnée, on propose généralement comme mesure d'aide : le
redoublement. Pour plusieurs personnes, le redoublement constitue la solution
de dernier recours à l'élève. D'autres personnes croient
qu'il faut faire redoubler l'élève le plus tôt possible
pour lui donner plus de chances de réussir par la suite. Ce sont les
adeptes du redoublement précoce. Le redoublement précoce est donc
le fait de reprendre pour une deuxième, troisième, ou plusieurs
fois les classes de base (CP et CE) de l'école primaire. Ainsi le
redoublement est précoce lorsqu'il est organisé dans les classes
de CP, et de CE. Le redoublement précoce est un phénomène
très répandu dans les pays en développement. Il constitue
l'une des manifestations les plus évidentes de l'inadéquation des
systèmes scolaires contemporains aux conditions dans lesquelles vivent
les populations, à leurs possibilités et à leurs besoins
concrets et surtout, à la grande majorité des
élèves, qui proviennent des secteurs sociaux les moins
favorisés.
4-3/ L'abandon scolaire
L'abandon scolaire est l'arrêt des études avant
l'obtention d'un diplôme. Il ne faut pas confondre l'« abandon
scolaire » à l'« échec scolaire »,
même si les termes sont proches. La question est un peu plus complexe
qu'il n'y paraît puisque l'évaluation du nombre d'abandons
scolaires est tributaire de la définition que l'on utilise. D'abord,
à partir de quel niveau devons-nous parler d'abandon scolaire ? Seront
considérés comme abandons scolaires ceux qui délaissent
l'école pendant quelques semaines, quelques mois, ou pour toujours ?
Ainsi, certains proposent de retenir le nombre de trois semaines d'absences
continues non motivées pour identifier un abandon scolaire (Morrow,
1986). Évidemment, une telle définition implique qu'un jeune
peut, à l'intérieur d'une même année, être
identifié comme un élève régulier et un abandon.
Cette stratégie pose des problèmes de spécificité
pour établir l'objectivité du phénomène, puisqu'il
est à peu près impossible de se doter d'un système
d'identification aussi précis à large échelle. Un second
problème réside dans le mobile de l'acte. Le statut d'abandon
convient-il aussi bien à celui qui quitte «
délibérément » l'école qu'à celui qui
en est expulsé ? Des problèmes d'identification apparaissent
encore là évidents compte tenu du caractère plutôt
délicat d'une telle distinction. La solution habituellement retenue pour
contourner les problèmes précédents consiste à
utiliser le fait d'être ou pas titulaire d'un diplôme comme
critère de classification. Cette solution n'est pas exempte de
confusion. Sur le plan opérationnel, les risques de confusion
résident principalement dans les multiples méthodes de calcul, ce
qui rend les comparaisons très difficiles entre les différents
pays (Roy, 1992). Au début des années quatre-vingt-dix, les
démographes du ministère de l'Éducation du Québec
adoptèrent une méthode longitudinale probabiliste pour estimer le
taux d'abandon scolaire en utilisant uniquement le diplôme comme
critère de sélection. Il s'agit de suivre une cohorte de jeunes
qui commencent en même temps un cycle d'études et d'enregistrer le
nombre d'abandons avant l'obtention du diplôme qui sanctionne ce cycle.
D'année en année, les méthodes de calcul connaissent
certains ajustements, soit en fonction du type de diplôme reconnu, de
l'âge ou du secteur d'études.
Parmi les variables explicatives de ce
phénomène, les difficultés d'apprentissage et les troubles
du comportement constituent des facteurs personnels les plus
déterminants. En effet, l'élève en trouble du comportement
montre un déficit important dans sa capacité d'adaptation
à l'école. Selon la plupart des études, les abandons
participent moins aux activités scolaires, portent peu d'attention en
classe, passent moins de temps à faire leurs devoirs, ont des
problèmes d'absentéisme, comparés aux autres
élèves. La majorité des études montre que les
filles sont plus nombreuses à abandonner l'école en Afrique. Les
chiffres reflètent un taux d'accès aux diplômes plus bas
chez les filles.
Le milieu familial est fortement lié à la
réussite scolaire et à l'adaptation des jeunes au milieu
scolaire. Un faible statut socioéconomique, un faible niveau de
scolarité des parents et plusieurs aspects de la structure familiale
(conflit, alcoolisme, violence,...) sont des caractéristiques fortement
liées à l'abandon scolaire. Le rôle déterminant des
parents relatif au risque d'abandon scolaire est bien réel. En effet, la
supervision parentale ainsi que les attentes des parents envers la
réussite scolaire représentent des éléments
impliqués dans le phénomène. Le mode de vie des parents
est également une dimension du fonctionnement familial qui doit
être considérée quand on parle d'abandon scolaire. Les
résultats de nombreux travaux permettent d'affirmer qu'un faible
encadrement parental, un manque d'engagement dans les activités
scolaires et l'absence d'encouragement ont une influence directe sur le risque
que l'enfant quitte l'école définitivement.
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