3-2-2. MICROFINANCE ET INTEGRATION REGIONALE
Le rôle de la microfinance est faible dans ce domaine
à cause de l'insuffisance de la couverture des régions
frontalières par les EMF. Nous avons toutefois relevé une
propension des populations des pays voisins de la CEMAC à ouvrir les
comptes dans les rares EMF installés en zone camerounaise, en
prévision des achats à effectuer auprès des
commerçants Camerounais. Quelques établissements effectuent
l'accompagnement de la commercialisation de produits alimentaires à
destination de ces pays en termes de préfinancement de la collecte des
marchandises et de `'rapatriement'' du produit de la vente vers la ville
d'origine. Mais il faut reconnaître que ce champ est encore
véritablement en friche par rapport à tout le potentiel qu'il
recèle. Un produit conçu par un des cabinets de formation
visités par nous est porteur de beaucoup d'espoirs pour l'impulsion du
commerce entre les grandes régions du Cameroun et entre le Cameroun et
les pays voisins. Nous le présentons à (l'encadré 3,
confère annexe III).
3-2-3. MICROFINANCE ET PROMOTION DU GENRE
La Microfinance est un important facteur de résorption
du déséquilibre social en défaveur des femmes. Celles-ci
ont généralement la responsabilité d'assurer la nutrition
du foyer, l'habillement, l'éducation des enfants et même les soins
de santé alors qu'elles sont lésées dans la distribution
des moyens de production et du pouvoir. Grâce à divers
mécanismes d'épargne, de prêts et d'assurances, la
microfinance leur permet d'acquérir un capital productif, de se
prémunir contre les incertitudes, d'initier des petites activités
génératrices de revenus, voire même de développer
de véritables entreprises. Les femmes productrices ont voix au chapitre
dans la résolution des problèmes de la communauté,
bénéficient de plus de considération de la part de leurs
époux et l'équilibre du ménage en est consolidé
comme l'illustrent les cas de Margo et Yvonne dans les encadrés 4 et 5
confère annexe III.
D'une manière générale, la microfinance
facilite l'intégration sociale des pauvres en
permettant leur réinsertion économique. Non
seulement elle apporte des solutions directes à leurs
préoccupations économiques, mais elle participe aussi à la
construction de la paix sociale. Les impacts positifs sont constatés
aussi sur le plan de la santé, de l'alimentation et de l'accès
à l'éducation de base.
3-3. DIFFICULTES RENCONTREES ET LIMITES DE
L'ETUDE
Les difficultés n'ont pas
manqué de jalonner l'étude. Elles peuvent être
résumées comme ci-après :
- la difficulté liée à l'accès aux
différentes structures (difficultés d'accès à
l'information à la COBAC et aux EMF), ceci s'explique par le fait qu'il
faut d'abord une autorisation écrite du Directeur de la
Coopération financière de la monnaie et des assurances du MINFI.
Aussi, cette situation est caractéristique du refus et de la
réticence desdites structures à mettre des informations à
la disposition des chercheurs;
- les longues attentes dues à l'occupation des
personnes à rencontrer ;
- l'indisponibilité des informations dans les diverses
structures et au niveau de la sous-direction de la microfinance du
MINEFI;
- l'absence prolongée de l'encadrement et des
personnes ressources ;
- les différents lieux de recherche sont
éloignés de Yaoundé ;
- aussi, le budget dont nous disposions ne suffisait pas pour
exécuter à la lettre la
recherche sur toute l'étendue du
territoire camerounais selon le programme préétabli;
- de même, la recherche n'a pas embrassée tous
les aspects que connaissent les
structures de microfinance au Cameroun.
- La brièveté du temps imparti pour couvrir
les 10 provinces (moins d'un mois) qui les a obligé à
écourter la liste des contacts et même à ne pas aller aussi
loin qu'ils l'auraient souhaité dans certains entretiens ;
- la résistance de nombreux EMF à fournir des
informations sur leurs activités, surtout
par écrit. Ainsi, n'avons-nous pas eu le retour de
nombreux questionnaires laissés à ces
institutions.
