§2. Quelques propositions sur l'avenir des
investissements en R D.C.
Au regard de tout ce que nous avions évoqué tout
le long de notre analyse, il est de plus en plus clair que l'actuel code des
investissements, consacré par la loi n° 004/2002 du 21
février 2002 portant code des investissements ; présente
néanmoins quelques faiblesses de taille. Ainsi dans le souci
d'amélioration et de rendre le code des investissements congolais plus
souple et adapté aux réalités de l'ère ; nous
mettons à l'attention du législateur congolais les propositions
suivantes :
Le législateur congolais doit rendre le code des investissements plus
souple, clair et précis au lieu de présenter quelques
dispositions générales dans sa philosophie,
L'Etat doit être l'opérateur économique dans tous les
secteurs et non seulement dans certains secteurs d'exclusivité en
l'occurrence des mines, des hydrocarbures, Banques et Assurances. Pour
éviter une situation de libéralisme prônant le
laisser-faire ainsi que l'appropriation du droit à la
propriété et les moyens, le législateur congolais doit
dans une perspective d'avenir restaurer et insister sur l'autorité de
l'Etat dans l'esprit et la philosophie du code des investissements ;
Le nouveau code des investissements qui fait la part belle à
l'économie de marché, doit intégrer des mesures
d'accompagnement. Ainsi, il faut qu'il ait des mesures de protection des
anciens investissements et une réglementation de la concurrence pou
éviter une situation de concurrence sauvage ;
Le législateur congolais doit mettre en place certaines dispositions
légales pour l'encadrement des entreprises existantes qui se trouvent en
difficulté au lieu de les méconnaître et les sacrifier au
profit de nouveaux investissements ;
Il faut valoriser et reconnaître l'importance et le rôle des
investissements nationaux. Aucune disposition ne leur est
réservée et pourtant l'investissement national peut
entraîner l'accumulation de l'épargne et de revenu national
étant donné que le pays se caractérise par l'insuffisance
de l'épargne susceptible de couvrir ses besoins d'investissement. Il
faut de ce fait et par conséquent encourager la production nationale
pour la localisation de la plus-value ;
Le législateur congolais doit éviter une certaine
ambiguïté dans certaines dispositions. Il faut éviter une
situation de double tutelle (L'article 4 du nouveau code des investissements)
qui peut entraîner un conflit de compétence lequel peut par
conséquent entraîner une lourdeur administrative. Le code des
investissements doit paraître bien clair dès sa première
lecture ;
Le nouveau code des investissements doit s'intéresser à l'aspect
fiscal pour ne pas donner à la République Démocratique du
Congo l'image d'un Etat financièrement lourd quant à l'amorce du
processus des investissements ;
Le législateur congolais qui a institué l'ANAPI, une structure de
vulgarisation et des promotions des investissements ; doit
également la doter des moyens matériels, techniques et
structurels adéquats lui permettant de remplir à bon escient la
mission qui lui a été assignée ;
Il faudra également combattre les risques d'aggravation d'une certaine
dépendance vis-à-vis de l'extérieur. En lisant le code des
investissements, on s'aperçoit que dans sa lettre comme dans son esprit,
il est tourné vers l'extérieur. Cela se justifie par
l'accompagnement des institutions financières internationales qui ont
permis l'élaboration de ce code. La situation de la dépendance ne
favorise pas l'essor de l'économie nationale. Il faudra donc pour
remédier à cette situation encourager l'économie nationale
par la production et l'épargne.
Pour toutes ces raisons, l'élaboration rapide d'un code
de déontologie économique en matière d'investissements
étrangers ou nationaux apparaît à la République
Démocratique du Congo comme une nécessité et une urgence.
Le législateur congolais doit mettre sur pied un code des
investissements dont le but serait d'établir entre les Etats et les
entreprises privées, par voies des réglementaires et
contractuelles, un climat de confiance et d'association qui soit profitable aux
légitimes intérêts des investissements et à
l'intérêt supérieur de l'Etat Congolais. Le code des
investissements doit apparaître comme le meilleur facteur destiné
à concilier les investissements nationaux ou étrangers et le plan
congolais de développement.
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