CHAPITRE I : AMELIORER LA GESTION DES
OPERATIONS COURANTES
Section 1 : RENFORCER LES RESSOURCES HUMAINES
Paragraphe 1 : La phase
d'évaluation des capacités
Il s'agira à ce niveau précis d'évaluer les
compétences, les connaissances du personnel intervenant dans la gestion
du portefeuille maladie.
Des évaluations sont déjà faites de
façon trimestrielle par la Direction Technique et Commerciale. Mais
elles sont limitées. L'évaluation du personnel ne devrait
pas servir de contrôle mais plutôt de moyen pour
s'améliorer.
Ainsi après une bonne phase d'évaluation de tous
les acteurs de la gestion, la direction pourra détecter les faiblesses
en vue de proposer un chronogramme de formation pour rendre performant la
qualité du travail personnel.
Paragraphe 2 : la phase de la
formation
Il s'agira pour la Direction de faire des formations en ce qui
concerne le fonctionnement du contrat d'assurance maladie et sa gestion.
En effet, le rédacteur production doit maîtriser le
contrat dans son intégralité pour être plus efficace dans
son travail, pour avoir des aptitudes plus professionnelles. Celui-ci peut
alors mieux présenter le produit à l'assuré. Ainsi lors de
l'entretien de l'assuré, il est à mesure de répondre aux
préoccupations de l'assuré quant il s'agira de parler des
prestations, du remboursement des frais, des spécificités de
chaque gestionnaire.
Il est important que l'agent soit donc formé sur les
différents aspects du contrat d'assurance maladie. Les informaticiens en
charge de la conception du logiciel doivent eux aussi être formés
sur les outils utiles à une meilleure conception du logiciel,
adaptée aux méthodes de travail, ainsi que les comptables sur les
méthodes de travail.
Paragraphe 3 : Harmonisation des
méthodes de travail
On parle d'harmonisation quand il y a entente, symbiose
concordance. Il est important que les méthodes de travail soient connues
des deux parties qui travaillent en collaboration de sorte à pouvoir
mieux les harmoniser. Nous proposons donc qu'il y ait des séances de
travail avec les gestionnaires pour que leurs méthodes de travail soient
connues par l'assureur et vice-versa. Puis à l'issue, il faut que chaque
partie énumère les difficultés rencontrées dans la
collaboration avec l'autre, et exprime par la suite ses besoins et ce qu'elle
attend de l'autre pour l'avenir.
Par ailleurs, après que chaque partie ait analysée
les informations qu'elle aura obtenu de ces séances de travail, les deux
auront une séance de travail qui sera spécifique à
l'harmonisation du travail pour un meilleur rendement du travail.
Paragraphe 4 : la nécessité
d'une division statistique
Nous proposons la mise sur pied d'une cellule statistique qui
sera chargée de faire des études poussées sur les
statistiques des remboursements effectués, les frais exposés par
les assurés, l'ajustement des tarifs maladie, des études sur la
rentabilité du portefeuille maladie.
A- Les outils utiles au travail de la cellule
statistique
1-Les outils de mesure de la rentabilité du
portefeuille
a- L'analyse technique :
le rapport sinistre à prime
On appelle rapport « Sinistre à
Primes » de l'exercice de survenance i et on note en
abrégé S/P (ou S/C avec C pour cotisation) vu avec un
délai de j années le quotient de charge finale des sinistres
estimée à partir des paiements effectués jusqu'à
l'année i+j au montant des primes acquises de l'exercice i estimé
à la même date. Ce rapport doit selon la technique de l'assurance
être inférieur ou égal à 65% pour
qu'un produit soit rentable. En effet, selon la technique de l'assurance, pour
une prime de 100 francs encaissée, nous avons 65 francs
constituant la prime pure, 7 francs correspondant aux frais de
gestion, 8 francs aux frais d'acquisitions et 20 francs
alloués au paiement des commissions.
On a une décomposition comme suit :
- 65 francs de prime pure
100 francs de primes - 7 francs de frais
de gestion
- 8 francs de frais d'acquisition
- 20
francs de commission
Le terme de prime pure désigne le
montant servant à couvrir le risque garanti. En d'autres termes, la
prime pure est la partie de la prime servant à payer les sinistres.
C'est pour cette raison qu'en matière de recouvrement, il importe de
pouvoir encaisser au moins 65% des primes émises.
