4.1.2.2. Origine et profession.
La majorité de nos patientes sont originaires de Bujumbura
Mairie (78%) et sont dans plus de la moitié des cas,
des fonctionnaires (53,2%) suivis par des
ménagères et cultivatrices qui représentent
39,4%. Cela s'explique par le fait que le Centre
HospitaloUniversitaire se trouve dans la ville de Bujumbura et est
majoritairement fréquenté par les habitants de Bujumbura qui
sont, pour la plupart des fonctionnaires du secteur privé ou public.
Dans la littérature, seul le fait d'être originaire d'une
région située en haute altitude (atmosphère
pauvre en O2) a été signalé comme étant un
facteur de risque de la prééclampsie (7). L'étude
de Bah et coll. (22) montre une prédominance des patientes non
scolarisées (73,47%) et celle de Touré
et coll. (23) montre une prédominance des
ménagères (88%). Cela trouve une
explication dans le fait que ces études se sont déroulées
dans des communautés où les non scolarisées et les
ménagères sont les plus nombreuses par rapport aux
scolarisées et aux fonctionnaires.
4.1.2.3. Gestité et Parité.
Dans notre étude, les primigestes et les
nullipares sont les plus touchées avec respectivement 37%
et 42,2%, ce qui en accord avec les données de la
littérature (6, 7, 8, 19, 21, 22, 23, 26). Cela est d'autant plus vrai
qu'il s'agit d'une HTA induite par la grossesse, en particulier la
pré-éclampsie. Aux Etats Unis, Hauth et coll. (28), estiment que
l'HTA gestationnelle touche entre 6% et 17% des
nullipares en bonne santé contre 2% à 4%
des multipares. Ceci suggérerait l'implication d'un
facteur immunologique. Il est possible que la tolérance des
antigènes foeto-placentaires par l'organisme maternel soit
facilitée par l'exposition préalable aux antigènes
paternels. Ainsi la pré-éclampsie est plus fréquente en
cas de brève exposition préalable aux spermes du géniteur,
de changement de géniteur quelque soit le rang de la gestité et
d'insémination avec les spermes d'un donneur (7).
4.1.2.4. Les antécédents familiaux.
L'existence des antécédents de
pré-éclampsie chez la mère ou la soeur augmente
l'incidence de pré-éclampsie d'un facteur 3 à
5(7). Ness et coll. (29) ont montré que le fait d'avoir 2
ou plusieurs membres de la famille hypertendus augmente de deux
fois, le risque de développer une
pré-éclampsie ou une HTA transitoire de la grossesse. De
même, des antécédents familiaux de maladies
cardio-vasculaires, de néphropathies, de diabète augmente le
risque de faire une Pré-éclampsie (29). Bah et coll. (22) ont
trouvé que dans leur série de 226 cas d' HTA
gestationnelle, 32,74% avaient un antécédent
familial de HTA. Dans notre étude nous ne pouvons pas conclure,
car les antécédents familiaux n'ont pas étaient
recherchés. Dans l'étude prospective de Nakintije en 1991,
18% avaient des antécédents familiaux de
HTA et 5% avaient des antécédents
familiaux de diabète (26). Ces antécédents doivent
être recherchés systématiquement pour épingler ceux
qui ont un risque de développer une HTA gestationnelle et instaurer une
bonne surveillance.
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