CHAPITRE IV
VERIFICATION DES HYPOTHESES ET
RECOMMANDATIONS
4-1. VERIFICATION DES HYPOTHESES
4-1-1. VERIFICATION DE L'HYPOTHESE
N°1
Par rapport à l'hypothèse n°1, les
éléments d'appréciation jugés utiles à
savoir : le
nombre de fois que le règlement CEMAC/COBAC a
été vulgarisé, ou diffusé ; le nombre de
séminaires organisés par l'organe de supervision et la sous
direction de la microfinance du MINEFI; l'examen du plan de
communication ; le nombre de contrôles organisés par la
supervision sont des paramètres réalistes pour confirmer ou
infirmer cette assertion.
Le tableau n°17ci-dessous illustre l'analyse de notre
hypothèse :
Tableau n°17 : Analyse de la
vérification de l'hypothèse n°1
Echelle d'appréciation
Indicateurs
|
Déficient
|
Faible
|
Acceptable
|
Très bien
|
Excellent
|
Moyenne
|
Total
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
|
|
Programme de vulgarisation, diffusion et sensibilisation
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
10
|
Séminaires organisés par l'autorité
monétaire
|
|
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
4
|
10
|
Nombre de contrôles organisés par la supervision
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
10
|
Effectifs, qualification, capacité et compétence
des RH et RF de la supervision et de sous-direction du MINEFI
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
10
|
Nombre de formations organisées par les intenses de
supervision
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
10
|
Existence d'un plan de communication
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
10
|
Total
|
3
|
4
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
11
|
60
|
0,5
|
0,67
|
|
0,67
|
|
|
|
|
|
|
1,83
|
10
|
- Lorsqu'on sait que le règlement CEMAC/COBAC relatif
aux conditions d'exercice et
de contrôle de l'activité de la microfinance doit
être respecté par tous les acteurs impliqués dans ladite
activité sous le regard de l'organe de la supervision et de la sous
direction de la microfinance du MINEFI, il convient de souligner qu'au cours de
nos recherches, 98% des EMF interrogés au Cameroun déclarent
n'avoir jamais suivi de programmes de diffusion, de sensibilisation ou de
vulgarisation exécutés ou organisés par l'autorité
monétaire (sous direction de la microfinance) selon le cas, la note de
2/10 est attribuée au secteur d'une part. D'autre part, la
sous-direction de la microfinance du MINEFI reconnaît avoir à
peine depuis l'avènement de la réglementation en 2002, avoir
organisé trois (3) séminaires.
- Le nombre de contrôles organisés par l'organe
de supervision confère tableau n° 10 de la page 51 , nous permet de
dire que la supervision est défaillante et déficiente quant
à ses attributions en zone CEMAC et
particulièrement au Cameroun.
- Concernant les formations organisées, attributions
qui incombent à l'autorité monétaire qui est
représentée par la sous-direction de la microfinance, les
recherches effectuées à cet effet, nous font savoir qu'aucune
formation n'a été dispensée depuis 2002, date de la
promulgation dudit règlement. Par ailleurs, aucun suivi de l'application
de la réglementation relative à la microfinance n'a
été fait. De nos enquêtes, il ressort qu'aucun EMF au
Cameroun n'a bénéficié de la formation sur la
réglementation.
- Les effectifs, la qualification, la compétence et la
capacité de ressources humaines et financières du
département de la microfinance de la COBAC (supervision) et la
sous-direction de la microfinance du MINEFI doivent attirer l'attention de tous
les acteurs intervenant dans le secteur. Pour ce faire, ces
éléments sus-cités doivent être pris en
considération selon les besoins réels qu'exprime le secteur.
C'est ainsi que les besoins de sincérité, d'objectivité et
de réalisme nécessitent un ciblage, la supervision en zone CEMAC
ne saurait fonctionner ou faire fonctionner le secteur Camerounais avec un
effectif de sept (7) personnes non spécialistes en microfinance, encore
moins la sous-région pour ne citer que cet exemple. L'inexistence du
budget annuel est un handicap pour la supervision du secteur.