Les frais de gestion sont les frais
supportés par l'entreprise dans l'exercice de ses activités. Ils
englobent les salaires, les charges d'électricité, de loyer,
d'eau, les fournitures de bureau, et tous autres frais liés à la
gestion .
Les frais d'acquisition correspondent aux frais
engagés par l'entreprise pour générer la part des primes
d'acquises correspondant aux affaires nouvelles de l'exercice.
Les commissions sont des montants
attribués aux apporteurs d'affaires en guise de
rémunération.
b- L'analyse
comptable
Le résultat d'une entreprise sur une période
donnée est égal à la différence entre d'une part,
les produits et, d'autre part, les charges (d'exploitation, financières
et exceptionnelles) engagées sur la même période, ainsi que
l'impôt sur les sociétés. Il se calcule en déduisant
du résultat courant avant impôts (différence entre le
résultat d'exploitation et le résultat financier) toutes les
charges non encore prises en compte dans la détermination des soldes
intermédiaires. C'est ainsi qu'on peut ajouter, à ce niveau, les
quotes-parts des résultats des sociétés non
consolidées.
En assurance, ce calcul se fait comme suit :
Primes acquises
|
PA
|
Charges de sinistres estimée définitive
|
- Ch Sin
|
Résultat technique brut
|
= RTB
|
Frais de gestion
|
-FG
|
Frais d'acquisition net de la variation
|
+FRA-Var
|
Produits financiers
|
+PF
|
Solde de réassurance
|
-REASS
|
Résultat avant impôts sur les
sociétés
|
=RAVIS
|
Impôts sur les sociétés
|
-IS
|
Résultat net
|
=RN
|
Calcul du résultat net
comptable en assurance
c-L'analyse financière du
portefeuille
· Le taux de rendement interne
(TRI)
Il s'agit du taux de rendement interne qui équilibre les
flux financiers entre l'actionnaire et les opérations d'assurance
liées aux contrats en portefeuille. On tient compte ici, du fait que
l'activité nécessite un niveau minimum de fonds propres qui
doivent être rémunérés.
La rentabilité des capitaux investis (Return on
equity or ROE)
Il s'agit du ratio entre le résultat comptable de
l'exercice et les fonds propres disponibles à l'ouverture de l'exercice
ou les primes de l'exercice. Il traduit le retour sur investissement pour les
actionnaires. Ce qui nous donne la formule suivante :
Résultat net comptable de l'exercice n
ROE(n)=
Fonds propre à l'ouverture de l'exercice
n
2-Les outils utiles à l'étude technique
de la consommation
a- Les statistiques par acte
médical
Les statistiques seront établies en prenant en compte le
nombre de sinistres par acte, le coût des sinistres par acte.
A l'aide des chiffres obtenus, on détermine les actes
médicaux sur lesquels la fréquence des sinistres est
élevée et ceux sur lesquels le montant est élevé.
L'acte sur lequel il y aura le plus de sinistres sera appelé
« STAR » et celui sur lequel le montant
sera le plus élevé sera appelé
« LOST ».Voici un exemple de
simulation :
Utilisons cet tableau issu des Statistiques maladie transmises
par ASCOMA pour la période
Allant du 01er Juillet au 30 Septembre 2008. Elles
concernent l'assurance maladie du personnel de GNA-CI.
ACTES MEDICAUX
|
Nombres de sinistres
|
Montant (en FCFA)
|
actes de biologie
|
1
|
24 672
|
actes de spécialité
|
0
|
0
|
actes d'auxiliaires médicaux
|
0
|
0
|
consultations
|
21
|
162 400
|
hospitalisations
|
1
|
243 182
|
imageries
|
1
|
12 000
|
paires de lunettes
|
2
|
388 000
|
ordonnances pharmaceutiques
|
24
|
148 092
|
petits soins
|
0
|
0
|
soins et traitements à l'étranger
|
0
|
0
|
soins et prothèses dentaires
|
0
|
0
|
transport
|
0
|
0
|
Nombre et montant de sinistres par acte
médical
Graphique relatant le nombre de sinistres
par acte médical
Graphique relatant le montant des frais
exposés par acte médical
· Interprétation des
données
Ici on voit clairement que les actes sur lesquels il y a plus de
réalisations (sinistres) sont les consultations et les petits soins.
Nous avons ici pour « STAR », les
ordonnances pharmaceutiques qui notamment sont relatives aux
consultations où le nombre de sinistres est presque égal à
celui des ordonnances pharmaceutiques.
Par ailleurs, il se trouve que le
« LOST » est celui des paires de
lunettes.
