B). Cancres et bons élèves.
Certains témoignages mettent en exergue la
réticence, voire l'agressivité des instituteurs envers les
enfants de migrants. Beaucoup de témoins, encore, parlent de leurs
grandes difficultés scolaires. Par ailleurs, la décision de
rédiger ses mémoires est probablement, en partie du moins,
conditionnée par le fait que les épreuves au sein des
établissements scolaires furent importantes, suffisamment marquantes en
tout cas pour s'en souvenir, parfois plusieurs dizaines d'années
après. Cependant, leur réussite à l'école a aussi
tendance à donner l'envie aux enfants de la « seconde
génération » de raconter leur expérience scolaire, se
posant ainsi parfois en modèles d'une intégration réussie.
Le constat avancé prudemment par Pierre Milza fait état d'une
« scolarité transalpine à deux vitesses, les enfants
d'immigrés occupant soit les places d'honneur (avec les enfants juifs
originaires d'Europe centrale et orientale), soit au contraire la queue de la
classe : cela pour des raisons qui sont rarement explicitées mais
où entrent en ligne de compte les considérations relevées
plus haut (mariages endogènes ou mixtes, date d'arrivée en
France, etc.) »283. Entre cancres et bons élèves,
nous chercherons, plus qu'à faire un inutile et, surtout, impossible
portrait de l'écolier italien type, à comprendre de quelles
façons sont entremêlées les
282 Entretien avec Maria CERA - BRANGER (4 février 2010 --
Vertou).
283 - P. MILZA, Voyage en Ritalie, Paris, 1993, (p.
329).
- Cette remarque est d'ailleurs confirmée par l'enquete de
l'INED sur le Lot-et-Garonne :
« Le type de l'élève moyen [...] est rare
chez les Italiens. On trouve en général, d'excellents
élèves, ou alors de vraies « bûches » qui
terminent leur scolarité au niveau des cours élémentaires
».
Dans A. GIRARD et J. STOETZEL, Français et
immigrés. L'attitude française. L'adaptation des Italiens et des
Polonais, Paris, 1953 (p. 351).
problématiques liées à l'exil et les
résultats scolaires sans oublier, bien entendu, que des
différences liées aux capacités et au caractère de
chacun existent chez les jeunes d'origine italienne comme dans les milieux
endogènes français284.
· Quelles explications aux grandes
différences de niveau observées chez les enfants d'origine
italienne ?
Les élèves qui poursuivent en Écoles
Primaires Supérieures (EPS) ou en Cours Complémentaires (CC) font
encore figure de cas assez rares dans les années 1935-1955. Les EPS et
les CC sont les voies de prolongement de la scolarité primaire, les
bourses de l'Etat permettent aux enfants issus de classes populaires les plus
« méritants » d'y poursuivre leurs études. La question
des difficultés scolaires et des soucis d'intégration de ces
jeunes avait déjà été posée publiquement et
des associations voient le jour pour aider les écoliers d'origine
étrangère tant par des cours de soutien que par la distribution
de bourses scolaires. Ainsi, par exemple, dès les années vingt,
le Foyer Français permet une assistance aux arrivants,
particulièrement en ce qui concerne leurs enfants285. Ces
élèves sont alors principalement des fils et filles
d'employés et de petits commerçants. Si le niveau scolaire et
social auquel se hissent les fils et filles d'Italiens est, presque toujours,
supérieur à celui de leurs parents, il reste, dans la plupart des
cas, assez modeste. Pour les années cinquante, Marie-Claude
Blanc-Chaléard s'est livrée à un travail de
comptabilisation fort éclairant. Grâce aux registres de certaines
écoles primaires elle a pu observer le phénomène suivant :
« les CET (collèges d'enseignement technique) et l'apprentissage
tiennent encore lieu de prolongement des études pour plus du quart des
Italofrançais (28 %), dans cette décennie encore proche de la
guerre (19 % pour les Français, mais ces derniers s'engagent plus
nombreux dans la vie active). Le cours complémentaire, puis le
collège d'enseignement général (CEG) accueillent le plus
grand nombre des deux groupes (39 % des Italo-français contre 46 % des
Français). Mais la « réussite » transalpine est
sensible dans la proportion de ceux qui entrent au lycée,
supérieure aux Français de souche »286.