- Quant à l'examen du plan de communication, il est
caractéristique d'un
Chronogramme ou d'une stratégie mettant en exergue les
actions prioritaires, les tranches d'antenne, les durées et les
périodes retenues dans le but de réaliser ledit plan. Il convient
de constater dans notre cas, qu'aucun plan n'existe au niveau de la
sous-direction de la microfinance du MINEFI selon l'enquête menée
à cet effet.
En conclusion de tout ce qui précède, il ressort
du tableau n°17, que le résultat de 1,83/10 obtenu est nettement en
dessous de la moyenne. Nous sommes donc en droit de dire que l'hypothèse
H1 selon laquelle, l'insuffisance des mécanismes d'appropriation
du règlement CEMAC/COBAC par la supervision et les structures d'appui
est à l'origine de la difficulté de son application est
confirmée.
4-1-2. VERIFICATION DE L'HYPOTHESE
N°2
Concernant la deuxième hypothèse, au niveau du
secteur de la microfinance du Cameroun, nous avons fait des recherches afin
d'identifier les contraintes liées aux EMF quant à l'application
de la réglementation prudentielle. Il convient de considérer les
éléments caractéristiques que nous avons retenus pour
confirmer ou infirmer notre hypothèse. Il s'agit notamment du niveau de
qualification du personnel opérationnel et stratégique des
EMF ; de l'information sur la réglementation ;
particulièrement celle dite prudentielle ; du niveau de
professionnalisme des EMF ; des moyens mis en oeuvre par les EMF pour se
former et s'informer des méthodes d'application dudit
règlement ; des mécanismes d'appropriation du
règlement CEMAC/COBAC (différents modules de cours
organisés, ratios expliqués) ; des moyens financiers
nécessaires et disponibles ; de l'existence du budget ; des
outils de gestion détenus par les EMF et enfin du fonctionnement de
l'ANEMCAM.
Pour ce faire, par rapport à l'analyse des
éléments du tableau n°18 ci-dessous, nous disons
que :
Tableau n°18 : Analyse de la
vérification de l'hypothèse n°2
Echelle d'appréciation
Indicateurs
|
Déficient
|
Faible
|
Acceptable
|
Très bien
|
Excellent
|
Moyenne
|
Total
|
Indicateurs
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
|
|
Nombre des EMF possédant le recueil de textes COBAC
|
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
10
|
Etablissement et existence des rapports d'activités
|
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
10
|
Niveau de qualification du personnel;
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
10
|
Niveau d'interprétation des ratios à appliquer aux
EMF ;
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
10
|
Niveau de professionnalisme des EMF ;
|
|
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
4
|
10
|
Inexploitation du document recueil de textes COBAC
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
10
|
Moyens mis en oeuvre par l'EMF pour se former et s'informer des
méthodes d'application du règlement
|
|
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
4
|
10
|
Mécanismes d'appropriation du règlement
CEMAC/COBAC (modules de cours organisés, ratios);
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
10
|
Les moyens financiers nécessaires et disponibles
|
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
10
|
Niveau de la maîtrise des normes prudentielles ;
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
10
|
Niveau de fonctionnement de l'ANEMCAM
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
10
|
TOTAL
|
3
|
6
|
9
|
8
|
|
|
|
|
|
|
26
|
110
|
0,27
|
0,54
|
0,81
|
0,72
|
|
|
|
|
|
|
2,34
|
10
|
Source : travaux de l'auteur
- le premier élément caractéristique
observable est l'existence du recueil de textes COBAC au sein des EMF. Nous
avons constaté au cours de nos recherches que sur dix (10) EMF
enquêtés, trois (3) à peine ont à leur portée
le recueil des textes relatifs à l'exercice des activités de
microfinance de la COBAC.
- L'établissement et l'existence des rapports
d'activités impliquent au moins la reconnaissance et l'existence du
règlement CEMAC/COBAC de la part des EMF qui les fournissent à la
supervision à temps.
- le niveau de qualification du personnel fait
transparaître le profil de chaque employé ou dirigeant intervenant
au sein des EMF à travers les documents fichiers d'une part. D'autre
part, il convient de signaler aussi que 98% du personnel stratégique et
opérationnel interrogé au niveau du secteur de la microfinance au
Cameroun ont un niveau de qualification relativement faible.
