A. Le contexte socio-politique d'avant 1990.
Juste après l'accession du pays à sa
souveraineté nationale et internationale, le 30 juin 1960, le pays a
débouché sur la destitution puis l'assassinat du premier ministre
Patrice LUMUMBA, le 17 janvier 1961, puis sur un coup d'Etat de MOBUTU qui,
à partir de 1965, met en place un système dictatorial qui durera
32 ans.
1973 année dite de la « Zaïrianisation »
des entreprises étrangères, les difficultés
financières voient le jour et ne cessent de s'aggraver. En 1976, MOBUTU
est contraint de rétrocéder les entreprises
étrangères « zaïrianisées » et de mettre en
oeuvre des programmes successifs de stabilisation. Cela va aboutir à la
dévaluation de la monnaie du pays, pas moins de six fois entre novembre
1978 et février 1980, sous la supervision du FMI. 89
La succession des mesures mises en place n'étant pas
suffisante pour enrayer la crise, en septembre 1983, le Zaïre entame un
programme d'ajustement structurel : c'est alors que commence les années
dites de la « rigueur » orchestrées par le premier Ministre
Kengo wa DONDO avec le soutien du FMI et de la Banque Mondiale. Le service de
la dette mobilise plus de deux tiers des dépenses de l'Etat. Les coupes
sombres dans les dépenses sociales impliquent notamment que les soins de
santé deviennent payants et les emplois de la moitié des
enseignants sont supprimés. 90
A la chute du mur de Berlin et l'effondrement du bloc
soviétique, le régime de MOBUTU qui se profilait progressivement
en «plaque tournante» des opérations occidentales
occupées en Afrique en luttant contre les mouvements de
libération et les pays appuyés par le bloc soviétique,
perd soudainement de sa superbe. MOBUTU devient une relique dictatoriale d'un
temps désormais révolu. Ceci va l'amener, le 24 avril 1990,
à dissoudre son parti unique, le MPR, et feint de s'ouvrir au
multipartisme, en créant de toutes pièce une multitude des partis
politique.
B. L'Après 1990 à nos jours.
Les pillages orchestrés par l'armée, entre
1991et 1993, fait sombrer le pays dans une situation chaotique. En juillet 1991
la Conférence Nationale Souveraine fut organisée. Elle avait
porté au poste de premier Ministre Monsieur TSHISEKEDI, qui n'a
duré que 8 mois, ce qui a bouleversé tout l'espoir du peuple
fondé sur ladite conférence.
En 1994, après le génocide au Rwanda, les
réfugiés rwandais se sont installés à l'est du
zaïre et parmi eux se trouvaient des soldats du gouvernement déchu
avec armes et
89 Banque mondiale, op.cit, p. 136
90 M. EKWA, « L'Ecole trahie », cité
par le CWBCI, Idem.
munition qui s'organisaient dans les camps pour
reconquérir le pouvoir à Kigali contre l'armée du FPR
dirigée par Paul KAGAME.
C'est dans ce contexte que prend forme la guerre au
Congo-Zaire dirigée par une coalition rwandaise-ougandaise-alliance des
forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) avec
comme objectif : attaquer le pays, démanteler les camps de
réfugiés et continuer son avancée jusqu'à Kinshasa.
Ceci avait provoqué la chute de MOBUTU, le 17 mai 1997, avec comme
président autoproclamé, le leader de l'AFDL,
Laurent-Désiré KABILA.
En Août 1998 se déclenche une nouvelle guerre
à l'est du pays dirigée par le RCD soutenu par le Rwanda, puis
quelques temps par le MLC soutenu par l'Ouganda. Cette guerre de près de
cinq ans provoque la mort de plus de trois millions de personnes et divise le
pays jusqu'à ce que Laurent-Désiré KABILA soit
assassiné en janvier 2001, que son fils Joseph KABILA le remplace et
qu'un accord de paix soit signé en décembre 2002 à
Pretoria, pour amorcer le 30 juin 2003 sur une transition fondée sur la
logique du « 1+4 », c'est-à-dire, un Président et
quatre vices présidents.
Cette transition, longue de trois ans, a permis l'adoption par
référendum en décembre 2005 d'une nouvelle Constitution et
la réalisation d'élections en 2006.
Voilà le contexte dans lequel les dirigeants de la RDC,
ont pris part à côté de ceux du monde entier, en septembre
2000, pour mettre sur pied la déclaration du millénaire
proclamant les objectifs à réaliser à
l'échéance 2015 dont le droit de l'enfant à
l'éducation. Mais pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants
du présent droit, il sied de procéder par une analyse
contextuelle des conditions scolaires en RDC.
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