0. INTRODUCTION
Les syndromes hypertensifs gravidiques forment un groupe
hétérogène d'états pathologiques dont le
dénominateur commun est une augmentation de la pression
artérielle (PA) pendant la grossesse. Ces états pathologiques
concernent 10 à 15% des grossesses et sont encore
responsables de 30% des décès maternels et de
20% de la mortalité foetale et néonatale (1).
Toute HTA survenant sur une grossesse, multiplie par trois le
risque de RCIU et de MFIU et ce risque est multiplié par 20
en cas de Pré-éclampsie surajoutée ou pas (2).
L'HTA retentit aussi bien sur la santé de la mère, que sur celle
du foetus. Il y a donc un double objectif à gérer : La survie de
l'enfant souvent prématuré et si possible sans séquelles
cérébrales et la survie maternelle, en évitant autant que
faire se peut, la survenue des complications souvent mortelles.
Pour réaliser ce double objectif, il faut une
équipe pluridisciplinaire comprenant obstétriciens,
anesthésiste-réanimateurs et pédiatres. Cette
équipe n'est pas toujours facile à réunir, surtout dans
les pays sous-développés dont fait partie le Burundi, en raison
de la pénurie du personnel médical et du sous équipement
en infrastructures sanitaires.
La réduction de la morbi-mortalité materno-foetale
due à l'association HTA et grossesse, observée dans les pays
développés n'est pas uniquement due à des progrès
thérapeutiques, mais elle est en grande partie due à une
surveillance bien planifiée
permettant une détection précoce des signes
avant-coureurs de complications potentiellement dangereuses et d'intervenir
avant que la situation ne dégénère.
Nos objectifs sont :
1. Analyser les aspects épidémiologique, clinique,
biologique et thérapeutique de l'association HTA et grossesse au CHU de
Kamenge,
2. Proposer des recommandations afin d'améliorer le
pronostic materno-foetale.
1. Généralités.
1.1 .définition.
L'HTA au cours de la grossesse est définie par une TA
systolique =140mm Hg et/ou une TA diastolique = 90 mm
Hg à au moins deux reprises mesurée au repos en position
de décubitus latéral gauche ou en position assise (1, 2, 3, 4,
5,6).
Physiologiquement, la pression artérielle baisse au cours
du 1er et du 2ème trimestre de la grossesse, du fait d'une
vasodilatation artérielle plus marquée que
l'élévation du débit cardiaque. Elle remonte à la
fin du 2ème trimestre pour atteindre les valeurs d'avant la
grossesse au 3ème trimestre. Ainsi une HTA chronique
méconnue peut passer inaperçue lors des prises de TA durant les 2
premiers trimestres de la grossesse. L'HTA gestationnelle pourrait aussi
être définie par une augmentation de la tension systolique de 30
mm Hg ou de la tension diastolique de 15mmHg par comparaison aux valeurs
obtenues avant 20 SA (6).
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