284 Ainsi, Mario Merlo explique « mes deux soeurs,
qui étaient italiennes, ont eu des difficultés, elles aussi
à s'intégrer. Une était un peu plus débrouillarde,
elle s'est bien tirée d'affaire mais j'ai une soeur qui, à 82
ans, a toujours des difficultés à écrire le
français, elle fait des fautes d'accords donc elle est toujours
complexée de ça. Elles étaient toutes les deux à
l'école privée des soeurs à Doulon ».
Entretien avec Mario MERLO, (1er décembre 2009
-- Basse Goulaine).
285 G. NOIRIEL, Le creuset français, Paris, 1988
(p. 251).
286 M-C. BLANC-CHALEARD, « Français et Italiens
à l'école de la République », t. XXXVIII Revue
d'Histoire Moderne et Contemporaine, octobre - décembre 1991, (p.
661).
Une des caractéristiques communes à toutes les
populations émigrées est que les migrants qui tentent l'aventure
migratoire sont souvent les plus audacieux et ont de solides capacités
pour bâtir un avenir pour leur famille et eux même287.
De là, peut-être, découlent en partie les lourdes attentes
de réussite transmises à leurs enfants par les immigrés.
Globalement, nos témoins font état d'une forte pression familiale
pour qu'ils obtiennent de bonnes notes à l'école. A
l'hypercorrection sociale est souvent associé un surinvestissement
scolaire demandé par les parents italiens à la
génération qui les suit :
« J'étais la première de la classe avec
Franca Bos. On se disputait la première place [...] Toujours la colonie
italienne était en tête de classe : est-ce qu'on voulait se
valoriser aux yeux des autres ? Je ne sais pas. On nous faisait travailler. Je
suis entrée à onze ans, en 1944, en sixième ; j'ai eu mon
concours et je suis allée à Nogent. C'était un gros
sacrifice à l'époque pour mes parents [...] Mes parents ne sont
jamais allées voir les instituteurs, il y avait du respect,
c'était une autre classe sociale »288.
Parfois encore, ce sont les frères et soeurs
aînés qui demandent à leur cadet cet effort scolaire, comme
pour Jean Burini par exemple :
« J'avais mon grand frère [...] qui était
professeur au collège technique, c'était un cerveau lui ! [...]
Il était intransigeant, d'une sévérité incroyable.
Avec lui, il fallait toujours être le premier, respecter les horaires.
[...] Si je ne comprenais pas, mon frère me faisait étudier de
cinq heures de l'après-midi à dix heures du soir et sans manger !
[...] Nous on avait rien au départ mais on avait un caractère de
guerrier. Il fallait toujours être le meilleur et foncer ! Ne compte pas
sur les autres, toi tu ne dois compter que sur toimême !
»289.
Les géniteurs dotent leurs enfants d'une mission
parfois extrémement lourde à porter : leur statut double de fils
d'étrangers et de représentants de classes sociales souvent
défavorisées les investit d'une volonté de porter le
défi scolaire particulièrement haut. Pour autant, la
requête parentale ne s'ensuit pas toujours des résultats
escomptés. En effet, les immigrés italiens, souvent issus de
milieux très populaires, doivent souvent, en plus des difficultés
intrinsèques à leur classe sociale, se concentrer sur des
problèmes jugés plus importants que les gratifications scolaires
pour la survie du foyer. On remarque ainsi un phénomène qui peut,
à première vue, sembler paradoxal. Ces adultes, issus de classes
populaires, placent souvent dans l'école, de grands espoirs, qui ne sont
pourtant pas suivis d'une aide concrète pour le travail scolaire
auprès de leurs enfants. En fait, les parents se sentent incapables de
les soutenir dans leurs difficultés
287 Ouest France, « Ces immigrés Italiens qui ont
bâti la France », entretien de A. GUYOT avec P. MILZA, mai 2008.
