4.2. Prise en charge.
4.2.1. Délai entre la symptomatologie et la
consultation.
La découverte d'une hypertension artérielle est
parfois fortuite au cours d'une consultation prénatale de routine, mais
peut être aussi découverte à l'occasion des signes
cliniques (céphalées, troubles visuels, douleur
épigastrique en barre, des oedèmes modelant le faciès
etc..) qui amènent la patiente à consulter après un
délai variable selon les patientes. Ce délai devrait être
le plus court possible, car il permet une prise en charge précoce. Cela
suppose que les patientes soient éduquées à
reconnaître les signes précoces de la maladie et à
consulter rapidement. Malheureusement, dans notre étude, ce
délaie est relativement long puisque il est en moyenne de 4,8
jours avec 21,1% qui ont consulté
après une semaine. Nous n'avons pas trouvé d'autres
études qui ont pris ce critère en considération pour
pouvoir comparer avec notre étude, mais nous pensons que le mauvais
pronostic observé dans notre est en partie lié à ce retard
de consultation.
4.2.2. Consultations prénatales.
Nous dégageons de notre étude que les
consultations prénatales ne sont pas régulièrement
suivies, ce qui fait que le diagnostic est souvent fait au stade clinique ou
des complications de la maladie. Seulement 12,8% des cas ont
suivi régulièrement les consultations prénatales
(= 5 CPN au moment de leur admission) comme c'est
recommandé. Xiong (21) et coll. dans leur étude en Chine sur
l'hypertension gestationnelle en Chine trouvent un nombre moyen de
consultations prénatales de 9#177;3 et
l'âge de la grossesse à la
première consultation se situait à
12#177;6,9 SA. Dans notre étude, 34,9%
n'ont fait aucune consultation prénatale avant leur admission.
Des études faites dans les pays en voie de développement montrent
des résultats semblables aux nôtres. 42% des
patientes n'ont pas eu de consultations prénatales dans l'étude
de Pambou et coll. (31) réalisée au CHU de Brazzaville à
propos de 100 cas d'éclampsie. Des consultations
prénatales de qualité ont permis dans les pays
développés, de réduire considérablement le taux
morbi-mortalité due aux grossesses à risques (11,20). Dans notre
pays, des efforts doivent être portés sur la sensibilisation des
gestantes à suivre les consultations prénatales et à
l'amélioration de leur qualité.
4.2.3. Types de HTA.
Plusieurs types de classifications existent, mais celle qui est
plus utilisée est celle de la société internationale
pour l'étude de l'hypertension gravidique [ISSHP] (32). Quatre
types de troubles hypertensifs de la grossesse sont individualisés :
la pré-éclampsie, l'HTA chronique, la
pré-éclampsie surajoutée et l'hypertension gestationnelle
transitoire ou isolée (sans protéinurie). La
pré-éclampsie est celle qui a le mauvais pronostic et c'est
elle qui prédomine dans notre étude avec 79,8%
des cas.
Tableau n° XXÉX : types de HTA et revue de la
littérature.
Auteur(s),
|
Pré- éclampsie
|
HTA chronique
|
Pré-
éclampsie surajoutée
|
HTA gestationnelle transitoire
|
Non classée
|
Attolou et coll. (24),
|
26,41%
|
41,51%
|
18,87%
|
13,21%
|
0%
|
Touré et coll. (23)
|
27,1%
|
7,2%
|
0%
|
55,7%
|
10%
|
Nakintije (26)
|
48,2%
|
0%
|
1,79%
|
41,07%
|
8,93%
|
Bah et coll. (22)
|
66,37%
|
8,41%
|
6,19%
|
19,03
|
0%
|
Notre étude
|
79,8%
|
3,7%
|
4,6%
|
6,4%
|
5,5%
|
Le tableau n° XXÉX montre que, même si
toutes ces études citées ont été effectuées
dans les pays en voie de développement (Bénin, Niger, Burundi,
Guinée), la proportion de chaque type de HTA gestationnelle varie d'une
étude à l'autre. Dans notre étude comme dans celle de Bah
et coll. (22), la pré-éclampsie prédomine. Le taux de
HTA chronique est inférieur à 10%, sauf
dans l'étude d'Attolou et coll. (24) où il est de 41,51%
sans qu'aucune explication ne soit fournie. Cette classification est
imparfaite car implique une idée de pronostic materno-foetal constamment
démenti par les faits. Une classification proposée par la
conférence de consensus de la société
canadienne d'hypertension en 1997, tente de parier à cette
insuffisance en rajoutant à chaque type de HTA, l'existence ou non
des facteurs défavorables (6). Les facteurs
défavorables étant des symptômes, des signes et/ou des
anomalies des testes biologiques dont la présence annonce que le risque
de complication est élevé. De plus ces classifications ne
considèrent pas le terme de la grossesse au moment du diagnostic de
l'HTA, alors que c'est un élément qui a une grande influence sur
le pronostic, en particulier le pronostic foetal. Une HTA
gestationnelle découverte près du terme, ne pose
pas les mêmes problèmes de surveillance ou de prise en charge
qu'une HTA gestationnelle découverte avant 34SA.
|
|