1.2. Classification.
On distingue 4 types selon le moment où l'HTA ou la
protéinurie surviennent (5,6).
Terme
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HTA <20 SA
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HTA >20 SA
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Pas de protéinurie
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HTA chronique
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HTA gravidique
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Protéinurie >0,3g/24H
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Pré-éclampsie surajoutée
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Pré-éclampsie
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- HTA chronique : Elle est préexistante à
la grossesse, mais parfois peut être méconnue. Il faut alors
l'évoquer si l'HTA apparait avant 20SA ou si elle persiste 12 semaines
après l'accouchement. Elle touche souvent les femmes d'âge
mûr et son pronostic est bon en l'absence de Pré-éclampsie
surajoutée
- Pré-éclampsie surajoutée : elle
est définie par une HTA chronique compliquée par une
protéinurie (>300mg/24heures) apparue après la
20ème SA. Le pronostic materno-foetal est mauvais.
-HTA gravidique : elle est définie par une HTA
isolée apparue à partir de la 20éme SA, sans
protéinurie. Elle a tendance à apparaître en fin de
grossesse et à récidiver. Le pronostic foetal est bon, mais
évolue à long terme vers une HTA chronique
-Pré-éclampsie : Elle associe une HTA et
une protéinurie à partir de la 20ème SA. Dans
certains cas, une protéinurie peut manquer initialement, mais il est
licite de suspecter une Prééclampsie devant une HTA apparue de
novo associée à l'un ou l'autre des signes suivant (7) :
4 OEdèmes d'apparition brutale ou rapidement
aggravés.
4 uricémie > 350umol/L.
4 une élévation des transaminases au
delà des normes du laboratoire.
4 une thrombopénie (< 150.000 /ml)
4 un retard de croissance in utero (RCIU).
La pré-éclampsie sévère se
définit soit (7,8) :
*par la gravité de la tension artérielle (PAS
= 160 mm Hg et/ou PAD =110 mm Hg) ou
*par l'existence de un ou plusieurs des signes suivants
quelque soit le degré de la tension artérielle :
* douleurs épigastriques, nausées,
vomissements ; * céphalées persistantes,
*hyper-réflectivité
ostéo-tendineuse,
*Troubles visuels (scotomes scintillants, amaurose) et/ou
auditifs (acouphènes) *oligurie < 20 ml/h,
*Protéinurie > 3,5 g/24H,
*Créatinémie > 100 mol/L ;
*hémolyse (présence de schizocytes à
la GE, LDH > 600UI/l *Thrombopénie (< 100
000/mm-3);
*ASAT > à trois fois la norme du
laboratoire
1.3. Epidémiologie et facteurs de risque.
Les données permettant de préciser l'incidence et
les facteurs de risque sont relativement difficiles à analyser en raison
de l'inhomogénéité des données de la
littérature. Principale complication de la grossesse, l'HTA touche
10 à 15% des femmes enceintes (7). Elle fait partie du
tableau clinique d'un groupe d'affections comprenant la
prééclampsie, l'éclampsie, l'HTA chronique et l'HTA
gravidique transitoire. La pré-éclampsie est la plus dangereuse
de ces affections et se déclare chez environ 3 à 7%
des primigestes et chez 1 à 3 % chez les
multipares (6,7). Aucun élément ne permet actuellement de
prédire, en début de grossesse, la survenue de la
pré-éclampsie. Un certain nombre de facteurs de risque sont
classiquement reconnus (7,8) :
4 génétiques : des
antécédents de pré-éclampsie chez la mère ou
la soeur font augmenter l'incidence d'un facteur de 3 à 5 ;
4 Immunologiques : la primiparité, le
changement de géniteur ou l'insémination avec le sperme d'un
donneur. La brève exposition aux spermes du père apparaît
comme un facteur de risque important.
4 physiologiques : âge < 18 ans ou
> 40 ans
4 environnementaux : vie en altitude, stress
physique et psychologique ;
4 liées aux pathologies maternelles :
antécédent de pré-éclampsie,
l'obésité, le diabète, les thrombophilies, l'HTA, les
affections auto-immunes et les néphropathies chroniques ;
4 liées à la grossesse : un
intervalle long entre les grossesses, une grossesse multiple, anomalies
congénitales ou chromosomiques du foetus, anasarque foetale et
l'infection urinaire.
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