288 Mme JANIN interrogée par I. WILLEMS, « Plusieurs
générations d'Italiens à Noisy-le-Grand », « La
Trace » n° 10, juin 1997 (p. 29).
289 Entretien avec Jean BURINI, (14 janvier 2010 -- Vigneux).
scolaires. Soulignons qu'il semble que, dans les familles les
plus politisées, les enfants sont globalement plus souvent en situation
de réussite scolaire290. C'est le cas de Walter Buffoni qui
saute une classe à l'école Paul Bert de Saint-Nazaire.
L'explication de ces bons résultats est simple : les parents sont
souvent habitués à lire et bénéficient d'une
culture et d'habitudes de réflexion intellectuelle qu'ils transmettent
tout particulièrement à leurs enfants, ayant eux-mêmes
dû fuir leur pays à cause de l'affirmation de leurs idées
politiques.
? Quelle mémoire des gratifications scolaires
?
Figure n° 9 : Distribution des
prix de Luciano, scolarisé à l'école des Batignolles,
Nantes, 1933291.
Pendant notre période, les récompenses scolaires
occupent une place particulièrement importante, elles font alors partie
des « techniques éducatives ». Rappelons que c'est un
moment
290 Dans G. A. STELLA, L'Orda. Quando gli albanesi eravamo
noi, Milan, 2003 (p.117).
291 Reproduction du document donné par A. CROIX dans
Nantais venus d'ailleurs. Histoire des étrangers à Nantes des
origines à nos jours, Rennes, 2007 (p. 232).
Les prix obtenus par Luciano RAPETTI, alors âgé de
treize ans, sont si nombreux qu'il faut deux documents pour tous les
mentionner.
où le thème de « l'école unique
» a un écho particulièrement fort. Ses défenseurs
soutiennent l'idée que la sélection par le mérite est
l'enseignement démocratique par excellence292. Les
gratifications sont effectivement fort nombreuses : la croix hebdomadaire, les
distributions de prix (souvent accompagnés de livres en cadeaux), les
traditionnelles images et bons points, et bien sûr, les mentions aux
examens (pour le CEP, et le Brevet en particulier, parfois aussi dans les
apprentissages293). Les bonnes notes de l'écolier italien ne
sont cependant pas toujours assorties du « respect » de leurs
professeurs comme l'explique François Cavanna lors d'une interview
à la radio : « Mes instituteurs, ils m'aimaient bien parce que
j'étais un bon élève mais en même temps ça
les gênait qu'un p'tit rital ait ces notes là
»294.
? Les échecs scolaires et la réponse des
élèves à leurs difficultés à
l'école.
Lorsqu'on évoque le problème de l'échec
scolaire entrent aussitôt en ligne de compte diverses
problématiques qui ne sont pas toujours propres aux enfants de migrants.
L'échec scolaire n'existe pas en soi mais en tant que variable au regard
des attentes de la société et de l'institution scolaire à
l'égard des élèves. Les facteurs des difficultés
à l'école sont aussi variés que la place qu'occupe
l'écrit au sein de la famille, le niveau socio-économique et
culturel du foyer, les relations intrafamiliales ou l'intensité des
stimuli... Nous l'avons vu, issus la plupart du temps de milieux très
populaires, les enfants d'origine italienne ont souvent des parents qui parlent
mal le français et sont parfois analphabètes. Privés de
l'aide parentale, il semble donc logique que les écoliers d'origine
italienne connaissent des difficultés au sein des classes
françaises. Nous devons donc nous interroger ; en effet, on peut se
demander à quels obstacles se heurtent les jeunes immigrés,
quelles différences trouve-t-on entre les témoignages et la
réalité des difficultés scolaires. Nos interrogations
portent aussi sur la proportion d'Italiens connaissant des échecs
scolaires au cours de la période qui s'étend du milieu des
années trente au milieu des années cinquante. Ces
déceptions scolaires font-elles pour autant des jeunes d'origine
étrangère
292 En 1918, récemment démobilisés, des
universitaires surnommés « les Compagnons de l'Université
nouvelle » développent, dans des manuels pédagogiques et des
conférences, le projet de l'école unique. L'idée serait de
regrouper, jusqu'à l'age de 14 ans, les élèves de la
communale et ceux des petites classes des lycées réservés
à l'enfance bourgeoise. L'école unique serait alors un lieu
où seuls les résultats scolaires permettraient l'accès aux
hautes études.
