2.10 Martingales exponentielles
D'autres martingales sont liées au mouvement brownien.
Les considérer permet d'obtenir d'intéressants résultats.
La martingale exponentielle ou martingale de Wald, permet en
particulier d'obtenir des résultats concernant les processus à
accroissements indépendants ayant une dérive.
On note
( )
óWt - ó2
Mt = exp 2 t , ?t = 0
Mt est une martingale par rapport au mouvement brownien,
i.e., pour s < t,
E(Mt|Ws,s < t)
= Ms
2.10.1 Caractérisation de Paul Lévy du
mouvement brownien
Soit {Wt,t > 0} un mouvement brownien. Les
processus suivantes sont des martingales continues relativement à la
filtration (Ft)t>0
Xt = Wt (2.19)
Yt =Wt 2 --t (2.20)
ft
Zt = J f (s)dWs
oùf E L2 (version continue de
l'intégrale stochastique) (2.21)
0
Lt 2
ó
= exp ( óWt -- 2 t ) (2.22)
Preuve Pour (2.19), si s <
t alors Xt -- Xs est indépendante de
Fs donc on a E(Xt
--Xs|Fs) = E(Wt
--Ws|Fs) = E(Wt
--Ws) = 0
d'où
E(Wt --Ws|Fs) =
E(Wt|Fs) --Ws = 0
Pour (2.20), de même on a
E(W2t
--W2s |Fs) =
E((Wt --Ws)2 +
2Ws(Wt
--Ws)|Fs)
= E((Wt
--Ws)2|Fs)+2E(Ws(Wt
--Ws)|Fs) = E((Wt
--Ws)2|Fs)+
2WsE((Wt
--Ws)|Fs) =
E(W2t--s) = t -- s
d'où
E(W2t
--t|Fs) = Ws2
-- s Vs < t
Pour (2.21), Si f est une fonction
étagée,
f = ?
ëi1]ti,ti+1] i
le processus Zt
Zt = f f (s)dWs =
?iëi(Wti+1nt
--Wtint)
est une martingale comme somme de deux martingales
arrêtées. De plus,
2
E [(fot
f(s)dWs ) = E (ft
f2(s)ds)
0
Si f est dans L2, il existe une
suite de fonctions fn qui converge vers f . La
somme
fo
fn(s)dWs
est une suite de martingales. En passant à la limite, on
voit que Zt est une martingale. Pour (2.22), on a
E(Lt|Fs) = E
(eóWt-ó2
2t+óWs-óWs
= e- = e-
= e- = e-
ó2
2
tE(eóWt+óWs-óWs)|Fs)
ó2
2 tE (
eóWseó(Wt-Ws)
|Fs) 2 teóWsE (
eó(Wt-Ws) |Fs)
ó2 t óW E
aWt_ ) 2 es e s
et comme on Wt est un processus gaussien à
accroissements indépendants et stationnaires, donc
Wt-s ~ N(0,t - s) = vt
- sN(0,1), d'où
E(Lt|Fs) = e-
ó2 t eóWsE
(eóvt-sN(0,1))
= e- ó2 2
teóWseó2 2 (t-s)
ó2
= exp ( óWs - 2 s)
D'une manière plus générale, le
processus Mt est une martingale
rt
Mt = exp f (s)dWs
- f f2 (s)ds)oùf ?
L2
0 2 f
En prenant pour fonction ëf on construit une
infinité de martingales, le processus Mt devient
ë2 ft 2
Mt = exp (ë f
f(s)dWs - 2 0 f
(s)ds) 0
En dérivant selon le paramètre ë, on
obtient de nouvelles martingales. Pour f = 1, on trouve que Mt
= exp ( ëWt - 22 t) est une martingale. En
dérivant, on obtient une suite de martingales
?Mt/?ë|ë=0 = Wt, ?2Mt/?ë2|ë=0
= Wt 2 -t,
?3Mt/?ë3|ë=0 = Wt 3 -
3tWt,...
Théorème 2.2 (Caractérisation de
Paul Lévy du mouvement brownien) Soit Xt un processus
aléatoire réel continu. Pour que Xt soit un mouvement brownien il
faut et il suffit que Xt et X2 t -t soient des martingales
pour la filtration propre de Xt.
Autrement dit, toute martingale continue est
un mouvement brownien. L'hypothèse continue est essentielle. Le
processus de Poisson Nt est une martingale, même que N2
t - t, mais il n'est pas continu et donc n'est pas un
mouvement brownien.
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