CONCLUSION
Quelle conclusion apporter à cet état des lieux
du médicament biologique aujourd'hui, étant donné qu'une
grande partie de son sort dépend encore d'évolutions à
venir ? Les interrogations demeurent autour du biosimilaire et
nécessitent des éclaircissements de la part des autorités
compétentes. Le développement de ce médicament aux
importantes potentialités thérapeutiques n'est possible que si
des normes solides et complètes sont mises en place. Le biosimilaire est
amené à se développer inexorablement, car il cristallise
l'espoir d'une possible réduction des dépenses de santé
pour les pouvoirs publics mais aussi une possibilité d'accéder
à un traitement ciblé à moindre coût.
Toutefois la nature de ce médicament le subordonne
à de nombreux facteurs contraignants qui sont susceptibles de constituer
des obstacles à son développement. Une prise de conscience
internationale est nécessaire, en raison de la mondialisation des
échanges, afin de permettre une consolidation de ce marché. Bien
qu'une course des acteurs économiques s'amorce, rien ne permet d'avoir
une réelle visibilité du futur marché des biosimilaires.
Cela s'explique par une carence de la législation américaine - et
ce malgré la place prédominante des États-Unis - mais
aussi par un manque de diffusion de l'information sur ce produit. Le
biosimilaire reste un produit connu par un cercle restreint
d'intéressés, ce qui ne favorise pas son
développement. Le brouillard entourant le biosimilaire s'illustre
également dans la qualification de celui-ci : si la
législation européenne a opté pour le terme de
biosimilaire, il est fréquent de retrouver le terme
biogénérique, ce qui constitue un abus de langage étant
donné que le biosimilaire ne saurait être un
générique d'un médicament de référence.
Le sort du biosimilaire dépend encore largement
d'évolutions à venir, notamment dans le domaine de la
législation européenne et américaine. Ses grandes
potentialités, que la recherche est encore en train de mettre au jour,
sont proportionnelles à la complexité d'un médicament qui
se distingue de son équivalent chimique, justifiant ainsi une prudence
accrue lors de sa mise sur le marché. Aux grandes potentialités
thérapeutiques, correspondent aussi des intérêts
financiers : ceux des laboratoires, qui espèrent faire des profits,
et ceux des pouvoirs publics, soucieux de réduction des dépenses
publiques. Ces espoirs de profits financiers sont contrebalancés par des
coûts de production forcément plus élevés que ceux
du médicament issu de l'industrie chimique.
Les différents acteurs du biosimilaire, pour arriver
à une diffusion plus massive de leurs produits, devront donc relever un
certain nombre de défis : oeuvrer à l'élaboration
d'une juridiction adaptée à ce type de médicament bien
spécifique qui nécessite une prise de précaution
renforcée par rapport à son équivalent chimique ;
atteindre des coûts de production qui satisfassent aux exigences en
termes de sécurité sanitaire mais permettent aussi de mettre sur
le marché des produits qui assurent une certaine marge d'économie
par rapport aux médicaments de référence ; et enfin
mieux communiquer autour de ce produit pharmaceutique trop peu connu, afin de
faire connaître ses grandes potentialités et de rassurer. Le
biosimilaire a donc encore de nombreuses années devant lui. »
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