On peut donc jeter un coup d'oeil de plus près aux
documents originaux et faire des vérifications.
Par prolongement des analyses, on peut rechercher l'acte
médical sur lequel pendant un exercice, il y a plus de sinistres. Une
fois qu'il est repéré, on peut suggérer de faire des
négociations sur le prix de ces médicaments :
c'est-à-dire que si par le biais des conventions liant les gestionnaires
aux centres conventionnés, les coûts des prestations sont
réduits, on peut réduire ainsi le montant total des sinistres.
3- l'utilisation des indicateurs de
performance
Un indicateur est une information ou un ensemble d'informations
contribuant à l'appréciation par le décideur d'une
situation. Un indicateur de performance est une mesure ou un ensemble de
mesures braquées sur un aspect critique de la performance globale de
l'organisation.
Il est bon pour mesurer la performance des prestations
effectuées par l'entreprise d'initier les indicateurs.
En voici quelques exemples.
· le taux de renouvellement
(TR) des contrats qui se calcule comme suit :
Nombre de polices renouvelées
TRC=
x 100
Nombre de polices initiales
Les polices non renouvelées correspondent ici aux polices
résiliées à la demande du client
Il nous permet de mesurer le degré de fidélisation
de la clientèle.
Il doit être supérieur ou égal
80%.
Il est nécessaire pour attirer l'attention de la compagnie
sur une mauvaise qualité éventuelle des prestations. En effet, si
nous avons par exemple un TR qui s'élève à 25%. Cela
signifie que près de 75% des polices ont été
résiliées. Il va falloir trouver la raison d'un tel
résultat.
· La proportion du nombre de sinistres par acte
médical et par assuré.(PNSAA)
Il se calcule pour chaque acte médical comme
suit :
Nombre de sinistres
PNSAA =
x 100
Nombre total de sinistres
En établissant les statistiques, si l'on se rend compte
que pour un assuré donné, il y a par exemple les analyses
médicales qui constituent à elles seules 90% du nombre total de
sinistres, cela va attirer l'attention de la compagnie.
· Le nombre de seuils atteints par acte
médical et par assuré (NSAA)
Il s'agit de compter le nombre d'actes médicaux sur
lesquels les plafonds ont été atteints.
Il doit être inférieur ou égal à
trois.
Dans le cas où celui -ci est supérieur à
trois, l'assuré doit faire l'objet d'un contrôle particulier. Ce
peut être un cas de fraude.
· Le délai de remboursement des frais
exposés (DRFE)
Il s'agira ici de recenser pour chaque réclamation
effectuée, le délai de remboursement.
Afin de mettre en exergue, non seulement les délais ayant
dépassé les normes fixées mais aussi de réajuster
au besoin les durées fixées dans les normes. En effet, supposons
par exemple que pour les cas d'hospitalisation, le gestionnaire ait
défini huit jours (8) ouvrables, et qu'il y ait une
particularité au dossier qui empêche le gestionnaire de
répondre dans le temps, la cellule d'études statistiques en
faisant son rapport fera ressortir les particularités au dossier. Par
ailleurs, si on constate que le gestionnaire n'arrive pratiquement pas à
respecter les délais, il faudra chercher les causes et réajuster
les délais au besoin.
· Le délai de livraison des cartes
(DLC)
Cet indicateur nous permettra de définir par exemple au
mieux les délais en fonction du nombre d'assurés, par exemple par
tranches.
4-Les études de modélisation
Elle consiste à construire des modèles
mathématiques à partir des données statistiques. En effet,
en utilisant les lois statistiques, la compagnie est à mesurer de
connaître la distribution de la fréquence des sinistres, la
distribution du nombre de sinistres.
Une fois que la distribution d'un événement a
été déterminée, il est facile de faire des
prévisions, de porter un jugement, faire des ajustements.
Paragraphe 4 : La nécessité
de l'intervention d'un médecin dans la gestion interne
Il est important de faire intervenir un médecin qui aura
en charge d'étudier les remboursements pour les contrats
gérés au siège, faire des observations sur les
informations figurant sur le bulletin d'adhésion, faire des analyses sur
les remboursements effectués par nos gestionnaires sur la base des
pièces que l'on recevra.
Il pourra ainsi déceler des incohérences dans les
prescriptions effectuées suite à des consultations, des frais
exposés sans lien direct avec la maladie déclarée. Ce qui
pourrait être des cas susceptibles de fraude
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