2. Les compétences
Pour étudier les compétences nous prendrons en
compte les définitions suivantes :
Stratégor 2004 : « Une compétence
est pour une organisation donnée une capacité qui lui est
spécifique et lui permet d'utiliser plus efficacement que ses
concurrents ses ressources productives. »
Dominique Puthod : « Les compétences
désignent la capacité à déployer les ressources
pour atteindre un objectif fixé. Pour réaliser une tâche ou
une activité, il est ainsi nécessaire de combiner
différents types de ressources : les compétences peuvent
être considérées comme des savoir-faire en action.
»
Tout comme les ressources, les compétences sont
divisées. On parle ici de niveaux :
- Niveau élémentaire : il regroupe les
compétences opérationnelles (exemple : le savoir-faire en
production)
- Niveau intermédiaire : il se compose des
compétences fonctionnelles (exemple : marketing, vente...)
- Niveau supérieur : il regroupe les compétences
inter-fonctionnelles (exemple : service client, gestion de la qualité)
et compétences générales (processus de coordination, de
décision...)
Ainsi, on comprend qu'il existe une hiérarchie entre les
ressources et les compétences. Plusieurs ressources peuvent se combiner
pour constituer une compétence. Ce processus de « combinaison des
ressources » est souvent décrit comme une forme d'apprentissage
organisationnel. En effet, dans son travail intitulé ModOle
d'exploitation des pôles de compétences dans le contexte de
l'organisation et de la décision, Dominique Puthod dans un
modOle d'exploitation des pôles de compétences dans le contexte de
l'organisation et de la décision explique que « créer
une compétence nécessite un assemblage de ressources, mais
implique également un apprentissage, qui va se faire au travers de la
répétition, de l'expérience. » Pour comprendre ce
phénomène, Grant (1991) s'appuie sur les travaux de R.Nelson et
S.Winter et plus particulièrement sur le concept de « routines
organisationnelle ». Pour ces auteurs, la connaissance engendrée
par le processus d'apprentissage réside dans des routines existantes
dans l'organisation. Elles peuvent difficilement être exprimées en
raison de leur complexité et de leur dimension tacite.
Nous comprenons ici qu'une compétence est une combinaison
de ressources qui forme une richesse et peut devenir un avantage
concurrentiel.
Avant de nous intéresser à cette notion
d'avantage concurrentiel, il convient de préciser les hypothèses
fondamentales de la théorie des ressources et compétences. En
effet, Arrègle et Quélin (2001) dans le Stratégor
4ème édition distinguent trois hypothèses
:
- L'efficience : Les différences de performance entre
les entreprises viennent exclusivement de différences de positionnements
concurrentiels qui s'expliquent par des ressources différentes
déployées par les concurrents. Un positionnement concurrentiel
original suppose la possession de ressources uniques. La réalisation
d'une meilleure performance provient ainsi de l'entreprise et de ses
ressources.
- L'hétérogénéité des
entreprises : les entreprises appartenant à un même secteur
d'activité sont hétérogènes, elles possèdent
des ressources différentes.
- La faible mobilité des ressources : Les ressources sont
faiblement mobiles, il est donc difficile d'imiter ou de s'approprier les
ressources possédées par un concurrent.
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