Parce qu'ils sont dans l'incapacité de capter les
juristes, l'information juridique délivrée par les réseaux
sociaux est essentiellement le fait de particuliers.
· Or, il apparaît d'une part que ceux-ci noient
les informations pertinentes
qu'ils délivrent dans des flots d'informations
inutiles.
« D'après une
étude
du cabinet américain
Pear
Analytics, la plus grande partie des tweets
sont [...] des « bavardages sans intérêt »
relatant des faits anodins » du type : « je suis en train
de manger un sandwich. »318(*)
Ce qui fait souvent dire et s'ils peuvent être
« [des] mine[s] d'informations juridiques pertinentes
actualisées en temps réel », que les réseaux
sociaux sont avant tout « un bruit
phénoménal ».319(*)Et ce, d'autant plus qu'ils ne tiennent pas
eux-mêmes les informations qu'ils y délivrent pour fiables.
· Loin de les tenir pour acquises et véridiques
sauf à ce qu'elles renvoient aux
articles, reportages,...des médias traditionnels, les
« émetteurs-récepteurs-utilisateurs » des
réseaux sociaux cherchent souvent à obtenir validation des
informations qu'ils s'échangent, consultent et délivrent.
Cette validation pouvant être le fait de personnes
compétentes et qualifiées ou résulter de la consultation
d'articles ou d'autres supports informationnels émanant d'organes de
presse souvent généraliste.
« Et si Twitter ne devait être
considéré que comme ce qu'il prétend être : un
réseau social. Il y a eu un moment de « stupeur » et
très vite l'info a été
« validée » ...»320(*)
« On remarque là que Twitter peut
être une formidable caisse de résonance pour le meilleur... et
pour le pire ? En tout cas, cela m'a valu ce commentaire d'un contributeur
(@Emgenius) : «L'avantage du bruit re-tweeté (relayé) c'est
que les journaleux (sic) ensuite confirment ou infirment«... avant
d'ajouter plus tard : «peu d'intox passe par cette
barrière« »321(*)
Dès lors, si les informations de ces réseaux
sont délivrées dans l'attente d'être validées et
confirmées, la très grande réactivité qui fait la
force de ces outils, qui pour l'essentiel délivrent des informations
brutes, apparaît dans les faits très relative.
« Il existe une contradiction entre la
rapidité du dispositif et le côté chronophage de son
utilisation. Cela demande beaucoup de temps pour recueillir, trier,
vérifier et croiser les informations. »322(*)
Ce qui rendrait presque inutile leur appropriation par les
juristes et les autres publics du premier marché de l`édition,
qui bénéficient d'outils performants d'information
d'actualité rapide mis à disposition par les éditeurs
juridiques...323(*)A
ceci près que les outils des éditeurs sont payants et que si
leurs amis sur Facebook et les personnes qu'ils suivaient sur Twitter
étaient des juristes, les informations juridiques, qui leur seraient
délivrées, seraient non seulement gratuites, mais a priori
fiables puisqu' émanant de personnes compétentes en lesquelles
ils pourraient avoir véritablement confiance.
On pourrait même imaginer qu'aux mains de ces
publics, ces espaces de partage, discussion et échanges rapides autour
d'informations brutes deviennent les lieux de débats juridiques riches
et de rencontres et rassemblements de communautés de juristes.
· C'est, en ce sens, ce que de nombreux universitaires
recherchaient et ont réalisé à travers la création
de leurs blogs dont la grande majorité était tournée vers
les communautés universitaires et étudiantes.
· Avec l`idée que les réseaux sociaux et
de communication sont des outils plus appropriés à ce type
d'échanges et rencontres.