b-2) Facebook et Twitter: quelle utilité pour le
juriste ?
Ceux qui sont nos amis « sur
Facebook » et ceux que l`on suit sur Twitter, sauf à ce qu'on
les trie en fonction de leurs compétences, ne sont pas
prétendument plus compétents pour informer sur le droit que les
anonymes de Wikipédia.
Cependant, comme eux et davantage encore, ils sont
susceptibles d'informer plus rapidement les publics des marchés de
l'édition sur l'actualité juridique lorsque celle-ci se confond
avec l'actualité générale. Ce qui, on l`a vu, n`est, pas
toujours le cas et avec l`idée que, même sur ce plan, là
ils commettent parfois des erreurs...
b-2-1) Facebook et Twitter : richesse du nombre et
actualité juridique.
En dehors de toute communauté de juristes
organisée : Twitter et Facebook301(*):
C'est d'abord la possibilité d'une information
juridique d'actualité brûlante, voire instantanée, qui
n`émane pas toujours de juristes et renvoie au concept anglais de
« breaking news »302(*):
· « Grace au livetweet sur Twitter, on peut
suivre en direct l'audience d'un procès, suivre en direct le vote d'une
loi, suivre en direct une conférence »303(*).
· Ainsi, des journalistes du Nouvel Observateur et de
France 2 ont « twit[té] [« en direct»] les
audiences » du procès Clearstream.304(*)
Twitter et Facebook, c'est également la
possibilité de diffuser et d'accéder rapidement à des
informations d'actualité juridiques avec le système du
« buzz »:
· « Il faut reconnaître que Twitter
accélère indéniablement un buzz » relevait
Marjorie Rafecas.305(*)
Cette dernière étant allée
jusqu'à imaginer ce que pourrait être le contenu d'un buzz pour un
avocat: « Un changement radical de jurisprudence, une nouvelle
réglementation... ».
· « Si [on sort] une information sur Twitter,
potentiellement, deux minutes après, elle a fait le tour du monde
»306(*) relevait
l'un des journalistes de l'expérience Huis clos sur le Net.
Enfin, c'est la possibilité d'accéder plus
facilement à une information juridique précise, qui serait
difficile d'accès par les voies courantes:
· Le réseau social (ou de communication), c'est
non seulement la possibilité d'être plusieurs à rechercher
une information; de faire appel au nombre pour la trouver plus rapidement,
· mais également celle de tomber sur un
internaute qui l'aurait déjà en sa possession.
« Certains n'hésitent pas à
solliciter les usagers pour collecter de l'information en un temps record. Une
méthode qualifiée de crowdsourcing (approvisionnement par la
foule). Charles Arthur, rédacteur en chef des pages technologies du
Guardian, explique que son journal a demandé aux internautes, via
Twitter, de vérifier que les parlementaires anglais avaient bien
publié leurs notes de frais sur leur site Web...»
« Le réseau Twitter émerge comme
source d'information pour les médias», Le Monde.
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On peut très bien imaginer qu'un avocat, en cours de
traitement d'un dossier, ait accès plus aisément et rapidement
aux jurisprudences, cas de droit et faits particuliers, attenants à des
affaires similaires sur lesquelles il pourrait s'appuyer, en faisant appel
à la masse des communautés d'utilisateurs présents sur
Facebook et Twitter.
Encore faudrait-il sans doute que sa demande rencontre les
bons échos...
* 301 Nos exemples seront
essentiellement basés sur des exemples issus de Twitter, qui est la
forme la plus aboutie d'utilisation du réseau social (devenu de
communication) dans une optique d'information. L'usage informationnel du
réseau Facebook n'étant encore que potentiel.
* 302 Information
urgentes.
* 303 Compte-rendu de
l'atelier Jurixconnexion, « utiliser les réseaux sociaux pour
mettre en commun et rechercher l''information. ».
* 304 « Peut on
Twitter le procès Clearstream », L`express.
* 305 Marjorie Rafecas,
« Gazouiller sur Twitter ou facebooker, les avocats vont-ils finir
par en perdre leur latin ? ».
* 306
Ouest France, 6 février 2010.
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