Y. GAULUPEAU, La France à l'école, 1992,
Paris (p. 112, 113).
293 A l'issu de son apprentissage comme chaudronnier dessinateur,
Walter Buffoni reçoit ainsi la mention « très bien
».
Questionnaire de Walter BUFFONI, 2010.
294 Emission de radio de Daniel MERMET « Là bas si
j'y suis » sur France Inter, François CAVANNA interviewé par
François RUFFIN. 26 mai 2010.
98 des exclus dans leurs écoles ? C'est en tout cas ce
que dit avoir ressenti l'auteur de Génie la folle. Inès
Cagnati explique, en effet, son incompréhension au sein de la classe
« tricolore » qu'elle fréquente :
« A l'école, le monde a basculé. Je ne
comprenais rien à ce que l'on me disait, je ne pouvais même pas
obéir, je ne savais pas ce qu'on me voulait. Les Français
n'avaient plus rien de fascinant. Leur monde était hostile, agressif, il
ne nous voulaient pas ; je ne comprenais ni son langage ni ses lois et ni ce
que je devais faire non pour être tolérée, mais au moins
pour être pardonnée d'être moi, différente...
»295.
Une femme, présente à une conférence sur les
Italiens de Saint-Nazaire, a sensiblement les mêmes souvenirs :
« La maîtresse me disait d'aller au tableau ou de
mettre mes mains sur la tête mais je ne faisais rien de tout ça
car je ne comprenais pas ! »296.
On remarque chez de nombreux autres témoins,
l'échec scolaire expliqué par leurs lourdes difficultés
à comprendre et à parler la langue du pays d'accueil :
« J'ai eu une grande difficulté à apprendre
le français parce que mes parents parlaient très mal.
C'était pas comme maintenant... ils parlaient leur petit nègre,
et moi ça me faisait des mauvaises répercutions, je
mélangeais tout... Je suis né ici, j'ai appris le français
à l'école. Je l'ai pris avec un an de retard sur tout le monde.
Je faisais soixante-douze fautes dans ma dictée. Dans mon milieu on
parlait en italien alors avec le mot cheval, je faisais « cavale »
»297.
« Je ne travaillais pas beaucoup à la maison et
j'étais toujours à parler patois, mon développement
était limité »298.
Souvent, l'apprentissage du français se fait, en grande
partie en tout cas, à la maison. La volonté d'apprendre la langue
du pays d'accueil est souvent motivée par une forte pression familiale,
les parents parlant français pour aider à l'intégration
des enfants. Non seulement, la situation des élèves dont la
langue maternelle est l'italien ou un de ses dialectes est plus difficile que
celle des Français en raison de leur mauvaise connaissance de la langue
française, mais ils peuvent rarement se faire aider à la maison
pour leurs devoirs. En général, cependant, l'échec est
relativement passager. L'apprentissage du français se fait rapidement
pour différentes raisons : la proximité de langue entre les deux
pays sans nul doute, mais aussi le fait que les jeunes enfants
295 Témoignage de I. CAGNATI, « Je suis restée
une étrangère », Sud-ouest dimanche, 16 et 25 mars 1985.
296 Une femme originaire du Nord de l'Italie, lors de la
conférence sur les Italiens de Saint-Nazaire, vendredi 30 avril 2010,
Maison de quartier de Méan Penhoët.
297 Entretien avec Mario MERLO, (1er décembre
2009 -- Basse Goulaine).
