Chapitre 5 : DISCUSSION
I- La nécessité de la GIRE dans les zones
des CLE
L'eau, par la diversité de ses usages est une
préoccupation de plus en plus majeure du citoyen (IAAT et
al., 2007).
Dans les zones de CLE de Bouza et Madaoua, cela se
confirme quand on considère la diversité d'acteurs de l'eau qu'on
dénombre, allant des différents usagers aux élus locaux,
les chefs traditionnels, les services techniques...etc. SEYNI (2010) et
ABDOURAHAMANE (2010) ont identifié les mêmes usagers dans la basse
vallée de la Tarka.
Les principales activités des populations des
zones des CLE de Bouza et Madaoua (agriculture et élevage) sont
strictement liées à l'eau. Les productions varient au rythme de
la pluie. L'agriculture revêt deux aspects dans ces zones : l'agriculture
pluviale et le maraîchage pratiqué dans le lit de la
vallée.
L'eau est vitale à la survie et à la
santé humaine et elle est une source fondamentale au
développement humain (JEAN, 2001). Dans le lit de la basse vallée
de la Tarka, à cause d'une forte utilisation d'engrais et de pesticides
qui polluent fortement la nappe peu profonde, l'eau de consommation humaine est
polluée. En effet, à certains endroits, parfois l'eau est
tellement près de la surface de la terre, qu'il suffit de creuser des
puisards de 2 mètres pour l'atteindre. Depuis 1996, une étude des
sols de la basse vallée de la Tarka réalisée par le
Département des Sciences du Sol (Faculté d'Agronomie) de
l'Université Abdou Moumouni de Niamey avait montré que les
teneurs en phosphore total sont très élevées
dépassant dans beaucoup de cas la valeur normale d'un sol type
(GUÉRO et al., 1996).
En outre, les résultats des analyses
physico-chimiques et bactériologiques de l'eau de quelques points d'eau
de la vallée réalisées par la Direction Régionale
de l'Hydraulique de Tahoua en 2007 et 2009 (ADAMOU, 2010)
révèlent dans certains cas que le taux de concentration dans
l'eau de certains éléments chimiques est au-delà des
normes de l'OMS (39% des cas) du fait de l'utilisation abusive d'engrais
(Urée, NPK, DAP) en vue d'obtenir les meilleurs rendements d'oignon
(Voir Annexe 7).
Dans les zones concernées par notre étude,
la gestion des ressources en eau demeure encore traditionnelle et revêt
plusieurs formes.
De même, l'accessibilité à l'eau
varie fortement selon les unités géomorphologiques, avec une plus
grande facilité au niveau du lit de la vallée.
Mais dans le lit de la vallée, on note une
fluctuation du niveau de la nappe au cours de l'année (jusqu'à
3 m en 1996 sur piézomètre B6), avec une tendance
générale à la baisse, du fait du
changement climatique. La figure 18
donne l'évolution de la nappe phréatique
en seulement
1
quatre ans (1993 à 1997) au niveau de deux
piézomètres installés dans la basse vallée de la
Tarka. On remarque en effet sur cette période, une b
aisse du niveau de la nappe d'environ 3 m
sur le piézomètre B6.
297 Piézomètre B6
296
295
294
293
292
291
290
289
y = 291,7x0,00 R2 = 0,557
Piézomètre B1
303
302
301
300
299
298
297
y = 299,7x0,000 R2 = 0,040
mars-93 juin-93 sept-93 Dec 93 mars-94 juin-94 sept-94 dec-94
mars-95 juin-95 sept-95 dec-95 mars-96 juin-96 sept-96 dec-96
mars-97 . .
sept-93 Dec 93 mars-94 juin-94 sept-94 dec-94 mars-95 juin-95
sept-95 dec-95 mars-96 juin-96 sept-96 dec-96 mars-97 juin-97
Figure 18 : Évolution de la nappe
phréatique de 1993 à 1997 sur les piézomètres B6 et
B1.
(Source : SIGNER/MEE/LCD,
2010).
Par ailleurs, pour l'usage domestique et pour
l'agriculture, l'eau fait l'objet de transactions dans cette partie de la basse
vallée de la Tarka, particulièrement dans le CLE de Bouza
où la nappe du Continental Terminal et celle du Crétacé
Supé
rieur sont très difficiles
d'accès.
Les problèmes
de pollution de l'eau et de disponibilité ainsi
que les effets des
ans le sous
changements climatiques imposent une
nécessité de la mise en oeuvre de la GIRE d bassin de la basse
vallée de la Tarka.
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