- Concernant le niveau d'interprétation des ratios
à appliquer aux EMF, il y a la
méconnaissance, l'absence de professionnalisme et de
formation. La réglementation prudentielle nécessite une
interprétation aisée qui permet de rendre les actions du secteur
efficaces et efficientes. Ainsi, 96% de personnes menant les activités
dans le secteur de la microfinance au Cameroun interprètent peu la
réglementation prudentielle.
- Quant au niveau de professionnalisme, il reste encore
à une échelle inférieure de la
moyenne, nonobstant la conversion de la quasi-totalité
des banquiers dans ledit secteur. Il convient de révéler que le
professionnalisme des EMF dans le secteur de la microfinance au Cameroun est
déficient et mérite une attention particulière afin
d'accomplir toutes ses prouesses dans la lutte contre la pauvreté.
- L'inexploitation du recueil des textes de la COBAC, fait
transparaître le niveau de qualification et de professionnalisme de
chaque EMF. Elle est caractéristique du déficit de
compétence.
- Parlant des moyens mis en oeuvre par les EMF pour se former,
s'informer des
méthodes d'application du règlement CEMAC/COBAC,
les EMF doivent chercher à s'approprier dudit règlement en
investissant dans le renforcement des capacités de son personnel. Nous
avons constaté que seules quatre (4) % des EMF à peine financent
le renforcement des capacités et surtout ceux de la
2ième catégorie (SA).
- Quant aux moyens financiers nécessaires et
disponibles, les EMF doivent posséder les moyens financiers
adéquats pour faire face à certaines contraintes telles que la
formation, la professionnalisation et l'information. En effet, la
déficience de la supervision (département de la microfinance de
la COBAC) et de l'autorité monétaire (la sous-direction de la
microfinance du MINEFI) amènent et obligent la majorité des EMF
à utiliser leurs propres moyens pour s'approprier de la
réglementation relative à la microfinance.
- Les mécanismes d'appropriation du règlement
CEMAC/COBAC (modules de cours organisés, ratios) constituent des
stratégies susceptibles de rendre l'application facile. Pour ce faire,
le secteur comptait sur l'autorité monétaire (sous-direction de
la microfinance) et la structure de supervision qui jusqu'ici ne remplissent
pas leur cahier de charge.
- Le niveau de maîtrise des normes prudentielles, il est
très important mais peut être vu
ou observé si la banque des données au niveau du
secteur et les états financiers sont disponibles. Cette banque des
données et les états financiers vont faire ressortir les
résultats des différents exercices de l'activité des EMF
selon les périodes retenues pour notre étude d'une part. d'autre
part, il pourra aussi tenir compte du niveau du personnel stratégique et
opérationnel.
- Le fonctionnement de l'ANEMCAM pourra rendre le secteur
plus performant et avec, l'interprétation des ratios plus aisée.
Notre enquête révèle que l'ANEMCAM est défaillante
et déficiente après un peu plus de quatre ans de promulgation du
règlement CEMAC/COBAC.
En conclusion de cette analyse, il ressort que les contraintes
liées aux EMF, les
informations disponibles et leur exploitation dans la gestion
et l'application de la réglementation prudentielle des EMF au Cameroun
sont d'une importante capitale, car elles permettent raisonnablement de
viabiliser et de sécuriser l'activité d'épargne et de
crédit, voire tout le système financier
décentralisé.
Le résultat obtenu 2,34/10 est largement en dessous de
la moyenne. Nous sommes donc en droit de dire que l'hypothèse H2 selon
laquelle, les contraintes liées aux EMF, les informations
disponibles et leur exploitation dans l'application du règlement
CEMAC/COBAC expliquent la difficulté de son application est
confirmée.
