4.1.3.4.3 Typologie
Les communautés de pratique peuvent exister sous
plusieurs formes : formelles ou informelles, invisibles ou
institutionnalisées, réelles ou virtuelles, mono ou
multi-fonctionnelles, nationales ou internationales, internes à une
entreprise ou une organisation ou communes à tout un secteur ;
localisées dans un établissement, un département ou
étendues sur un large territoire et de multiples succursales. Certaines
sont homogènes et ne regroupent que des gens ayant une même
formation professionnelle, alors que d'autres peuvent rassembler tous les gens
concernés par un gros client ou travaillant sur un même territoire
ou dans un même secteur d'activités.
Dans une étude récente, Stéphanie Parot et
al (2004) distinguent 3 grandes familles de communautés de pratique :
- les communautés de pratique thématique
/métier : construites dans une logique mutualiste. " Partageons
ensemble pour être plus forts individuellement ".
- Les communautés de pratique d'innovation /
progrès : bâties dans la philosophie d'amélioration
continue. " Collaborons et exploitons mieux nos ressources communes pour
être plus efficaces collectivement".
- Les communautés de pratique projet : la logique est
ici celle de la tast force. "Organisons les collaborations et le partage
des ressources pour réussir le projet ".
Pour sa part, Richard Mc Dermott (2003) soutient qu'il existe
différents types de communautés de pratique selon le niveau
auquel elle concentre les connaissances. Certaines communautés sont
informelles. Ces communautés de pratique
regroupent généralement des volontaires et des meneurs non
officiels. D'autres sont stratégiques. Elles
ont des buts bien définis et des leaders désignés. Elles
doivent aussi respecter les échéances fixées par leurs
commanditaires. On retrouve en outre des centres d'expertise,
lesquels, à titre d'exemple, peuvent être
chargés de l'élaboration de pratiques exemplaires en
matière de négociations ou d'élaboration de contrats et de
leur dissémination vers le reste des membres de l'organisation.
Toutefois, il convient de faire remarquer que l'on ne met pas
sur pied une communauté de pratique comme on fait avec une équipe
de travail ou de projet en réunissant des ressources humaines, des
outils et en leur fixant des objectifs mais on encourage, on favorise le
développement de processus et d'échanges entre acteurs
volontaires qui échangent leurs savoirs sans que l'entreprise ou
organisation en soit consciente. Ce sont des facilitateurs qui coordonnent les
communautés de pratique et qui, avant d'être des experts du
domaine, agissent en tissant des liens entre les membres.
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