4.1.3.4.6 Intérêt de communautés de
pratique
1. Pour les membres participants
Les échanges dans une communauté de pratique se
construisent à partir des pratiques professionnelles quotidiennes de ses
membres. Les membres qui sont confrontés aux mêmes interrogations
ont besoin de résoudre des problèmes comparables. Après
l'exposé des problèmes à résoudre dans son
activité quotidienne, chaque membre peut recueillir les conseils, les
manières de faire et les solutions possibles de la part des autres
membres. Par ces échanges, il se construit ainsi sa propre
démarche de résolution. Les discussions et réflexions
collectives sur les méthodes, les procédures et les outils,
maîtrisés ou innovants permettent l'enrichissement des savoirs et
savoir-faire de chacun. Cet apprentissage s'effectue de manière
indirecte, sans construction pédagogique structurée.
L'efficacité de cet apprentissage repose sur deux aspects suivants :
- Chacun apprend à son rythme ;
- La motivation de chacun est importante.
Notons que la participation à une communauté de
pratique est basée sur le volontariat et les procédures de
fonctionnement internes sont décidées collectivement : c'est la
caractéristique des communautés autonomes par opposition aux
communautés hiérarchiques. Ces dernières (par exemple :
groupes fonctionnels, groupes de projets, etc.) sont constituées et
organisées par une instance hiérarchique.
2. Pour les organisations
La participation à une communauté de pratique
est un des différents moyens contribuant à la
professionnalisation des agents que les organisations doivent prendre en
compte. Les retombées sont directes et opérationnelles. En effet,
la pratique professionnelle est au centre des préoccupations d'une
communauté de pratique avec comme objectif majeur son
amélioration par le partage des connaissances et le développement
des compétences des membres participants.
En clair, les communautés de pratique apportent aux
organisations et entreprises : capacité d'innovation, capitalisation et
partage des connaissances, développement des savoir-faire, conduite du
changement, mutualisation d'expertise...autant d'atouts désormais
indispensables dans notre économie ouverte, rapide et de plus en plus
fondée sur la matière grise, laquelle devient un véritable
capital savoir à valoriser.
Pour les organisations, les bénéfices
apportés par la participation des agents aux communautés de
pratique interviennent à plusieurs niveaux : les collectifs de travail,
l'unité fonctionnelle d'appartenance, le service et le groupe de
services.
Dans les collectifs de travail, les agents vont contribuer au
transfert des connaissances et de « bonnes pratiques »
répétées ou construites par la communauté et
validées par l'institution ( les processus de validation sont variables
selon l'impact juridique des pratiques). Bien plus, ils sont porteurs dans ces
collectifs, mais aussi dans leur unité et dans leur service, de la
culture
du partage. Celle-ci est la caractéristique
première d'une communauté qui fonctionne.
Selon Guy Panisse (2004), cette culture de l'échange,
du don et contre don, de la confrontation d'idées, de l'enrichissement
mutuel constitue les bases du coapprentissage permettant la construction
collective de connaissances. Les agents peuvent contribuer à la
diffusion de cette culture du partage et favoriser ainsi le
développement des connaissances et des compétences individuelles
et collectives.
L'émergence de processus d'apprentissage individuel et
collectif dans un service peut constituer les prémisses d'une
organisation apprenante.
Aussi, la communauté étant un lieu encourageant
de la prise de risque intellectuelle, car débarrassé de la
censure organisationnelle et fonctionnelle du service, les échanges qui
s'y déroulent peuvent contribuer à l'innovation, à
l'anticipation et à la réflexion prospective dans le domaine
concerné.
Cette contribution peut participer à l'amélioration
de la compétitivité des services si ces derniers s'en saisissent
et l'exploitent.
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