4-1-3. VERIFICATION DE L'HYPOTHESE
N°3
L'hypothèse N°3 est caractéristique
d'indicateurs d'actions. Ces indicateurs d'actions sont
matérialisés dans le tableau n°19 ci-dessous :
Tableau n°19: Analyse de la
troisième hypothèse
Echelle d'appréciation
Indicateurs
|
Déficient
|
Faible
|
Acceptable
|
Très bien
|
Excel
lent
|
Moyenne
|
Total
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
|
|
supervision logée à l'intérieur du
MINEFI
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
10
|
Niveau des effectifs et de la structuration du secteur
|
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
10
|
Niveau de fonctionnement de l'ANEMCAM
|
|
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
4
|
10
|
Niveau de décentralisation du secteur de la
microfinance
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
10
|
Niveau de professionnalisme du secteur de la microfinance
(application des normes)
|
|
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
4
|
10
|
Existence d'un cadre fiscal et comptable approprié aux
EMF
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
10
|
Existence d'une supervision de proximité par le
MINEFI
|
|
|
|
x
|
|
|
|
|
|
|
4
|
10
|
Total
|
1
|
4
|
3
|
12
|
|
|
|
|
|
|
20
|
70
|
0,14
|
0,57
|
0,42
|
1,71
|
|
|
|
|
|
|
2,85
|
10
|
Source : travaux de l'auteur
Ainsi, ces actions devraient être menées pour
combler des faiblesses, des déficiences énormes constatées
dans le bon fonctionnement du secteur de la microfinance au niveau de la
sous-région et particulièrement au Cameroun pour lui permettre de
remplir toutes ses prouesses dans la lutte contre la pauvreté. Il est
important tout d'abord au niveau national de loger la supervision à
l'intérieur de l'autorité monétaire. Aussi faut-il
définir la politique réaliste de l'autorité
monétaire relative à la supervision, au suivi et à
l'application du règlement CEMAC/COBAC.
Deuxièmement, il convient de renforcer les effectifs
des cadres intervenants dans ledit secteur, en faisant des recrutements sur la
base des compétences, et, éventuellement le renforcement des
capacités de ses cadres.
Troisièmement, il faudrait que les EMF et tous les
autres intervenants oeuvrent afin que l'Association Nationale des
Etablissements de la Microfinance (ANEMCAM) du Cameroun soit fonctionnelle dans
des délais raisonnables. En effet, le fonctionnement de cette structure
peut permettre aux principaux acteurs de créer une banque des
données statistiques, de faciliter l'appropriation des textes relatifs
à l'exercice des activités de microfinance, voire de former des
cadres spécialistes en analyse financière.
Quatrièmement, il parait aussi primordial de
décentraliser la sous-direction de la microfinance (de pouvoir
créer des services provinciaux pour permettre de résoudre le
problème d'éloignement et d'inaccessibilité aux potentiels
opérateurs économiques qui veulent s'intéresser au
secteur.
Cinquièmement, les EMF devraient aujourd'hui
bénéficier d'un traitement fiscal et comptable approprié.
Car la fiscalité des EMF commence à constituer un sujet de
controverse dans nombreux pays. Selon les facteurs locaux, les dispositifs
peuvent différer, mais on peut suggérer l'approche suivant comme
point de départ à l'analyse. Elle se fonde sur une distinction
entre taxes imposées sur les opérations financières et la
taxation des bénéfices nets dérivés de ces
opérations.
Quant à la supervision, il est essentiel de
prêter attention de façon précoce et réaliste aux
aspects de la supervision prudentielle en raison de la responsabilité
fiduciaire assumée par l'Etat lorsqu'il accorde des agréments
à des institutions financières. Le public devrait pouvoir
supposer (et il le suppose généralement) que la délivrance
d'un agrément prudentiel à un intermédiaire financier
signifie que les pouvoirs publics assureront effectivement la supervision
prudentielle de cet intermédiaire financier pour garantir la protection
des comptes de dépôt.
Selon le cas, l'hypothèse H3 est une
hypothèse d'actions, sa vérification obéit à
l'ordre de la tendance inverse des données des deux autres
c'est-à-dire que lorsque celles là
confirment, elle à son tour, peut aussi s'infirmer ou
se confirmer.
Ainsi, il ressort donc en conclusion de tout ce qui
précède dans le tableau n°17 ci-dessus que le
résultat de 2,85/10 est insignifiant. Ce qui nous fait dire que
l'hypothèse H3 selon laquelle, l'application
satisfaisante du règlement CEMAC/COBAC implique une série
d'actions coordonnées à différents niveaux
est confirmée.