298 Entretien avec WM (27 octobre 2009 - Sainte Marguerite).
99 ont une forte capacité d'apprentissage. Par
ailleurs, connaître la langue du pays d'accueil est nécessaire,
que ce soit pour se faire accepter en classe, par la pression exercée
par les parents, ou encore pour communiquer, voire pour répondre aux
quolibets des camarades d'école comme nous l'avons vu
précédemment. Citons ainsi le syndicaliste Albert Balducci
scolarisé dans l'Est, à la frontière allemande :
« J'ai eu un autre instituteur, d'origine italienne,
d'origine romagnole. C'est-à-dire que c'était l'émigration
d'avant la guerre de 1914. [...] Et lui, il comprenait ce que je disais vu
qu'il avait appris le méme dialecte que moi. Il faisait semblant de ne
pas comprendre, mais il comprenait. Il était de la méme
région que mon père, à dix kilomètres près.
Il m'a aidé. Six mois après, je connaissais la langue. Á
l'époque, il y avait deux cours par classe. Chaque année, je
faisais deux cours. Et puis à 13 ans j'ai passé mon certificat
d'études.
Q. : Il y avait d'autres élèves qui ont eu
les mémes difficultés que vous ?
Oui, beaucoup. Tous les nouveaux qui arrivaient. Faut dire
qu'à l'école, à Hussigny, on était plus de la
moitié qui étaient fils d'immigrés italiens.
Là-dessus, il y avait beaucoup de nouveaux arrivants
»299.
Dans le cas d'Albert Balducci, nous pouvons voir que les
difficultés de départ sont conséquentes mais que
l'apprentissage est rapide puisque, chaque année, ses progrès lui
permettent de passer deux classes. Les difficultés ne sont pas toujours
liées uniquement aux problèmes de maîtrise du
français. Si les enfants de l'immigration ont un rôle de prisme
pour révéler les dysfonctionnements de l'ensemble du
système scolaire, les écoliers autochtones peuvent
présenter des difficultés semblables à nos témoins
sur bien des points. Le travail des instituteurs sur les échecs des
élèves d'origine étrangère est
conséquent300. La grande majorité des témoins
explique que leurs professeurs cherchaient réellement à les
aider, souvent ils s'accusent eux-mêmes de ne pas avoir travaillé
suffisamment.
« A l'école, je n'étais pas tellement
content d'y aller : je savais que j'étais à la merci de
l'échec donc ce n'était pas la joie. J'avais un an de retard. A
force de me secouer, le frère Clément qui me disait « vous
aller encore redoubler », ça m'a réveillé ! [...]
C'était quelqu'un de bien, il m'a aidé à décoller.
»301.
Les « cancres » payent souvent au prix fort leurs
mauvais résultats, culpabilisés par des parents faisant
état de leurs sacrifices et de la nécessité de
l'hypercorrection sociale, de là aussi peuvent s'ancrer des
réactions de résistance à cette normalisation comme
l'explique Pierre Milza qui dit qu'« on trouve des Ritals parmi les plus
irrécupérables des cancres, et pas toujours
299 Albert BALDUCCI interviewé par P. MILZA, Voyage en
Ritalie, Paris, 1993, (p. 329).
300 R. BERTHELIER, Enfants de migrants à
l'école française, Paris, 2006 (p. 96 à 110).
301 Entretien avec Mario MERLO, (1er décembre
2009 -- Basse Goulaine).
100 pour des raisons qui tiennent au QI de
l'intéressé ou au caractère peu porteur de son milieu
social et familial. Nombreux sont d'ailleurs, parmi ces rebelles, ceux qui,
empruntant d'autres voies que celles de la réussite scolaire,
effectueront de spectaculaires percées sociales »302.
Se poser la question de l'échec scolaire, c'est aussi
se poser la question des remèdes possibles. Quelles étaient les
réactions des instituteurs face aux élèves en
difficulté ? On trouve toutes sortes d'attitudes dans les
témoignages, l'enseignant abandonnant parfois l'écolier dans
l'incompréhension la plus totale du français au fond de la
classe, d'autres fois, comme dans le cas précédemment cité
de Mario Merlo, on rapporte le cas de professeurs s'acharnant à aider
l'enfant en échec303.
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