Paragraphe 2 : Les difficultés d'ordre
financier
Le problème des finances se situe à deux niveaux
différents : au niveau départemental c'est-à-dire de
l'administration chargée de la gestion du personnel d'une part et au
niveau des agents en charge de la santé publique d'autre part.
Les finances sont à la base de tout
développement. Sans argent aucune entreprise n'est possible dans le
monde actuel de mondialisation. En effet l'argent est la pierre angulaire sur
laquelle se fonde toute communauté en vue du développement du
bien être de ses membres. Ors au niveau de l'administration
centrafricaine en général et le département de la
santé publique en particulier, on assiste à une
précarité des finances publiques. En fait, les difficultés
financières que connaît le trésor public centrafricain a
des répercutions négatives sur le fonctionnement de nos
administrations. Le département en charge de la santé publique
lui aussi n'est pas épargné de ces
difficultés. Alors que ce département constitue l'un des
départements ministériels pour lesquels la politique du
gouvernement y attache une priorité, le budget mis à la
disposition du département reste insuffisant pour couvrir la
santé de toute la population. Aussi convient-il de noter que dans la
plupart des cas ce budget est très mal orienté et par
conséquent ne peut atteindre les résultats escomptés. Par
ailleurs, et c'est ce qui arrive le plus souvent, le budget souffre de
plusieurs vices : mauvaise gestion malversions financières,
détournement de fonds pour ne citer que ceux-là dont les auteurs
sont à l'abri de toute poursuite judiciaire parce que
protégés par la haute hiérarchie. Par conséquent le
service chargé de la gestion du personnel de la santé publique se
trouve dans l'impossibilité de remplir correctement son cahier des
charges.
Au niveau du personnel chargé de la santé
publique et de la population, les difficultés financières se
traduisent par le traitement de ces agents. Il n'y a aucune motivation de leur
part à raison de la mauvaise manière dont ils sont traités
sur le plan financier. D'abord les salaires sont rarement payés, et
même si avec les efforts du gouvernement actuel à payer à
terme échu, les difficultés ne sont pas épargnées
pour autant parce que le salaire du fonctionnaire est très maigre et ne
peut pas lui permettre de joindre les deux bouts. Aussi faut-il relever que la
parité du franc CFA en 1994 sans aucune mesure d'accompagnement a
complètement dévalué le panier de ménage du
fonctionnaire centrafricain. A cela il faut ajouter le problème du
déblocage de salaire depuis 1985 qui bloque l'avancement des personnels
sur le plan financier.
Cette situation place les agents dans un état de
précarité où chacun est appelé à se battre
pour subsister. On note un afflux des agents de santé dans les
organisations internationales, l'abandon des postes de santé publique
pour gagner dans les cliniques privées ; clientélisme,
népotisme s'élèvent partout afin d'avoir un poste de
responsabilité pour bénéficier des indemnités.
Toutes ces difficultés tant matérielles que
financières se conjuguent et sont renforcées par les
difficultés de nature juridique et le problème inhérent au
cadre pour rendre la gestion du personnel de santé publique
médiocre.
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