4-2. RECOMMANDATIONS
Nos recommandations procèdent cinq (5) principaux
axes, (de l'organisation au fonctionnement), qui vont des réformes
institutionnelles jusqu'au raffermissement du partenariat, passant par le
renforcement des capacités techniques, humaines et logistiques.
4-2-1. ORGANISATION
4-2-1-1. Reformes Institutionnelles
v En vue de l'institutionnalisation de la surveillance, nous
recommandons la création
d'une Agence de Régulation ou d'une Direction Nationale
de la Supervision du Secteur de la Microfinance. Cette structure une fois
créée aura pour attributions d'assurer la prévention, la
supervision et la protection du secteur de la microfinance au Cameroun. A ce
titre, elle sera chargée de manière globale, entre autres
de :
- instruire les dossiers soumis à l'autorisation
d'exercice d'activités de la
microfinance ;
- procéder à la vulgarisation et au suivi de
l'application du règlement CEMAC/COBAC,
- exécuter le contrôle sur pièces et sur
place au niveau des établissements de microfinance ;
- organiser la collecte, le traitement et la diffusion des
informations statistiques
concernant les établissements de microfinance ;
- réaliser des études sur le secteur de la
microfinance ;
- veiller à la protection des dépôts
auprès des établissements de microfinance.
v Pour être proche des autorités
monétaires et bénéficier au mieux de leurs
appuis techniques et au vue de la jurisprudence dans la sous
région nous recommandons le positionnement de la Direction Nationale de
la Supervision du Secteur de la Microfinance au Ministère en Charge des
Finances.
v Afin que les prises et les exécutions des
décisions de la Direction Nationale de
la supervision ne souffrent d'aucune
influence d'intermédiaires, nous proposons le rattachement de la
nouvelle Direction Nationale de la Supervision du Secteur de la Microfinance
au Cabinet du Ministre des Finances. Pour ce faire, il faut une:
v Adoption des statuts de la nouvelle Direction Nationale de
la Supervision du
secteur de la de la Microfinance
v Adoption des statuts des Inspecteurs de microfinance
v Décentralisation des activités de la nouvelle
Direction Nationale de la
supervision du Secteur de la Microfinance en créant un
(01) bureau ou une antenne au sein de chaque province du Cameroun.
4-2-1-2. Renforcement des Capacités Techniques
v Elaboration d'un Manuel de Procédures
Administratives, Financières,
Comptables, Budgétaires et Informatiques ainsi qu'un
Manuel de Procédures de Contrôle de Gestion.
v Formation des Inspecteurs de Microfinance.
v Réalisation d'études thématiques,
sectorielles et prospectives.
v Création d'un système d'archivage
informatisé et élaboration de procédures de
gestion des archives.
v Mise en place de procédures et d'un système de
gestion rigoureux des stocks et
des parcs automobiles et motos
v Elaboration du règlement intérieur, d'un code
de déontologie et d'une charte
spécifique aux Agents chargés du contrôle
sur pièces et du contrôle sur place.
4-2-1-3. Renforcement des Capacités
Humaines
v Elaboration de procédures de gestion des ressources
humaines et d'indicateurs
de productivité par Agent.
v Adoption du Profil des Inspecteurs
v Recrutement des Inspecteurs sous serment
v Définition d'un système de motivation et de
sanction des agents.
v Mise en place et gestion d'une base de partage et
d'échange des connaissances
(knowledge management) ; et Création de
groupwares.
4-2-1-4. Renforcement de la logistique
v Construction de nouveaux bureaux équipés pour
la nouvelle Direction Nationale.
v Création d'un site Internet pour la publication des
travaux de la Direction.
v Création d'une salle de documentation dont la
gestion sera automatisée
4-2-1-5. Raffermissement du Partenariat
v Création de cadres de concertation.
v Définition d'une politique et d'un programme de
communication et de vulgarisation
de la réglementation.
v Publicité de certaines sanctions, en fonction de leur
gravité et de leur impact sur la
confiance des usagers, la sécurité ou la
stabilité du secteur.
L'organigramme de la struture proposée est
construit comme suit:
|