4/ DEFINITION DES CONCEPTS
4-1/ Réussite/Echec au CEPD
Depuis les tous débuts de l'enseignement formel, il y a
toujours eu des élèves qui se retrouvaient aux premiers rangs et
d'autres aux derniers rangs. Des générations
d'élèves ont connu des difficultés d'assimilation et de
compréhension des connaissances. Ils ne se sont pas comportés en
classe comme l'école le souhaitait. D'autres assimilent rapidement, et
conformément comme le souhaite le système éducatif. Ces
derniers à la fin de l'année scolaire sont autorisés
à passer en classe supérieure, tandis que les premiers
échouent, c'est-à-dire sont obligés de reprendre la
même classe l'année prochaine. Les termes `'réussite
scolaire'' et `'échec scolaire'' sont apparus dans le langage
pédagogique et dans les débats politiques après la seconde
guerre mondiale (Hutmacher, 1992). L'échec est un terme plutôt
général, englobant abandon, redoublement, et retard scolaire. Par
contre, la réussite scolaire désigne un passage en classe
supérieure, une prise d'avance sur l'âge scolaire.
Avant les années 50, il était question de
succès et d'insuccès scolaires. Les succès étaient
mis sur le compte de la qualité des maîtres et des institutions.
Les insuccès étaient exclusivement imputés aux
élèves. C'était le temps de l'élève
organiquement et physiologiquement anormal, à qui la
médiocrité ou l'absence de tout fonctionnement physique
interdisait des performances scolaires normales. Plus tard la réussite
et l'échec scolaire ont été vus sous l'angle
pédagogique et psychologique. Assimilé souvent au déficit
ou à la santé biologique, l'échec et la réussite
scolaire vont reposer sur la théorie des dons (Isambert-Jamati, 1985) et
être conçus comme un problème individuel. En
réaction à la théorie des dons, les sociologues vont
considérer l'échec et la réussite scolaire, autour des
années soixante comme un problème social «compte tenu du
constat de plus en plus reconnu du rapport établi entre les retards
scolaires et les catégories sociales » (Plaisance, 1989).
Les notions d'échec et de réussite scolaires demeurent diffuses.
Pour Plaisance (1989) «elles impliquent plusieurs aspects de la
réalité : la décision institutionnelle, le niveau de
performance des élèves, la perception ou l'évaluation de
la réussite, etc.». Best (1997) propose une définition
de l'échec scolaire à l'aide de critères. Elle en retient
trois (3) : le retard scolaire par rapport à l'âge, les
sorties sans diplôme du système, et enfin les redoublements.
La définition de l'échec scolaire est sans doute
une tâche très difficile en raison de la variation de sens de ce
concept. Ce qui est considéré comme échec dans un contexte
ou dans un système d'enseignement d'un pays ne l'est pas dans un autre
pays. La notion d'échec scolaire est donc multiforme et rend parfois
impossibles les comparaisons internationales (Best, 1997). L'échec peut
comprendre à la fois l'abandon ou le redoublement (reprise d'une
classe). En termes de qualité de l'éducation, l'échec peut
se manifester lorsque les élèves ne maîtrisent pas leur
programme scolaire. C'est le cas, par exemple, lorsqu'un enfant ne sait ni lire
ni écrire correctement la langue d'enseignement à l'issue du
cycle primaire. En somme, notre propos ici est de tenter de cerner dans sa
généralité la notion d'échec scolaire et d'essayer
de rechercher ses causes profondes. En fin de compte, nous retenons comme
définition ou critères : les redoublements et abandons
scolaires. Mais il s'agit d'une définition globale. Les redoublements,
notamment ceux du cours préparatoire (CP) et ceux de cours
élémentaire (CE) pèsent sur la totalité du parcours
scolaires des élèves.
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